Le problème d’une demande de monnaie n’est pas toujours explicitement envisagé dans les préoccupations contemporaines. Il apparaît cependant, sous des vocables et dans des contextes différents, comme un point fondamental des explications économiques. Il s’accommode des présentations conceptuelles les plus diverses: équation de Cambridge, encaisse désirée, préférence pour la liquidité; il n’apparaît parfois que comme un simple élément « irrationnel » cause des battements constatés mais inexpliqués, dans les effets des décisions des autorités monétaires. Cependant, il a sa place dans toute théorie dès qu’elle s’axe sur l’acte de l’homme et se soucie d’insérer la monnaie dans l’unité de son système. Concevoir une demande effectivement agissante, c’est, en effet, donner aux réactions humaines une valeur prépondérante, échapper ainsi au déterminisme. Porter cette demande sur la monnaie comme sur n’importe quel bien ou service, c’est insérer cette monnaie dans une synthèse explicative. La conjonction de ces préoccupations conduit inévitablement à aborder le problème.