L’affirmation de soi fait partie des techniques d’orientation cognitivo-comportementale visant à développer les aptitudes nécessaires pour communiquer de façon adaptée, en tenant compte des codes sociaux consensuels. Elle permet de prévaloir ses droits comme : savoir dire NON, prendre des décisions et gérer leurs conséquences. Cette technique a fait ses preuves auprès de personnes dépressives ou anxieuses, ayant un déficit de l’affirmation de soi et auprès de personnes psychotiques [1] présentant des difficultés à se mettre à la place de l’autre, ce qui entraîne des interprétations erronées et un évitement relationnel. La microdélétion 22q11.2 est une affection cytogénétique. Les troubles du comportement font partie des manifestations les plus fréquentes. Les personnes porteuses de la microdélétion peuvent rencontrer des difficultés pour communiquer avec les autres. Des troubles psychiatriques et de la cognition sociale [3] sont également documentés. D’après Jalbrzikowski et al. [2], ces derniers sont un puissant prédicteur de l’apparition de symptômes positifs. Face à ce constat-là, aider ces personnes à développer leurs compétences relationnelles, pour améliorer leur qualité de vie ou prévenir l’apparition de troubles psychiatriques, nous semble pertinent. Nous avons travaillé à l’adaptation d’un groupe d’affirmation de soi pour les personnes présentant une délétion 22q11.2. Nous animons un groupe hebdomadaire d’affirmation de soi pour cinq jeunes femmes. Les premières séances privilégient la définition des objectifs de chacune et une introduction aux habiletés conversationnelles. Les séances suivantes sont centrées sur la résolution de problèmes interpersonnels, avec jeux de rôles encadrés sur des situations apportées par les participantes. Entre chaque séance, des tâches à domicile sont données. Au-delà des améliorations cliniquement observées, nous présenterons les scores des participantes aux échelles d’évaluation pré- et post-groupe : [échelle des standards personnels de (Frost, 1990), échelle des croyances dysfonctionnelles (Bouvard et al., 1994)].
Pour en savoir plus
Chambon O, et al. Ther Comportementale Cognit 1993;3:78–83.