L'élevage de groupes d'atipas, Hoplosternum littorale (Hancock, 1828). en bassins de pisciculture, ou de couples isolés en viviers, a montré que, dans ces conditions, la chronologie de la reproduction de l'espèce, établie par le dénombrement des nids et des pontes, reste comparable à celle observée dans le milieu naturel et s'étend de début novembre à fin mai. L'élevage de couples isolés a montré une régression du poids de la ponte en fonction de son numéro d'ordre. Chez les femelles d'un poids moyen de 207 g, ce poids diminue de la première (66,7 g) à la troisième ponte pour se stabiliser à 21,9 g. Chez les femelles d'un poids moyen de 89 g se reproduisant pour la première fois, cette diminution est de moindre amplitude. De 28,5 g pour la première ponte, la masse d'œufs pondue se stabilise à 23,9 g à partir de la troisième ponte. Le nombre de pontes au cours d'un cycle annuel peut s'élever à 14 et la production annuelle d'œufs peut atteindre 180 g, soit 48 600 œufs, pour une femelle de 89 g, ou 340 g, soit 91 900 œufs, pour une femelle de 207 g. Ces nombres d'œufs ont été évalués sur la base d'un poids unitaire de 3,7 mg, poids moyen déduit de la pesée et du dénombrement de 55 pontes. Au cours d'une saison de reproduction, les femelles de 207 g accusent en moyenne un déclin du poids corporel de 23 %. Chez les mâles d'un poids moyen de 292 g, cette perte de poids, plus modeste, atteint 9 % du poids initial. Chez des sujets se reproduisant pour la première fois, cette perte de poids est de 10 % pour les femelles de 89 g et de 0,4 % pour les mâles de 185 g. Les observations menées sur des groupes de sujets élevés collectivement en bassin ont montré que 49 °C des nids contenant des œufs abriteraient la ponte de 2 femelles ou plus et que 5 femelles peuvent pondre simultanément dans un même nid. Dans la pisciculture, 48 % des nids observés ne contenaient pas de ponte et les périodes où le taux de nid vide est le plus important encadrent la période correspondant à l'activité maximale de reproduction (janvier-février). Par ailleurs, le taux de nid vide n'est pas corrélé à l'importance des pluies. Le prélèvement d'alevins opéré à un moment tardif du cycle de reproduction serait susceptible de relancer l'activité de ponte mais n'engendrerait pas d'augmentation significative de la durée de la période de reproduction. De même, la mise en présence tardive des géniteurs ne semble pas générer d'allongement de la période de reproduction. La conclusion porte sur l'intégration de ces divers résultats à une vision globale de la stratégie de reproduction de l'espèce.