Published online by Cambridge University Press: 05 February 2009
Il est fait allusion aux Juifs de Rome en deux endroits du Nouveau Testament: dans l'Epître aux Romains et dans les Actes des Apôtres. Le plus explicite de ces deux textes est le passage final des Actes (28. 16–31), consacré aux deux années durant lesquelles l'Apôtre Paul séjourna à Rome sous garde militaire. Et il est intéressant de remarquer que dans ce passage Luc oublie complètement la communauté chrétienne, qui devait pourtant exister et être très vivante, comme le prouve la longue Lettre précédemment adressée par l'Apôtre à cette même communauté. L'attention se concentre seulement sur les Juifs de la Ville. En outre, déjà dans Rm. les termes 'Iουδαιος (11 fois) et 'Iσρα⋯λ (11 fois aussi) étaient plus caractéristiques que dans tout autre écrit paulinien, en même temps que certains thèmes typique en rapport étroit avec la problématique suscitée par la position du Judaïsme à l'égard du nouveau message évangelique. Il est certainement permis d'apercevoir là un signe d'attention spéciale de la part de Paul non seulement à l'égard du peuple d'Israël en général, mais en particulier envers cette communauté chrétienne de Rome, qui était d'origine juive, sinon envers les Juifs romains eux-mêmes.
[1] Cf. H. Schlier, ‘Von den Juden. Römerbrief 2,1–29’, dans:Die Zeit der Kirche, Freiburg–Basel–Wien, 31962; de Lorenzi, L., ed., Die Israelfrage nach Röm 9–11, MRB 3 (Rom, 1977).Google Scholar
[2] Ainsi, il me parait justement, Haenchen, E., Die Apostelgeschichte (Tübingen, 5 1965), pp. 652sGoogle Scholar. Dans Ac. 21 –28 le chemin de Paul vers Rome ‘conduit non pas au tribunal impérial, mais aux Juifs romains’ (Schneider, G., Die Apostelgeschichte, 1, HThKNT V/1 (Freiburg–Basel–Wien, 1980), p. 144).Google Scholar
[3] Cf. Hauser, H. J., Strukturen der Abschlusserzählung der Apostelgeschichte (Apg 28. 16–31), AB 86 (Rom, 1979).Google Scholar
[4] Baur, F. Chr. (‘Über Zweck und Gedankengang des Römerbriefes’, ThJb 16, 1857, 66–108) pensait que Rm. fût adressée à une communauté chrétienne entièrement d'origine juive pour l'émanciper de son particularisme.Google Scholar
[5] Voir surtout Rieger, H. Vogelstein-P., Geschichte der Juden in Rom, 1–2 (Berlin, 1895–1986)Google Scholar; Frey, J. B., ‘Les communautés juivés à Rome aux premiers temps de l'Eglise’, RechScRel 20 (1930), 269–97Google Scholar; 21(1931), 129–68; Leon, H. J., The Jews of Ancient Rome (Philadelphia, 1960, 5721)Google Scholar; Wiefel, W., ‘Die jüdische Gemeinschaft im antiken Rom und die Anfänge des römischen Christenturns’, Judaica 26 (1970), 65–88Google Scholar(= ‘The Jewish Community in Ancient Rome and the Origins of Roman Christianity’, dans: Donfried, K. P., ed., The Romans Debate (Minneapolis, 1977), pp. 100–19)Google Scholar; Simon, M., ‘Les Juifs à Rome au ler siècle’, Le monde de la Bible 18 (1981), 33–4.Google Scholar
[6] Pour ce qui concerne l'exacte délimitation chronologique du séjour romain de Paul, il oscille entre deux dates extrêmes. La date la plus élevée de son arrivée dans la Capitale se situe au printemps de l'année 56; elle était déjà suggerée par Jérôme, S., de vir. ill. 7Google Scholar (selon lequel la narration des Actes usque ad biennium Romae commorantis Pauli pervenit, id est usque ad quartum Neronis annum; Néron monta au trône le 13.10.54), et aujourd'hui elle jouit de la nette préférence de E. Haenchen, op. cit., pp. 60–4; Barrett, C. K., ‘Pauline Controversies in the Post-Pauline Period’, NTS 20 (1974), 229–45, p. 234CrossRefGoogle Scholar; Dockx, S. J., Chronologies néotestamentaires et vie de l'Eglise primitive (Paris–Gembloux, 1976), pp. 64–87Google Scholar; Lüdemann, G., Paulus, der Heidenapostel – I. Studien zur Chronologie, FRLANT 123 (Göttingen, 1980), p. 197 N.101Google Scholar. La date la plus basse de sa mort à Rome est la 14ème année de Néron, c'est à dire le 67–68 (ainsi Eusèbe de Césarée, Chronicon 2; S. Jérôme, op. cit. 5 et 12, parle de la seconde année après la mort de Sénèque, c'est à dire du 67); Clément Rom., ad Cor. 5, semblerait en enchainer le martyre avec la persécution néronienne du 64–65. Plusieurs Auteurs contemporains, par contre, oscillent entre le 58 et le 63 (voir le tableau Schenke, de H.-M. et Fischer, K. M., Einleitung in die Schriften des N.T. -I. Die Briefe des Paulus und Schriften des Paulinismus (Berlin, 1978), p. 61Google Scholar; cfr. aussi Jewett, R., Dating Paul's Lift (London, 1979): année 62)Google Scholar. En tout cas, accueillant la nouvelle de Luc d'une διετ⋯αν όλην (Ac. 28, 30), l'Apôtre füt à Rome pour le moins deux ans, qui sont de toute façon à inserer dans une espace de temps assez restreint: à l'époque de la Rome n´ronienne entre la fin des années 50 et le début des années 60.
[7] Bell. VI 420.
[8] Par exemple, dà Pétronne, Satyr. 68, parle d'un serf recutitus (= ‘circoncis’, c'est-à-dire juif; cf. Fr. 37), acheté trecentis denariis. Et aussi dans le vers obscène de Martial, Epigr. VII 55,7 on fait allusion explicite à l'incendie de Jérusalem (quae de Solymis venit perustis).
[9] Il est toujours intéressant de voir le volume Carcopino, de J., La vie quotidienne à l'apogée de l'Empire (Paris, 1939) (tr. it.: Bar 51978)Google Scholar; pour une documentation plus étendue, cf. Friedländer, L., Darstellungen aus der Sittengeschichte Roms in der Zeit von August bis zum Ausgang der Antonine, I–IV (Leipzig, 1910, 101921–3).Google Scholar
[10] Pour les données biographiques des Ecrivains anciens, on peut comparer The Oxford Classical Dictionary (Oxford, 2 1970) (ed. it.: I–III, Rome, 21981)Google Scholar. Les textes on peut les trouver dans Reinach, Th., Textes d'auteurs grecs et romains relatifs au Judaïsme (Paris, 1893)Google Scholar; et surtout dans Stern, M., Greek and Latin Authors on Jews and Judaism - I. From Herodotus to Plutarch; II. From Tacitus to Simplicius (Leiden, 1974 et 1980).Google Scholar
[11] Du reste, dans l'oeuvre De provinciis consularibus V 10, Cicéron même s'exprime ainsi:…Iudaeis et Syris, nationibus natis servituti (cf. T. Live, XXXVI 17,5).
[12] Suivant Ovide, les divers cultes sont propices aux rencontres galantes des matrones romaines: Nec te praetereat Veneri ploratus Adonis / Cultaque Iudaeo septima sacra Syro, / Nec fuge linigerae Memphitica templa iuvencae.
