Published online by Cambridge University Press: 28 April 2020
Negative symptoms are sometimes assumed to be specific to schizophrenia, but in fact they are not. This paper examines the frequency of negative symptoms in schizophrenia, mania, and major depression and indicates that both positive and negative symptoms may occur in all three. Clinicians judge these disorders to be present, not by observing a single pathognomonic symptom or group of symptoms, but rather by a process of pattern recognition of the characteristic clustering of symptoms. In addition to being diagnostically nonspecific, negative symptoms can also be produced by a broad range of factors, including positive symptoms, depression, and neuroleptic drugs. Research attempting to determine whether negative symptoms are treatment-refractory or treatment-responsive must take these factors into account.
Le concept de symptômes négatifs est à la fois assez ancien mais aussi tout à fait nouveau. Kraeplin puis Bleuler considéraient en effet que la symptomatologie déficitaire était primordiale, le délire et les hallucinations n’étant que des caractères symptomatiques secondaires. Ces trois dernières décennies, les chercheurs américains et anglais ont, au contraire, focalisé leur intérêt sur les symptômes de type productif, plus facilement repérables et quantifiables que les symptômes déficitaires. La plupart des instruments de diagnostics, qu’il s’agisse du “Schedule for Affective Disorder and Schizophrenia” (SADS), des “Research Diagnostic Criteria” (RDC), du “Diagnostic and Statistical Manual” (DSM III) et du “Present State-Examination”, prennent en compte essentiellement les symptômes positifs. Actuellement l’intérêt des chercheurs se reporte à nouveau sur les symptômes négatifs ou déficitaires de la schizophrénie. Certaines études ont montré que ces symptômes pouvaient être associés à des anomalies des structures cérébrales, qu’ils étaient cliniquement semblables à ceux que l'on retrouve dans les atteintes frontales, et coincidaient avec une diminution de la fonction dopaminergique. Cet intérêt pour les symptômes négatifs correspond également à la mise au point d’instruments permettant d’évaluer le déficit, dont la cause peut être considérée comme étant l’enjeu de la recherche actuelle. C’est dans cet esprit que les auteurs ont étudié un échantillon de malades hospitalisés comprenant 22 maniaques, 27 déprimés “majeurs” et 110 schizophrènes répondant aux critères du DSM III. Le “Comprehensive Assessment of Symptoms and History” (CASH) a permis d'évaluer pour chaque patient la présence des différents symptômes négatifs, des symptômes positifs et de deux variables thymiques : l'euphorie et la dysphorie. Les données socio-démographiques résumées dans le tableau 1 font apparaître que l'âge moyen des schizophrènes est inférieur à celui des patients des autres groupes. La lecture du tableau 2 nous permet de remarquer trois différences significatives dans l'évaluation des différentes affections étudiées. L’échelle d’évaluation de Philipps montre, en effet, que les schizophrènes ont un niveau prémorbide d'adaptation inférieur à celui des autres groupes.
Le “Global Assessment Scale” (G.A.S.) fait apparaître que les déprimés ont le niveau de fonctionnement le plus bas au moment de l’admission, mais aussi que les maniaques et les déprimés sont très nettement améliorés lors de la sortie, contrairement aux schizophrènes, qui ne le sont que très partiellement.
Le tableau 3 permet de comparer la dose utilisée pour le traitement de chacun des groupes de patients. Les doses de médicaments les plus importantes sont administrées aux schizophrènes. Le tableau 4 et la figure 1 correspondante rendent compte de l'évaluation globale de l'intensité des symptômes négatifs, positifs et thymiques pour chacune des trois catégories de patients. Il apparaît que les troubles positifs de la pensée formelle sont plus importants chez les maniaques comparativement aux schizophrènes, alors que Bleuler en faisait l’apanage de la schizophrénie. Les symptômes négatifs s’observent chez les déprimés comme chez les schizophrènes. Certains symptômes négatifs, dont le détail est reporté dans le tableau 5, tels que l’avolition, l'apathie et le déficit de l’attention peuvent être objectivés dans la manie.
Les auteurs déduisent de ces constatations qu'il n’existe pas de symptôme caractéristique de la schizophrénie ; la différence clinique entre les trois affections étudiées réside plutôt dans l'organisation des différents symptômes entre eux. Même la dysphorie n'est pas spécifique.
Le tableau 6 rassemble les données de l'analyse discriminante concernant la nature et le nombre des symptômes permettant de faire le diagnostic. La fiabilité du diagnostic est maximale lorsque l'humeur, en même temps que les symptômes négatifs et positifs sont pris en considération. Lorsque le diagnostic demeure incertain, la réponse à la thérapeutique permet de trancher, comme l’indique le tableau 2. Les auteurs émettent enfin différentes hypothèses concernant l’efficacité ou l’inefficacité du traitement sur les symptômes négatifs selon qu'ils constituent ou non le noyau de base de la symptomatologie.
This research was supported in part by NIMH Grant MH31593; a Scottish Rite Schizophrenia Research Grant; the Nellie Bail Trust Fund, and Grant RR59 from the General Clinical Research Centers Program, Division of Research Resources, NIH.
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