Le cloisonnement des circuits financiers est un phénomène largement répandu dans le monde, auquel peu de pays d'Europe occidentale ont échappé. Nous entendons par là l'existence de groupes d'intermédiaires financiers dont les opérations actives sont orientées exclusivement, ou de façon prépondérante, vers le financement de secteurs déterminés — tels que, par exemple, la construction immobilière, l'Ètat, l'agriculture, une industrie spécifique ou les pouvoirs publics subordonnés, — alors que, dans leurs opérations passives, ils émettent un type d'actif financier qui n'est qu'en concurrence imparfaite avec les autres actifs financiers. Pour les besoins de notre analyse, il importe peu que ce double cloisonnement provienne des décisions du législateur, de procédures administratives ou simplement d'une tradition bien ancrée dans la gestion des institutions.