[13] Nous reportons ici le long texte de S. Augustin, qui écrit ainsi de Sénèque: Reprehendit etiam sacramenta Iudaeorum et maxime sabbata, inutiliter eos facere adfirmans, quod per illos singulos septenis interpositos dies septimam fere partem aetatis suae perdant vacando et multa in tempore urgentia non agendo laedantur … De illis sane Iudaeis cum loqueretur ait: ‘Cum interim usque eo sceleratissimae gentis consuetudo convaluit, ut per omnes iam terras recepta sit; victi victoribus leges dederunt’. Sénèque même s'est Laissé personnellement influencé dans la décision de sa jeunesse, de ne pas manger de viandes d'animaux, par la pratique de alienigena sacra (Ep. 108,22), parmi lesquelles il n'est pas exclu que fût aussi le Judaïsme.
[14] D'un des ses serfs, Trimalcion dit: Duo tamen vitia habet, quae si non haberet, esset omnium numerum: recutitus est et stertit. Nam quod strabonus est, non curo… Illum emi trecentis denariis.
[15] Iudaeus licet et porcinum numen adoret et caeli summas advocet auriculas, ni tamen et ferro succiderit inguinis oram…
[16] Et parentes malorum odimus: et est conditoribus urbium infame contraxisse aliquam perniciosam ceteris gentis, qualis est primus Iudaicae superstitionis auctor.
[17] Toutefois toujours avec vérisme plastique, suivant le style typique de Martial (cf. X 4,10: hominem pagina nostra sapit; X 33,10: parcere personis, dicere de vitiis).
[18] On trouve en lui (Dom. 15) aussi la nouvelle concernant le cas discuté de Flavius Clemens et de sa femme Domitilla; voir à ce propos aussi Dion Cassius, LXVII 14. Cf. ci-dessous: Note 144.
[19] La première découverte survint en 1602 sur la Via Portuense: il s'agissait de la Catacombe de Monteverde, dont les fouilles régulières se firent seulement en 1904–5; en 1928 elle s'écroula et actuellement elle n'existe pratiquement plus; mais elle fournit toutefois 204 inscriptions. La deuxième Catacombe, dite ‘di Vigna Randanini’, entre la Voie Appienne Antique et l'Appienne Pignatelli, fût découverte en 1859 et fournit de nombreuses inscriptions, ainsi que trois cubicula peints; elle est aisément visitable. La Catacombe ‘di Vigna Cimarra’, pas trop loin de la précédente, fût découverte en 1866 et révéla seulement cinq inscriptions; aujourd'hui elle n'est pas praticable. La Catacombe ‘di Via Appia Pignatelli’, découverte en 1885, est de moindre intérêt et n'est pas praticable actuellement. La Catacombe ‘di Via Labicana’ (actuellement Via Casilina) fût découverte en 1882 avec 5 inscriptions; elle n'est plus visitable. La double Catacombe de Villa Torlonia sur la Voie Nomentana fût découverte en 1918 et fournit plus de 65 épigraphes, révélant aussi 5 cubicula peints; une nouvelle campagne de fouilles en 1973–74 a fourni une cinquantaine d'autres inscriptions (et a établi qu'il s'agit de deux Catacombes différentes dénommées A et B). Cf. en particulier: Mueller, N., Die juedische Katakombe am Monte Verde zu Rom (Leipzig, 1912)Google Scholar; Leon, H. J., ‘The Jewish Catacombs and Inscriptions of Rome’, HUCA 5 (Cincinnati, 1921)Google Scholar; Mazzoleni, D., ‘Le catacombe ebraiche di Roma’, Studi Romani 23 (1975), 289–302Google Scholar; Lietzmann, H. W. Beyer-H., Die juedische Katakombe der Villa Torlonia in Rom (Berlin, 1930)Google Scholar; Fasola, U., ‘Le due catacombe ebraiche di Villa Torlonia’, RivArchChrist 52 (1976), 7–62Google Scholar; sur l'usage abondant d'aromes dans certains tombeaux de Villa Torlonia, cf. ID., ‘Scoperte e studi archeologici dal 1939 ad oggi, che concorrono ad illuminare i problemi della Sindone di Torino’, dans: La Sindone e la Scienza. Atti del II Congresso Internazionale di Sindonologia 1978 (Torino, 1979), pp. 59–83, 322–9Google Scholar, specie 60–5. On peut voir aussi Pitigliani, L., ‘A Rare Look at the Jewish Catacombs of Rome’, BiblArch Rev 6 (1980,3) 32–43.Google Scholar
[20] L'édition critique de toutes ces inscriptions (exception faite des plus récentes de Villa Torlonia) fût faite par Frey, J. B., Corpus Inscriptionum ludaicarum (= CII), Recueil des inscriptions juives qui vont du IIIe siècle avant Jésus-Christ au VIIe siècle de notre ère, I (Europe), II (Asie, Afrique), (cittè del Vaticano 1936 et 1952)Google Scholar; voir aussi Ferrua, A., ‘Addenda et corrigenda ad Corpus Inscriptionum ludaicarum’, Epigraphica 3 (1941), 30–46Google Scholar. Du premier volume de ce ‘Corpus’ une réédition anastatique a été faite, avec un Prolegomenon par les soins de Baruch Lifshitz (New York, 1975), pp. 21–107Google Scholar. De ce I volume les inscriptions provenant de la seule ville de Rome sont les premières 534.
Voir aussi Kraabel, A. T., ‘Jews in Imperial Rome: More Archeological Evidence from an Oxford Collection’, JournJewStud 30 (1979), 41–58Google Scholar: la chose la plus originale est l'analyse d'un anneau de diapre avec l'inscription Iaō Saō Adōni (pp. 50–5).
[21] L'étude plus globale de ces inscriptions reste pour le moment celle Leon, de H. J., The Jews of Ancient Rome, (Philadelphia, 1960) 5721Google Scholar; se basant sur les pourcentages établis par cet Auteur, des 534 inscriptions romaines, 405 sont en grec (= 76%), 123 en latin (= 23%), 3 en hébreu, 1 en araméen, 2 bilingues (dont l'une en greco-latin et l'autre en araméen-grec) (= 1%). II faut quand même observer que certaines fois se trouvent des inscriptions en langue latine mais avec des caractères grecs (par exemple: φEKIT), plus rarement viceversa. Aussi les inscriptions nouvelles de Villa Torlonia sont presque toutes en grec (deux seulement sont en latin).
[22] Cf. Testini, P., Archeologia cristiana (Bari, 2 1980), pp. 76–80Google Scholar. Au debut d'un premier temps, aussi bien les chrétiens que les juifs n'avaient point l'usage d'emplacements de sépulture distingués des païens. Voir aussi Marucchi, O., Le Catacombe romane (Roma, 1933).Google Scholar
[23] Voir CII, I, Nr. 292, 293, 296, 319, 397, 499, peut-être aussi 283; elles peuvent aussi seulement présenter le souhait šlwm ou de façon plus développée šlwm cl ysr'l. Pour les cachets de briques remontant au I siècle (une trentaine), cf. Ibid., pp. 211–14; en outre: Helen, T., Oiganization of Roman Brick Production in the First and Second Centuries A.D. An Interpretation of Roman Brick Stamps (Helsinki, 1975)Google Scholar (l'Auteur toutefois fait abstraction des Catacombes juives).
[24] Cf. Müller, N., ‘Il cimitero degli antichi Ebrei posto sulla via Portuense’, Dissertazioni della Pont. Accad. Rom. di Arch., s.II, 121 (1915), 205–318Google Scholar; Frey, J. B., CII, I, p. LVGoogle Scholar; Leon, H. J., The Jews, p. 66.Google Scholar
[25] Cf. Ferrua, A., ‘Sulla tomba dei Cristiani e su quella degli Ebrei’, La Civiltà Cattolica 87 (1936), IV, 309–10Google Scholar; D. Mazzoleni, art. cit., pp. 289 et 294.
