Quatre années de crise, entendue au sens large de ce mot — c’est-à-dire en y comprenant la dépression qui suit la crise proprement dite —, ont maintenant passé sur l’industrie charbonnière belge. L'épreuve semble longue aux optimistes de 1929, et nombreux sont ceux qui, dans le cours de l’année écoulée, ont cru à la ruine définitive des exploitations houillères de nos bassins du Sud, avec une conviction égale à la certitude qu’ils avaient autrefois de leur brillant avenir.
En fait, l’année 1933 a été, pour certaines catégories de combustibles, une période de stabilisation au plus bas; c’était là, comme nous l’écrivions il y a douze mois, le maximum que l’on pût espérer (1). Pour d’autres catégories, une accentuation de la crise s’est même produite; pour toutes, le niveau intérieur des prix sur le marché belge est resté nettement inférieur au niveau mondial. Et l’année écoulée a vu s’accroître de près dé huit cent mille tonnes les stocks de charbon qui encombrent le carreau de nos mines.