Les blessures et les décès par armes à feu continuent d'être un problème important au Canada. Depuis les années 90, les médecins d'urgence du Canada ont milité en faveur du contrôle des armes à feu. Cet article actualise la position de l'Association canadienne des médecins d'urgence (ACMU) à l'égard du contrôle des armes à feu.
Même si la couverture des médias porte généralement sur les homicides, la majorité des décès par balle est en réalité le résultat de suicides. Moins de 40 % des blessures par armes à feu sont infligées intentionnellement par une autre personne. Depuis la mise en application du Registre des armes à feu en 1995 au Canada, on a constaté une réduction importante des suicides par balle et des homicides par un conjoint. La proposition d'assouplir la législation sur les armes à feu au Canada aura des répercussions importantes sur les décès et les blessures par balle. Il faut plutôt élargir les programmes axés sur la prévention du suicide, de la violence conjugale et de la violence liée aux gangs de rue.
La majorité des blessures par armes à feu intentionnelles ou non intentionnelles impliquent une infraction aux règles d'entreposage ou de maniement sécuritaire de ces armes. Le potentiel de préjudice futur en raison de l'entreposage ou du maniement non sécuritaire des armes à feu ou d'actes de vengeance perpétrés par des gangs de rue corrobore notre position voulant que les établissements de soins de santé déclarent obligatoirement à la police les blessures par balle (BPB). Par ailleurs, il faut mettre en application un système de surveillance national pour appuyer la recherche et orienter les futures politiques publiques et la législation.
En tant que médecins d'urgence, nous devons plaider en faveur du contrôle des blessures. Toutes les blessures et tous les décès par balle sont évitables, et nous devons préconiser une stratégie multidimensionnelle afin de réduire au minimum ce risque pour nos patients.