[26] Voir Fischer, U., Eschatologie und Jenseitserwartung im hellenistischen Diasporajudentum, BZNW 44 (Berlin–New York, 1978), pp. 216 et 233Google Scholar; Hengel, M. (cf. ci-dessous: N.32), p. 172Google Scholar: ‘ab dem Ende des 1. Jh.s’. Le Prof. Umberto Fasola, Recteur actual de l'Institut Pontifical d'Archéologie Chrétienne, dont dépendent aussi les Catacombes juives, m'a confessé la grande incertitude et donc la possibilité au moins théorique d'une datation antérieure au III siècle.
[27] Cf. Juster, J., LesJuifs dans l'EmpireRomain. Leur condition juridique, économique et sociale, I–II (Paris, 1914): 1, pp. 402–5Google Scholar; surtout: Stern, S. Safrai–M., edd., The Jewish People in the First Century. Historical Geography, Political History, Social, Cultural and Religious Life and Institutions, ‘Compendia Rerum Judaicarum ad N.T., 1’, I–II (Assen, 1974 et 1976): I, pp. 160–8, 473–6.Google Scholar
[28] Joseph, Fl., Ant. XIV 117Google Scholar; sur l'existence d'un vrai πολ⋯τενμα à Alexandrie, cf. le même Joseph, Fl., Ant. XII 108Google Scholar, et déjà auparavant la Lettre d'Aristée 410. César avait déjà accordé à Hyrcan II le titre de ⋯θν⋯ρχης των 'Iουδα⋯ων (Joseph, Fl., Ant. XIV 194, 196s, 226)Google Scholar, et non seulement de ceux de Palestine; mais il n'apparaît pas que ce fût ainsi même pour las successeurs.
[29] Ainsi dans Philon d'Alexandrie, in Fl. 74 (où l'on parle aussi de la γερουσ⋯α, qu'il présidait). Las deux titres étaient probablement synonymes: cf. ID., rer. div. her. 279.
[30] Le titre de ⋯ρχιγερουσι⋯ρχης est attesté seulement pour le IV siècle (cf. ci-dessous: Note 55).
[31] Cf. Juster, J., Les Juifs, II, p. 177 N.3Google Scholar; Frey, J. B., ‘Les communautés juives à Rome’, RechScRel 20 (1930), 282–97Google Scholar. Seulement à Ostia est connue peut-être la diction (universitas) Iudeorum (= CII, I, Nr. 533), mais le substantif abstrait est integré par l'éditeur, puisque la pierre sépulcrale est mutilée.
[32] Ainsi Juvénal, Sat. III 296 (in qua te quaero proseucha?); voir aussi CIL VI 9821 (= CII, 1, Nr. 531); le nom grec est témoigné 18 fois par Philon d'Alexandrie (par exemple Leg. ad C. 23). Cf. Hengel, M., ‘Proseuche und Synagoge. Jüdische Gemeinde Gotteshaus und Gottesdienst in der Diaspora und in Palästina’, dans: Tradition und Glaube. Festgabe für Karl Georg Kuhn zum 65. Geburtstag (Göttingen, 1971), pp. 157–84.Google Scholar
[33] L'hypothèse avancée par Collon, Suzanne, ‘Remarques sur les quartiers Juifs de la Rome Antique’, Mélanges d'Archéologie et d'Histoire de l'Ecole Française de Rome 57 (1940), 72–94, pp. 83sGoogle Scholar, qui attribua un vestige de marbre (= CII, I, Nr. 289) à une synagogue au Transtévère près du Pons Agrippae (actuellement Pont Xyste) est dépourvue d'un fondement sérieux (cf. Leon, H. J., The Jews, p. 141Google Scholar). Par contre, autre est le cas d'Ostia, dont la Synagogue découverte en 1961 est du reste le seul cas de ce genre dans toute l'Europe occidentale, faite exclusion de la Grèce; cf. Squarciapino, M. Floriani, ‘La sinagoga recentement scoperta ad Ostia’, Rendiconti della Pont. Accad. Rom. di Arch. 34 (1961–1962), 119–32Google Scholar; ID., , ‘Ebrei a Roma e Ostia’, Studi Romani 11 (1963), 2, 129–41.Google Scholar
[34] CII, I, Nr. 291, 317, 510, 535.
[35] Ibid. Nr. 318, 383, 398, 494.
[36] Ibid., Nr. 284, 301, 338, 368, 416, 496.
[37] Ibid., Nr. 365, 425, 503.
[38] Ibid., Nr. 343, 402, 417, 523. Sur le personnage, cf. Joseph FL, Ant. XVI 277–281, 332, 354;Bell. l 535 (στρατοπεδ⋯ρχης), 538 (⋯ ⋯π⋯τροπος).
[39] Ibid., Nr. 88, 319, 523, peut-être aussi 433.
[40] Ibid., Nr. 18, 22, 67, 140, 380, peut-être aussi 37.
[41] Ibid., Nr. 304, 316, 384, 504, 537, peut-être aussi 433.
[42] Ibid., Nr. 281, 509;la ville d'Elée était située entre Smyrne et Pergame (hypothèse de Reinach et Frey); autres hypothèses (‘synagogue de l'olivier’: Schürer; ‘synagogue d'Elie’: Juster) semblent moins plausibles.
[43] Ibid., Nr. 390, 408.
[44] Ibid., Nr. 7: Frey hypothise la ville de Scina, un port sur la côte libique (aujourd'hui Medinet es-Sultan).
[45] La première était déduite par Frey (CII., 1, Nr. 173) du nom PΟΔΙΩN, qu'il retenait mutilé et intégrait en lisant ‘des Hérodiens’; par contre, Leon, (The Jews, p. 160 N.2)Google Scholar préfère lire ou ‘de Rhodes’ ou bien y voir encore mieux un nom de personne, soit défunte soit de parent offrant. La seconde est témoignée par deux manuscrits (CII, I, N. 501): on y lit le nom d'un défunt avec la spécification Aρχης Λιβ⋯νου, mais alors qu'un manuscrit la qualifie de συναγωγ⋯ (variante aceeptée par Frey), l'autre à l'eneontre reporte seulement π⋯λις (variante acceptée par Leon: voir la discussion dans The Jews, pp. 163–5).
[46] Frey, J. B., CII, I, p. LXXVII.Google Scholar
[47] Pour la vérité, certains Auteurs ont attribuè la dénomination de cette ‘synagogue’ non pas à M. Vipsanius Agrippa, gendre d'Auguste, mais à un des deux souverains hérodiens Agrippa I ou Agrippa II (cf. Müller, N., Jüd. Kat., p. 108Google Scholar; M. Hengel, loc. cit., p. 160 N.14); mais tandis qu'on ne sait rien des rapports entre ces rois et les Juifs romains, les nombreuses faveurs leur accordées par l'Agrippa païen sont documentées (cf. Joseph, Fl.Ant. XII 125–126; XVI 14–15, 60, 160–173)Google Scholar; cf. Leon, H. J., The Jews, p. 141.Google Scholar
[48] Cf. Dessau, H., Inscriptiones Latinae Selectae, II/2 (Berolini, 2 1955), pp. 737–47Google Scholar (Cap. XV. Tituli collegiorum): Nr. 7211–7215a (Leges collegiorum), 7216–7222 (Tabulae patronatus). Voir aussi Lifshitz, B., Donateurs et fondateurs dans les Synagogues juives, ‘Cahiers de la Revue Biblique 7’ (Paris, 1967)Google Scholar (l'Italie en est exclue).
