Le titre de ce colloque, « Econométrie de l’investissement », définit clairement le sujet que nous allons examiner durant ces deux jours. Mon rôle, à l’ouverture de nos travaux, ne consiste donc pas à circonscrire ce sujet, mais plutôt à expliciter certaines réflexions que d’autres parmi vous comme moi font certainement. Celles-ci concernent d’abord l’importance de l’économétrie de l’investissement, mais aussi sa dificulté, ensuite les principes de l’approche qu’elle met en œuvre, enfin le dilemme qu’elle pose à l’entretien de rapports de travail efficaces entre macroéconomistes et économètres. Je traiterai successivement de ces trois points.
Les pays d’Europe occidentale, parmi d’autres, sont confrontés à de redoutables problèmes à moyen terme. Leur système productif a connu une évolution qui a conduit à un déséquilibre entre les capacités de production des entreprises et les ressources en main d’œuvre. Bien que certains signes d’une amélioration se soient manifestés par endroit, la situation y est encore fragile et apparaît en général comme gravement détéiorée. Les entreprises n’ont pas assez développé leurs capacités de production pour les produits fortement demandés à l’échelle mondiale. Quand elles ont investi, elles l’ont fait pour réduire leurs besoins en main d’œuvre.