Racine et la Critique Contemporaine

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Les lecteurs de ces passionnants ouvrages publiés périodiquement sous le titre de listes bibliographiques n'ont pu manquer d’être frappés par le nombre des livres qui viennent d’étre consacrés ces dernières années à Racine. Ce poète classique jouirait-il d'un regain de faveur auprès de nos contemporains qu'on nous dépeint tous les jours si matérialistes? Il convient certes d’être prudent en ces matières et de ne point parler trop vite de la popularité d'un poète qui n'a jamais été et ne sera jamais que le régal des délicats; et c'est avec quelque défiance que l'on aborde cette récente littérature racinienne. Que peut-on apporter de nouveau sur un sujet où à chaque pas, nous rencontrons l'inévitable et merveilleux Sainte-Beuve? Le Bidois, dans la première année de ce siècle, dans un livre non sans valeur, mais déjà oublié, plus tard André Suarès, en antiracinien épris de littérature russe et scandivave, Jules Lemaitre et Anatole France qui ont tant aimé leur cher Racine, n'ont pas réussi à renouveler le sujet. Masson-Forestier, qui avait prétendu le faire, n'a pu écrire qu'un livre curieux, mais plein d'hypothèses gratuites, reposant sur de prétendus faits depuis controuvés. N'attendons donc pas de nos contemporains des révélations raciniennes. Recherchons plus humblement ce que notre génération trouve et aime dans Racine. Si ce n'est là un problème proprement racinien, c'est du moins un point curieux de psychologie contemporaine.