[49] ‘Il n'y a pas une communauté du monde entier qui n'ait pas une partie de notre peuple’: ainsi le roi Agrippa Il dans Joseph Fl., Bell. II 398 (certes Philon d'Alexandrie exagère, quand il dit qu'ils étaient la moitié du genre humain: leg. ad C. 31). Seulement en Egypte ils s'élevaient à un million, équivalent à presque 1/8 de la population (cf. Philon d'Al., in Fl. 6). Nous basant sur le calcul de J. Juster, op. cit., I, p. 210, avant l'année 70 dans tout l'Empire les Juifs étaient 6–7 millions (sur une population totale d'environ 55 millions). Suivant la Mishnah, Meg. 1 3 (= Tos.Meg. V 14), dans une ville le moindre nombre de personnes exigé pour la lecture publique de la Meghillah d'Ester est de ‘dix désoeuvrés’, qui pouvaient par conséquent fréquenter la synagogue.
[50] Juvénal, Sat. III 62.
[51] Ainsi Joseph Fl., Ant. XVII 299–303; cf. Bell. II 80.
[52] Ainsi Suétone, Tib. 36; Joseph Fl., Ant. XVIII 81–84. Par contre, Tacite, Ann. II 85, précise qu'ils étaient ‘de superstition égyptienne et judaïque’.
[53] Ce chiffre me paraît raisonnable. Au contraire, ils exagèrent soit J. Juster, op. cit., I, p. 209, qui calcule 50–60.000 unités, soit S. Collon, art. cit., p. 78, qui pense à 30–40.000 Juifs. De son côté, la Encyclopedia Judaica, vol. 14 (Jerusalem, 1971)Google Scholar, art. ‘Rome’, col. 242, propose un nombre ‘probably nearer 10.000’; mais à mon avis il est trop bas et ne tient pas suffisamment compte des chiffres attestés par Joseph Fl. et par Suétone. Quant à la population totale de Rome au temps d'Auguste et de Tibère, elle est évaluée par J. Carcopino, op. cit., p. 27, à environ un chiffre proche à un million d'habitants, si non supérieure (sous les Antonins, par contre, on montera vers un million et demi: Ibid., p. 29); cf. aussi L. Friedländer, op. cit., I8, pp. 58ss, 70.
[54] Frey, J. B., ‘Les communautés juives à Rome’, p. 163Google Scholar; voir la discussion de toute la question Ibid., pp. 161–8.
[55] L'inscription entière est: ΕΝΘΑΔΕ ΚΙΤΕ ΑΝΑCΤΑCΙΟΥC ΑΡΧΙΓΕΡΟΥCΙΑΡΧΗC ΥΙΟC ΑΝΑCΤΑCΙΟΥ…; elle a été publiée par U. Fasola, ‘Le due catacombe ebraiche di Villa Torlonia’, p. 36, qui commente ainsi: ‘ L'arcigerusiarca aveva autorità sull'intera comunità ebraica di Roma? Oppure era semplicemente titolo onorifico per un gerusiarca di una determinata sinagoga, che avesse compiuto egregiamente il suo dovere?’ (Ibid., p. 37; nous ne pouvons pas toutefois savoir le nombre d'années de ce personnage, car la pierre sépulcrale est mutilée).
[56] Dans certaines communautés de langue latine et de periode tardive, sont affirmés les titres de patriarchae et de primates: cf. J. Juster, op. cit., I, p. 394 N.4 et p.403 N.1.
[57] Cf. Poland, F., Geschichte des griechischen Vereinswesen (Berlin, 1909)Google Scholar; Waltzing, J. P., Etude historique sur les corporations professionnelles chez les Romains depuis les origines jusqu'à la chute de l'Empire d'Occident, I–IV (Bruxelles 1895–1900)Google Scholar; ID., art. Collegia, dans: Cabrol, D., Dictionnaire d'Archéologie Chrétienne, III/2 (Paris, 1914)Google Scholar, coil. 2107–2140.
[58] Il faudrait confronter Suétone, Caes. 42 et 84, avec Joseph Fl., Ant. XIV 215. Le même geste fût aussi accompli par Auguste, puisque plurimae factiones titulo collegi novi ad nullius non facinoris societatem coibant (Suétone, Aug. 32).
[59] Cf. Schürer, E., Die Gemeindeverfassung der Juden in Rom in der Kaiserzeit, nach den Inschriften dargestellt (Leipzig, 1879)Google Scholar; Frey, surtout J. B., ‘Les communautés juives à Rome aux premiers temps de l'Eglise’, RechScRel 21 (1931), 129–68 (= ‘III. Leur organization interieure’).Google Scholar
[60] Probablement toutefois cela est attesté par la voisine Ostia, même moyennant une intégration de l' initial GE (= CII, I, Nr. 533).
[61] L'extrème rareté de leur attestation dépend peut-être du fait qu'ils ‘n'étaient pas des magistrats proprement dits, et étaient trop nombreux pour qu'on crût de devoir en faire mention’ (E. Schürer, op. cit., p. 19).
[62] Même s'il n'est pas spécifié, peut.être que se réfère à eux is locution δι⋯ β⋯ου (qui offre de nombreuses variantes:δι⋯ β⋯ο, ζαβ⋯ου, diabiu), car l'archontat était ‘la magistrature la plus fréquente’ (J. B. Frey, art. cit., p. 140). Une nouvelle inscription supposée d'un δ⋯ς (άρχων) est relatée par U. Fasola, art. cit., p. 57.
[63] Sur la fonction des ‘archontes’ dans le judaïsme de l'epoque, cf. Pesce, M., Paolo e gli Arconti a Corinto (Brescia, 1977), pp. 277–320.Google Scholar
[64] Las Juifs y avaient été expressément autorisés par Jules César (cf. Joseph Fl., Ant. XIV 215).
[65] La 25ème attestation du titre provient de la Catacombe A de Villa Torlonia et se trouve rappelée par U. Fasola, art. cit., pp. 19–20; il s'agit d'un certain Γαι⋯νος, auquel on attribue aussi deux qualifications singulières: ψ⋯λμωδος (unique exemple d'épitaphe avec allusion au chant des Psaumes dans le service liturgique) et φιλ⋯νομος (qui a un seul parallèle en CII, I, Nr. 111).
[66] Ce titre revient souvent dans les associations païennes du monde grec et équivaut à ‘président de réunion’: cf. F. Poland, op. cit., pp. 247ss, 355–7; J. Juster, op. cit., I, pp. 450–3. Du reste presque tous les titres rappelés jusqu'ici sont communs avec ces associations.
[67] J. B. Frey, art. cit., pp. 157s. Une seule fois on parle de deux frères άρχοντες κα⋯ ίερεις, où la distinction signifie que le sacerdoce ne donnait pas droit au gouvernement de la communauté (cf. Ibid., p. 141). Pour une brève confrontation, négative, entre ces fonctions et celles de l'Eglise primitive, voir Ibid., pp. 159–61.
[68] Il n'est pas possible d'établir combien étaient les archontes responsables d'une communauté, car le nombre changeait d'une ville à l'autre; peut-être s'élevait-il à une dizaine environ (cf. J. B. Frey, art. cit., p. 139).
[69] Parmi les Commentateurs, Wendt, H. H., Die Apostelgeschichte (Göttingen, 9 1913)Google Scholar (relaté par E. Haenchen, Apostelgeschichte, ad loc.) parlait de ‘presbytres, archontes, présidents de synagogue, patrons’, alors que Wikenhauser, A., Die Apostelgeschichte (Regensburg, 3 1956), ad loc.Google Scholar, sebornait à évaluer ‘certainement les gerousiarches, c'est à dire les présidents des différentes synagogues’; mais la terminologie n'est pas précise.
