La gestion halieutique des lacs exige une estimation réaliste du potentiel exploitable. Aussi, est-il pertinent d'utiliser des relations empiriques développées sur des systèmes semblables et liant des facteurs abiotiques aux rendements de poisson ? L'utilisation des données abiotiques de 65 lacs africains montre que les ajustements avec les modèles antérieurs faisant intervenir l'indice morpho-édaphique et les rendements (relation non significative), la surface totale et les captures totales (R2 = 0,76) ou l'effort de pêche et les rendements (relation non significative) sont peu précis et insuffisamment fiables pour prédire les captures potentielles. Les relations faisant intervenir les rendements et l'altitude ou la latitude des lacs ne sont pas significatives. Celles qui impliquent la profondeur moyenne, la surface ou le volume le sont mais n'expliquent qu'un faible pourcentage de la variance (respectivement 13,11 et 17 %). L'indice morpho-édaphique reste le paramètre explicatif le moins mauvais (r2 = 0,42) lorsque l'effort de pêche est supérieur à 2 pêcheurs par km2. Ces mauvais résultats semblent largement dus à la qualité médiocre des données disponibles. Il paraît donc important de remédier à cette situation en favorisant la mise en place sur de nombreux lacs africains d'observatoires des pêches impliquant des méthodes de collectes homogènes et assurant des résultats fiables.