Le biofeedback, ou rétroaction biologique, est l’application au vivant du principe général de feedback développé par les premiers théoriciens de la cybernétique. Son développement depuis les années soixante tient à la convergence de plusieurs disciplines (physiologie, neurophysiologie, psychologie expérimentale…) et à leur évolution, sans appartenir en propre à aucune d’elles. Les techniques de biofeedback permettent le contrôle ou la modulation par l’individu de processus physiologiques habituellement non conscients à travers un conditionnement de type opérant ; mécanisme dont l’étude revient aux théories de l’apprentissage sur lesquelles se fondent les thérapies comportementales et cognitives (TCC). La possibilité de conditionner le système nerveux autonome par des procédures de conditionnement opérant est à l’origine du développement de la médecine comportementale. Dans plusieurs domaines thérapeutiques (gestion du stress et de l’anxiété, douleur, insomnie…), le biofeedback d’un paramètre physiologique périphérique est un élément d’une stratégie de régulation émotionnelle qui associe d’autres formes de thérapies : relaxation, restructuration cognitive, contrôle du stimulus. Le NeuroFeedback (NF), qui utilise le biofeedback EEG, a montré depuis une dizaine d’années son intérêt thérapeutique pour une stratégie de régulation attentionnelle et a montré plus particulièrement son efficacité dans le trouble déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez l’enfant. La question de la spécificité de l’action thérapeutique du biofeedback reste controversée et nécessite encore des études contrôlées. Cependant, le biofeedback et le neurofeedback semblent pouvoir s’intégrer aux TCC, et permettent d’engager une réflexion physiologique et clinique quant à ses modalités d’action au niveau cognitif et émotionnel.