[70] Factorum ac dictorum memorabilium I 3,3 (cf. M. Stern, op. cit., I, Nr. 147b; voir Ibid., Nr. 147a). Le praetor peregrinus Gneus Cornelius Hispalus (ou Hispanus) chassa de Rome les astrologues et les Caldéens; en outre: Idem Iudaeos, qui Sabazi Iovis cultu Romanos inficere mores conati erant, repetere domos suas coegit. Le culte Sabazi Iovis s'interprète de différentes manières: comme estropiement de Yahweh Shebaot, ou comme allusion à la fête du Samedi (ainsi Leon, H. J., The Jews, p. 3Google Scholar), ou peut-être comme témoignage d'un judaïsme syncrétique provenant de l'Asie Mineure, terre d'origine du dieu Sabazius (ainsi Hengel, M., Judentum und Hellenismus (Tübingen, 1969), pp. 478s)Google Scholar. Cf.aussi Lane, E. N., ‘Sabazius and the Jews in Valerius Maximus’, JournRomStud 68 (1979), 35–8Google Scholar. Il reste incertain si ces Hébreux appartenaient à la suite des ambassadeurs de Simon Macchabée (cf. 1 Mac. 14. 24) ou étaient restés à Rome après les ambassades de Judas (Ibid. 8) et de Jonatas (Ibid. 12. 1–4).
[71] Pro Fl. 66; Cicéron ajoute tout de suite qu'en conséquence il veut parler tout bas pour se faire entendre seulement par les juges et non par les Juifs présents, que certains voudraient instiguer contre lui.
[72] Cf. Philon d'Al., leg, ad C. 155 (αίχμ⋯λωτοι ⋯χθ⋯ντες είς 'Iταλ⋯αν); Joseph Fl.,Ant. XIV 71 et 120; Bell. I 154 et 180; VII 154 et 157s; VIII 168, 171 et 173s. Cicéron lui-même dans l'Oraison Pro Flacco, après avoir défini Jérusalem suspiciosa ac maledica civitas (68), dit avec mépris des Juifs: Illa gens, quid de nostro imperio sentiret, ostendit armis; quam cara dis immortalibus esset, docuit quod est victa, quad elocata, quod serva (69).
[73] De Ac. 18. 2 nous savons qu'à Rome avait vécu quelques années le juif Aquilas, Ποντικ⋯ν τώ γ⋯νει, qui était σκηνοποι⋯ς (Ibid. 18. 3). Il se peut qu'à cette seconde raison on doive l'origine de la communauté juive de Pozzuoli (cf. Joseph Fl., Ant. XVII 328; Bell. II 104) et de Ostia (cf. CII, I, Nr. 533), centres commerciaux tous les deux.
[74] Voir Joseph Fl., Ant. XIV 185–216; parmi les privilèges, ceux-ci sont fondamentaux: pleine liberté d'association et de culte, permission de ramasser de l'argent et envoyer la taxe au Temple de Jérusalem (modifiée ensuite par Vespasien en fiscus judaicus pour le Temple de Jupiter du Capitol), exemption du service militaire (en raison de l'observance du samedi et de l'abstention de certains mets), possibilité de tribunaux propres pour les propres causes. Cf. aussi Smallwood, E. M., The Jews under Roman Rule, From Pompey to Diocletian, ‘Stud. in Jud. and Late Ant. 20’ (Leiden, 1976).Google Scholar
[75] Cf. Philon d'Al., leg. ad C. 154–158.
[76] Nous ne savons pas comment ant réagi les Juifs de Rome au propos de Caligula d'ériger une propre statue dans le Temple de Jérusalem.
[77] Certes sur instigation du puissant Séjan (cf. Philon d'Al., leg. ad C. 159). L'occasion fût que la matrone Fulvie, femme du sénateur Saturnin et sympathisante du judaïsme (προσεληλυθυιαν τοις 'Iουδαικοις), fût trompée par quatre charlatans juifs, qui avec le prétexte de l'instruire sur Moïse, lui soutirèrent de l'argent (cf. Joseph Fl., Ant. XVIII 81–84); you aussi Suétone, Tib. 36; Tacite,Ann. II 85; Dion Cassius, LVII 18.
[78] Cf. par exemple S. Safrai, ‘The Problem of the Expulsion of the Jews from Rome in the Time of Claudius’, in: S. Safrai–M. Stern, op. cit., The Jewish People, I, pp. 180–3.
[79] C'est à dire en 41 au lieu qu'en 49; dans ce sens, cf. la discussion en Lüdemann, G., Paulus, der Heidenapostel – I. Studien zur Chronologie, FRLANT 123 (Göttingen, 1980), pp. 183–95.Google Scholar
[80] G. Lüdemann, op. cit., p. 188 (cf. Ibid., p. 185 N.67). Il ne semble pas que soit vraisemblable l'hypothèse de E. Haenchen (Apg., p.68 N.3 et p. 544), suivant laquelle aurait été l'ordre de Claudius, selon la version de Dion Cassius, à empêcher aux Juifs romains de se réunir en une seule communauté; en effet la multiplicité des ‘synagogues’ romaines était déjà antérieure (cf. les Augustenses, les Agrippenses et les Volumnenses). Quant à la thèse Wiefel, de W., ‘Die jüdische Gemeinschaft’, pp. 77–81Google Scholar (selon laquelle la communauté chrétienne antérieure à l'édit impérial était de provenance juive, alors que ensuite la ‘nouvelle communauté’ constituée avec l'établissement de Néron sera principalement de provénance païenne et à elle vient adressée Rm.), elle Se fonde sur trap de choses non démontrées: la date et la portée de l'édit, l'intervention de Néron contre les mesures restrictives de Claudius, l'existence de plusieures ‘églises domestiques’ en fonction antisynagogales et partant antijudaïques.
[81] Le nom est attesté dans le champ païen par Martial, Epigr. VII 55,1.
[82] Cf. G. Lüdemann, op. cit., p. 193.
[83] Tacite, Ann. XV 44, 2; cf. Ibid. 44, 4: ingens multitudo. Du reste, le silence de Dion Cassius sur le fait de Chrestus laisse soupçonner que ce nom a à faire avec les chrétiens, parce que dans son oeuvre il y a une omission systématique de ce qui concerne le christianisme.
[84] Ant. XX 195; cf. Vita 3.
[85] Cf. Lifshitz, B., ‘Du nouveau sur les “Sympathisants”’, JournStudJud 1 (1970), 77–84, p. 79Google Scholar. La chose pourrait être confirmée par le fait qu'à sa mart (an 65) son cadavre ne fût pas brûlé, mais embaumé à la façon orientale (cf. Tacite, Ann. XVI 6; cf. XV 61).
[86] A ce propos, reste fondamentale l'étude Siegert, de F., ‘Gottesfürchtige und Sympathisanten’, JournStudJud 4 (1973), 109–64Google Scholar, qui distingue nettement les deux catégories de personnes (quant à Poppée, cf. pp. 160s; différent est considéré le cas de Juvénal, Sat. XIV 96–106, où le terme metuens est employé pour désigner un ‘Gottesfürchtig’: pp. 153–5). Probablement, pour cette raison, ils devront être supprimés dans le CII, I, les Nombres 5,285,524,529; par contre on a des cas clairs de prosélytes: Ibid., Nr. 202, 222, 256, 523, peut-être 21, 68, 462 (cf. Leon, H. J., The Jews, pp. 253–6).Google Scholar
[87] Nous savons, d'autre part, qu'à Alexandrie, sur cinq quartiers citadins, deux étaient des Juifs, mais ceux-ci étaient répandus aussi dans d'autres (cf. Philon d'Al., in Fl. 55).
