Cet article démontre sous son jeu d’hypothèses (notamment la présence de gouvernements prédateurs) que le découpage spatial de l’activité publique -recettes et dépenses- peut avoir une efficacité en terme de taux de croissance. Dans un premier temps, on traitera de l’organisation horizontale du pouvoir politique. Les avantages de la décentralisation dus à des effets de proximité seront limités par un phénomène de myopie spatiale propre aux « petits » centres régionaux. Ensuite, l’article s’interroge sur la portée de ses résultats, positifs ou normatifs? Positivement, les propositions de l’article fournissent une explication des « frontières ». Mais du point de vue normatif, elles constituent plutôt un argument en faveur de l’abolition des frontières : en effet, l’instauration d’un « super-centre » hiérarchique, même prédateur, qui centraliserait et contrôlerait les décisions de régions fédérées (par libre consentement), peut réaliser un niveau de croissance supérieur; cette fois, c’est l’organisation verticale du pouvoir politique qui nous donne l’institution socialement efficace.