L’empathie peut être défini comme la capacité d’un individu à comprendre les émotions d’un autre individu en se s’imaginant à sa place. Un nombre croissant d’études montre que plusieurs désordres psychiatriques, incluant l’addiction et la dépression, sont associés à des déficits d’empathie qui contribueraient au développement de la pathologie [1]. Néanmoins, les mécanismes comportementaux et cérébraux sous-jacents à cette association restent méconnus. Bien que certains aspects de l’empathie paraissent exclusifs à l’Homme, plusieurs données expérimentales suggèrent que des formes d’empathie existent aussi chez les rongeurs. En effet, les rongeurs sont capables des formes de contagion émotionnelles (par exemple, transmission de la peur) ce qui montre qu’ils sont capables de comprendre l’état émotionnel d’un autre individu [2,3]. Des études plus récentes ont montré qu’ils peuvent aussi apprendre à réaliser des actions complexes afin de libérer leurs congénères de situations de détresse [4]. Ces nouvelles expériences mettent en évidence le fait que les rongeurs sont capables des processus mentaux plus élaborés et de mettre en pratique des stratégies pour aider leurs congénères. Ces résultats ouvrent des nouvelles voies pour l’étude de processus emphatiques dans des conditions physiologiques et pathologiques. L’utilisation de ces modèles et leur application à des modèles animaux de désordres psychiatriques permettra de comprendre les relations entre empathie et l’apparition de ces désordres et de mieux caractériser les mécanismes neurobiologiques impliqués dans ces fonctions.