[88] Leg, ad C. 155: τ⋯ν π⋯ραν του Τιβερ⋯ως ποταμου μεγ⋯λην της 'Pώμης ⋯ποτομ⋯ν, que Auguste οακ ήγν⋯ει κατεχομ⋯νην κα⋯ οίκουμ⋯νην πρ⋯ς 'Iουδα⋯ων. Le Transtévère est le XIV, c'est à dire le dernier des 14 Quartiers par lesquels Auguste divisa la Cité (cf. Dion Cassius, LV 8,7).
[89] Le Campus correspondait bien à la zone plaine entre le Quirinal et le Tibre; cf. Tite Live, XL 52,4; Cicéron, Cat. II 1, 1;Juvénal, Sat. II 132.
[90] CIL VI 9223–9224; ainsi S. Collon, ‘Remarques’, pp. 89–90. Par contre, selon Frey, J. B., CII, I, p. LXXIVGoogle Scholar, il s'agirait de la zone du Circus Flaminius (près du Ghetto actuel); mais le nom Calcaria, attribué à cette zone, est connu seulement au Moyen Age. En tout cas, il semble d'exclure que le nom pû désigner une corporation de travailleurs de la chaux, puisque cela serait un fait excessif ainsi qu'inusité parmi les Hébreux (cf. Leon, H. J., The Jews, p. 143Google Scholar).
[91] CIL VI 9821 (= CII, I, Nr. 531). Le agger avait été construit au VI siècle av. J.-Chr. par le roi Servius Tullius ou par Tarquin le Superbe pour protéger la Cité du côté orientale, plus plain et par là plus exposé (cf. les renseignements de Strabon, V 3,7; Denis d'Halycarnasse, IX 68; Plinius, Hist. nat. III 5,9).
[92] Juvénal, Sat. III 11–14: … ad veteres arcus madidamque Capenam. / Hic, ubi nocturnae Numa constituebat amicae, / nunc sacri fontis nemus et delubra locantur / Iudaeis, quorum cophinus faenumque supellex.
[93] CII, I, Nr. 210; étant sans aucune spécification, il est probable qu'il s'agisse du macellum magnum (sur lequel Se trouve actuellement l'église de S. Stefano Rotondo) plutôt que du macellum Liviae (peut-être sous l'actuelle Basilique de St. Marie Majeure); cf. S. Collon, ‘Remarques’, pp. 90–94.
[94] Sur ce dernier aspect, cf. Leon, H. J., The Jews, pp. 75–92Google Scholar (= IV. The Language of the Jews of Rome).
[95] Leg, ad C. 155.
[96] On sait, au contraire, que ‘Iulia’ (= Livia), épouse d'Auguste, avait une esclave juive nommée Akmē (cf. Joseph Fl., Ant. XVII 134–141). Pour les années successives au 70, il y a le texte obscène de Martial, Epigr. VII 35, 2–3; mais son sens est incertain. Toutefois l'avis optimiste Leon, de H. J., The Jews, pp. 237sGoogle Scholar (qui réduit les allusions aux esclaves juifs aux deux seuls textes cités: ‘only two specific references’), doit être corrigé par l'ajoute de Pétrone, Satyr. 68,8, qui fait allusion à la circoncision d'un servus de Trimalcion (cf. ci-dessus: Note 14) et ce témoignage est d'âge néronien.
[97] Cf. Leon, H. J., The Jews, pp. 236sGoogle Scholar; l'Auteur critique fortément cette opinion: ‘C'est un erreur d'attribuer aux Juifs de l'ancienne Rome les activités mercantiles, qui sont connexées avec les Hébreux du Moyen-Age et des temps modernes’ (p. 237).
[98] Nous savons en effet par Tite Live, V 2,7; XXXVII 39,2, que les tentes de campagne n'étaient pas textiles, mais faites de cuir.
[99] Joseph Fl., Vita 3: μιμ⋯λογος … κ⋯λλιστα τώ N⋯ρωνι καταθ⋯μιος (la connaissance eut lieu à Pouzzoles).
[100] Epigr. VII 82.
[102] Martial, Epigr. I 41: … transtiberinus ambulator / qui pallentia sulphurata fractis / permutat vitreis; cf. Ibid. XII 57,14: nec sulphuratae lippus institor mercis. Il n'est pas certain qu'il s'agisse de Juifs, mais la chose est communément acceptée comme très probable, car il est prouvé que dans le monde méditerranéen du temps ils étaient les principaux travailleurs du verre (cf. Leon, H. J., ‘Sulphur for Broken Glass’, TAPA 72, 1941, 233–6Google Scholar; Neuburg, F., Glass in Antiquity (London, 1949), p. 49Google Scholar).
[103] Juvénal, Sat. VI 543 et 546s: arcanam Iudaeae tremens mendicat in aurem / … aere minuto / qualiacumque voles Iudaei somnia vendunt.
[104] Martial, Epigr. XII 57,13: A matre doctus nec rogare Iudaeus (scil. cessat); et c'est pourquoi, ensemble à plusieurs autres bruyants dérangements (cf. v.26: et ad cubile est Roma), qu'il contraint le poète à se réfugier dans la tranquille Villa de Nomentum (= Mentana).
[105] Du nom ‘Eudoxius’, qualifié ζωγρ⋯φος (CII, I, Nr. 109).
[106] Du nom ‘Alexandre’, qualifié bubularus (CII, I, Nr. 210).
[107] Du nom ‘Eusebios’, qualifié διδ⋯σκαλος, ainsi que νομομαθ⋯ς (CII, I, Nr. 333; cf. aussi Nr. 201).
[108] CII, I, Nr. 508.
[109] Du reste il conduisait à Rome une vie aisée: il fût l'hôte de la maison où avait demeuré Vespasien avant d'être empereur, il eut droit de cité à Rome, ainsi que des terres en Judée (Cf. Vita 76, 423.425.428s). Sous Auguste vécut à Rome l'affranchi juif Cécilius de Calé-Acté (en Sicile), qui fut un critique littéraire atticiste; il dût avoir un certain poids dans les milieux intellectuels, car contre lui polémise âprement l'auteur anonyme de l'ouvrage Du sublime: cf. Ibid. I 1–2; IV 2; VIII 4; XXXII 1.8.
[110] Horace, Sat. I 9,69 (tricesima sabbata: peut-être la nouvelle lune); Ovide, Ars amat. 1 76 (septima sacra); Sénèque, Ep. 95,47 (lucernas sabbatis prohibeamus); Id., in: Aug., de civ. Dei VI 11 (septenis interpositos dies); Perse, Sat. V 180.184 (Herodis dies… recutita sabbata); Pétrone, Fr. 37 (ieiuna sabbata); Martial, Epigr. IV 4,7 (ieiunia sabbatariarum); Juvénal, Sat. VI 159 (mero pede sabbata); XIV 96.105s (metuentem sabbata … septima quaeque fuit lux / ignava).
[111] Horace, Sat. I 9,70 (curtis Iudaeis); Perse, Sat. V 184 (recutita sabbata); Pétrone, Satyr. 68, 8 (recutitus); 102 (circumcide nos ut Iudaei videamur); Id., Fr. 37 (ni tamen et ferro succiderit inguinis oram); Martial, Epigr. VII 30,5 (recutitorum … inguina Iudaeorum); VII 82,5 (verpus); XI 94,2.4.6.8 (verpe poeta); Juvénal, Sat. XIV 99.104 (praeputia ponunt … verpos).
[112] Pétrone, Fr. 37 (Iudaeus licet et porcinum numen adoret); Juvénal, Sat. VI 160 (vetus indulget senibus clementia porcis); XIV 98 (nec distare putant humana carne suillam).
[113] Suétone, Aug. 76 (Ne Iudaeus quidem, mi Tiberi, tam diligenter sabbatis ieiunium servat quam ego hodie servavi); Pétrone, Fr. 37 (ieiuna sabbata); Martial, Epigr. IV 4,7 (ieiunia sabbatariarum).
[114] Ta'anit 2,9; 4,3.
[115] Sat. XIV 97; voir aussi Pétrone, Fr. 37 (Iudaeus licet … et caeli summas advocet auriculas); Lucain, Pharsalia II 593 (incerti Iudaea dei); Tacite, Hist. V 13 (nec quicquam prius inbuuntur quam contemnere deos). Cf. le témoignage de Varron, qui loue les débuts aniconiques de la religion romaine (dans: Aug., de civ. Dei IV 31,2).
[116] Pourtant, cf. ci-dessus: Note 33.
[117] Sat. III 296; cf. Philon d'Al., leg, ad C. 156; sur le terme, cf. ci-dessus: Note 32.
[118] Cf. U. Fischer, Eschatologie und Jenseitserwartung im hellenistischen Diasporajudentum, BZNW 44 (Berlin–New York, 1978), p. 216.
[119] Sur cet aspect de la question restent fondamentaux les volumes de E. Goodenough, Jewish Symbols in the Graeco-Roman Period, I–XIII (New York, 1953–65); pour ce qui concerne Rome, cf. Ibid.; II, pp. 3–45, et les illustrations correspondants dans le vol. III.
[120] Cf. ci-dessus: Notes 23 et 24.
[121] Sur ce thème, cf. E. Dinkler, ‘Schalom – Eirene – Pax. Jüdische Sepulkralinschriften und ihr Verhältnis zum frühen Christentum’, RivArchChrist 50 (1974), 121–44.
[122] La formule courante est: ⋯ν είρήνη (⋯) κο⋯μησις αύτου (αύτης–αύτων); deux fois se trouve ⋯ν είρ⋯νη κοιμ⋯σθω (CII, I, Nt. 365, 390). Sept fois se répètent diverses formules en hébreu: šlwm cl ysr'l, bšlwm, šlwm (Ibid., Nr. 292, 293, 296, 319, 397, 497, 499); pour la discussion du Nr. 349, qui représent une menorah subdivisant une parole lue de manière différente (ysr/'l = ‘Israël’, ou bien ycr/'l = ‘Dieu ressuscitera’), cf. U. Fischer, op. cit., p. 222.
[123] Pour le même substantif δικα⋯ωμα, cf. Rm. 1. 32; 2. 26; 5. 16, 18; 8.4 (en outre, dans Rm. 16. 14 'Aσ⋯γκριτος est un nom propre de personne).
[124] CII, I, Nr. 340 (μετ⋯ των ⋯σ⋯ων), 370 (μν⋯α δικα⋯ου ε⋯ς εύλογ⋯αν).
[125] Voir d'autres formules semblables dans d'autres Catacombes hébraïques: CII, I, Nr. 55, 78, 110, 118, 193, 526 (μετ⋯ των δικ⋯ων, μετ⋯ των ⋯σ⋯ων, cum iustis; Nr. 210: dormitio tua inter dicaeis!). Eléments d'une eschatologie intermède, que nous savons diffuse dans le judaïsme intertestamentaire (cf. Cavallin, G. C., Life after Death – Part I. An Enquiry into the Jewish Background (Lund, 1974)Google Scholar, se trouvent aussi en formes variées sur les inscriptions sépulcrales: à Rome (cf. CII, I, Nr. 527: vita subit caelum corpus tellure tenetur), en Cilicie (Ibid., Nr. 788: ‘celui qui nous a transportés dans la sphère des étoiles’; cf. 4 Mac. 17. 5), à Antinopolis dans le Moyen Egypte (Ibid., II, Nr. 442:‘… de Lazare, le repos de son âme soit dans l'écrin de la vie’ = 1 Sm. 25. 29); parmi les inscriptions de Léontopolis (Tell-el-Yahoudiyeh), le plus souvent empreintes au pessimisme, on en distingue deux du début de l'ère impériale: Corpus Papyrorum Iudaicarum, Nr. 1510 et 1513 (cf. U. Fischer, op. cit., pp. 237–42).
[126] CII, I, Nr. 314, 335, 380, 401, 450.
[127] Cf. M. Simon, ‘θ⋯ρσει ούδε⋯ς ⋯θ⋯νατος. Etude de vocabulaire religieux’, RevHistRel 113 (1936), 166–206. L'exclamation ne permet pas d'y apercevoir une référence cachée antithètique à un changement eschatologique de la situation (contre E. Goodenough, op. cit., II, p. 137).
[128] U. Fischer, op. cit., p. 224.
[129] CII, I, Nr. 337; cf. Ibid., Nr. 523, 527, et le cynique ou caustique Léonce au Nr. 32 (Amici ego vos hic exspecto); analogies bibliques dans Ps. 49. 12; Qoh. 12. 5; Tob. 3.6. L'expression est commune dans l'antiquité: cf. E. Stommel, art. Domus aeterna, dans RAC IV, 109–28. Puisque la locution οικος αίωνιος est indépendante et suivie immédiatement par la figure d'un aron ou écrin de la loi(cf. aussi CII, I, Nr. 515: οικος ⋯ρ⋯νης), on pourrait penser que celui-ci symbolisat le temple céleste; mais il s'agit d'une ‘pure supposition’ (ainsi, contre H. Gressmann, cf. U. Fischer, op. cit., pp. 253 et 244s); cf. CII, I, Nr. 460: ‘lieu (λ⋯κου) de Bessula’, avec un aron efflanqué de deux menorot. Voir aussi la Note 143.
[130] Cf. CII, I, Nr. 298 ('Aναστασ⋯α), 354 (Anastasis), 481 (Anestase = peut-être Anastasius).
[131] Par exemple: Aphrodosia (CII, I, Nt. 232), Dionysias (Nt. 104, 256), Hermogenes (Nt. 324), Asklepiodote (Nr. 91, 92); cf. H. J. Leon, The Jews, p. 121.
[132] CII, I, Nr. 476; cf. U. Fischer, op. cit., pp. 233–5.
[133] Ce sens est confirmé par l'apocryphe juif, probablement contemporain, Test. Hi. 33,5, où Job déclare que son trône ύπ⋯ρχει ⋯ν τή ⋯γ⋯α γη (cf. 33,3: ⋯ν τώ ύπερκοσμ⋯ω … ⋯κ δεξιων το⋯ πατρ⋯ς) et que sa gloire ⋯ν τω αίων⋯ ⋯στιν του ⋯παραλλ⋯κτου (cf. les observations Schaller, de B., Unterweisung in lebhafter Form. Das Testament Hiobs, ‘Jüdische Schriften aus hellenistischrömischer Zeit’, III/3 (Gütersloh, 1979), p. 353, Note 5a). Par contre, U. Fischer, op. cit., p. 235, Note 73, préfère penser avec réalisme géographique à la terre de Palestine (et il cite Sag. 12,7; Hen. aet. 89,40; 90,20).Google Scholar
[134] Cf. CII, I, Nr. 203, 509: φιλ⋯λαος (et Nr. 203: φιλοπ⋯νης).
[135] Et le man ainsi conclude (12e ligne) horum factorum tibi sunt speranda futura (13e ligne) de quibus et coniunx maestus solacia quaerit.
[136] Ainsi conclue U. Fischer, op. cit., pp. 236s.
[137] CII, I, Nr. 321, 363.
[138] Ibid., Nr. 72.
[139] Ibid., Nr. 111; et dans U. Fasola, ‘Le due catacombe ebraiche di Villa Torlonia’, p. 20.
[140] CII, I, Nr. 132, 509.
[141] Ibid., Nr. 321.
[142] Ibid., Nr. 537; cf. Nr. 250: bona Iudea.
[143] A ce propos l'épigraphie catacombale nous documente au moins six cas de prosélytes (cf. CII, I, Nt. 68, 202, 222, 256, 462, 523, peut-être 21): deux d'entre eux sont des ex-esclaves (Nr. 256, 462); la plus grande partie sont des femmes (Nr. 21, 202, 222, 462, 523), conformément à une tendance diffuse à Rome (cf. L. Friedländer, op. cit., I, p. 509; Cumont, F., Les religions orientales dans le paganisme romain (Paris, 1929), p. 40)Google Scholar. Aussi bien l'interrogatif de Juvénal, Sat. III 296 (in qua te quaero proseucha?), trahit la popularité du lieu de cuite hébreu; de plus, le même poète atteste la diffusion du sabbat, de la circoncision, de l'abstention de la viande de porc (Sat. XIV 96–106; vv. 100s: Romanas autem soliti contemnere leges / Iudaicum ediscunt et servant ac metuunt ius).
[144] Quant aux échos sur les classes aisées de la société romaine (à part le cas de Poppée, qui doit être probablement exclu de cet ordre d'idées: cf. Note 86), nous connaissons seulement l'histoire de la matrone Fulvia, au temps de Tibère (Cf. Note 77), et, plus tard sous Domitien, le cas problématique du Consul Flavius Clemens, cousin de l'Empereur, et de son épouse Flavia Domitilla, condamnés ‘pour délit d'athéisme, sur la base duquel furent condamnés aussi plusieurs autres qui s'écartaient vers les coutûmes des Juifs’ (έγκλημα ⋯θε⋯τητος, ύφ ⋯ς κα⋯ άλλοι ⋯ς τ⋯ των 'Iουδα⋯ων ήθη ⋯ξοκ⋯λλοντες πολλο⋯ καγεδικ⋯σθησαν: Dion Cassius, LXVII 14; cf. Suétone, Dom. 15; en sens chrétien: Eusèbe de Césarée,Hist. eccl. III 18,4). Cf. aussi le cas de la matrone Pomponia Graecina, accusée dans l'année 57 superstitionis externae (Tacite,Ann. XII 32).
[145] Une sorte de biographie d'Agrippa I est tracée dans Joseph Fl.,Ant. XVIII 133–354:il fût à Rome dans sa jeunesse jusqu'à l'an 23 après J.-Chr. et y retourna dans les années 36–37 et 40–41; il fût ami de Caligula et ensuite de Claude, à l'élection impérial duquel il contribua de façon déterminante. Quant à Bérénice, nous avons des nouvelles dans Suétone, Tib. 7, et dans Dion Cassius, LXVI 15,3–4. Il s'agit toujours de relations avec la Cour, tandis que l'on n'a pas de nouvelles de contacts avec les communautés juives de la Capitale. (Concernant la mention de Bérénice et d'Agrippa II dans Juvénal, Sat. VI 156–160, elle ne se rapporte pas à Rome, mais à la Palestine; cf. v. 159: ubi…).
[146] Cf. cependant R. Kabisch, Das vierte Buch Esra auf seine Quellen untersucht (Göttingen, 1889), qui plaçait à Rome la composition de la soidisante 'Apocalypse de Salatiel' (= 4 Esd. 3. 1–31; 4. 1–51; 5. 13b–6. 10; 6. 30–7. 25; 7. 45–8. 62; 9. 15–10.57); mais R. H. Charles n'accepte pas cette affirmation (II, p. 552: Palestine).
[147] Cette constatation ne permet pas de retenir que les Juifs romains tenaient une attitude de révolte contre les Autorités de l'Etat, ni qu'une semblable attitude fût adoptée de reflet par la cammunauté chrétienne. Pour cela, Rm. 13. 1–7 n'est certainement pas motivé par une préoccupation de ce genre; de ce texte, par contre, nous voulons signaler ici une nouvelle interprétation fondée sur la critique textuelle, selon laquelle ce passage ne comporterait aucune dimension politique, mais seulement une parénèse eschatologique orientée sur les rapports avec la Loi: Beatrice, P. F., ‘Il giudizio secondo le opere della Legge e l'amore compimento della Legge. Contributo all'esegesi di Rom 13,1–10’, Studia Patavina 20 (1973), 491–545.Google Scholar
[148] L'hypothèse de W. Wiefel, ‘Die jüdische Gemeinschaft’, p. 75, selon laquelle l'expansion du christianisme parmi les Juifs de Rome aurait été favorisée par l'absence d'une autorité judaïque supérieure et unifiante, n'est pas tout à fait convaincante, car il reste vrai que chaque communauté juive avait sa propre et rigoureuse structure; en plus, déjè Horace, Sat. I 4, 142–143 (où, parlant de poètes, il dit: nam multo plures sumus, ac veluti te / Iudaei cogemus in hanc concedere turbam), témoignait leur fort engagement au proselytisme. Il est plus vraisemablable de dire que ‘les différentes communautés juives peuvent avoir donné différentes réponses au message chrétien’ (Drane, J. W., ‘Why did Paul write Romans?’, dans: Pauline Studies, Essays Presented to F. F. Bruce, edd. Hagner, D. A. & Harris, M. J. (Exeter, 1980), pp. 208–27, 216).Google Scholar
[149] Epigr. XI 94; cf. VII 30,5; VII 55.
[150] Cf. par exemple Ovide, Fast. 2,69;Met. 170; Suétone,Aug. 29 et 91.
[151] En plus de l'épitaphe de Regina déjà cité, cf. aussi dans la Catacombe de Monteverde le cas d'un Aelius Primitivus, auquel la femme s'adresse comme à un marito inconparabili et coniugi dulcissimo, qui mourut après seize ans de vie de mariage passée sine ulla querela (CII, I, Nr. 457).
[152] Et une composante des intentions de Rm. semble être certainement celle d'exhorter les chrétiens de Rome à vivre fraternellement avec les Juifs de la même ville (cf. W. Wiefel, art. cit., pp. 81 et 88). Il ne s'agit pas toutefois du seul but de la Lettre: d'autres composantes sont possibles (cf. J. W. Drane, loc. cit., pp. 209–13 et 223).
[153] Sur ce thème (qui contraste cependant avec le témoignage d'auteurs juifs sur l'extension des usages judaïques dans le milieu païen:Philon d'Al., vit. Mos. Il 20–23; Joseph Fl., c. Ap. Il 280–283; voir aussi Juvénal, Sat. XIV 96–106), cf. W. Wiefel, art. cit., pp. 83–8; et surtout Sevenster, J. N., The Roots of Pagan Anti-Semitism in the Ancient World, SNT XLI (Leiden, 1975)CrossRefGoogle Scholar; Daniel, J. L., ‘Anti-Semitism in the Hellenistic-Roman Period’, JournBiblLit 98 (1979), 45–65Google Scholar; Simon, M., ‘Antisémitisme et Philosémitisme dans le Monde Romain’, dans: ID., Le Christianisme antique et son contexte religieux. Scripta Varia, WUNT 23 (Tübingen, 1981), vol. 2, pp. 837–846.Google Scholar