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La portée de la formule τὸ εἶναι ἴσα θεῷ en Ph 2.6

Published online by Cambridge University Press:  29 February 2016

Camille Focant*
Affiliation:
Faculté de théologie, Université catholique de Louvain, 45 Grand-Place, B-1348 Louvain-la-Neuve, Belgium. Email: [email protected]

Abstract

What is the meaning of the expression τὸ εἶναι ἴσα θεῷ when set within its original context? In this article it is argued that in Philippians 2.6b Paul asserts that Christ did not consider it an advantage to be regarded as equal to a god (or to God). This argument is developed by way of an examination of the structure of the hymn of Philippians 2.6–11, a philological analysis of v. 6, and a contextualisation of the Christ-hymn addressed to Christians living in Philippi, a Roman colony which was like a Rome in miniature.

French abstract: Quelle est la portée de la formule τὸ εἶναι ἴσα θεῷ, lorsqu'elle est resituée dans son contexte d'origine ? La thèse de cet article est la suivante : dans Ph 2.6b, Paul souligne que le Christ n'a pas considéré comme un avantage d’être traité à l’égal d'un dieu (ou de Dieu). Cette thèse est soutenue sur base d'un examen de la structure de l’éloge de Ph 2.6–11, d'une analyse philologique du v. 6, et de la contextualisation de l’éloge du Christ adressé à des chrétiens vivant dans la colonie romaine de Philippes qui est comme une Rome en miniature.

Type
Articles
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Copyright © Cambridge University Press 2016 

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References

1 Cet article a fait l'objet d'une communication lors du colloque sur ‘La philologie biblique devant les difficultés du Nouveau Testament’ (Aix-en-Provence, 27–8 novembre 2014).

2 Ce que je fais plus largement dans un commentaire qui vient juste de paraître : C. Focant, Les lettres aux Philippiens et à Philémon (CbNT 11 ; Paris : Cerf, 2015).

3 Une des argumentations les plus détaillées en faveur du genre littéraire de l'hymne est celle de R. P. Martin, A Hymn of Christ: Philippians 2:5–11 in Recent Interpretation & in the Setting of Early Christian Worship (Downers Grove : InterVarsity, 1997).

4 E. Lohmeyer, Kyrios Jesus: Eine Untersuchung zu Phil. 2,5–11 (Darmstadt : Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 19612 [1928]) 65–7.

5 S. E. Fowl, The Story of Christ in the Ethics of Paul: An Analysis of the Function of the Hymnic Material in the Pauline Corpus (JSNTSupp 36 ; Sheffield : Sheffield Academic Press, 1990) 33.

6 D. Häusser, ‘Vorpaulinische Tradition in Philipper 2,6–11’, Christusbekenntnis und Jesusüberlieferung bei Paulus (ed. D. Häusser ; WUNT 2/210 ; Tübingen : Mohr Siebeck, 2006) 219–300 (223).

7 Etcheverría, R. Trevijano‚‘Flp 2,5–11: un Λόγος σοϕίας Paulino sobre Cristo’, Helmantica 46 (1995) 115–45 (145)Google Scholar.

8 Par exemple, K. Berger, Formgeschichte des Neuen Testaments (Heidelberg : Quelle & Meyer, 1984) 367 ; J. Reumann, Philippians: A New Translation with Introduction and Commentary (Anchor Bible 33B ; New Haven/London : Yale University Press, 2008) 364–6.

9 En ce sens, D. K. Williams, Enemies of the Cross of Christ: The Terminology of the Cross and Conflict in Philippians (JSNTSupp 223 ; Sheffield : Sheffield Academic Press, 2002) parle d'une ‘governing metaphor’ (145).

10 Lohmeyer, Kyrios Jesus, 4–13.

11 M. Bockmuehl, The Epistle to the Philippians (Black's New Testament Commentaries 11 ; Peabody : A & C Black, 1998) 114–15.

12 J. Jeremias, ‘Zur Gedankenführung in den paulinischen Briefen’, Studia Paulina in honorem Johannis de Zwaan Septuagenarii (ed. J. N. Sevenster et W.C. van Unnik ; Haarlem : Bohn, 1953) 146–54 (152–4). Sa proposition est suivie par G. W. Hansen, The Letter to the Philippians (Pillar New Testament Commentary ; Grand Rapids/Cambridge : Eerdmans, 2009) 125, et Trevijano Etcheverría, ‘Flp 2,5–11: un Λόγος σοϕίας Paulino sobre Cristo’, 139–44.

13 Ce découpage est adopté par L. Cerfaux, ‘L'hymne au Christ-Serviteur de Dieu (Phil 2,6–11 = Is 52,13–53,12)’, Recueil Lucien Cerfaux, vol. ii : Études d'exégèse et d'histoire religieuse (Gembloux: Duculot, 1954) 425–37 (426) ; O. Hofius, Der Christushymnus Philipper 2,6–11: Untersuchungen zur Gestalt und Aussage eines urchristlichen Psalms (WUNT 17 ; Tübingen : Mohr Siebeck, 1976) 103 ; U. B. Müller, Der Brief des Paulus an die Philipper (ThHK 11/i ; Leipzig : Evangelische Verlagsanstalt, 20022 [1993]) 91–3 et 104 ; B. Witherington III, Paul's Letter to the Philippians: A Socio-Rhetorical Commentary (Grand Rapids/Cambridge : Eerdmans, 2011) 139 ; Á. Delgado, Pereira, ‘El poder del esclavo: la metáfora de la esclavitud en Flp 2,7 y 1 Co 9,19’, Estudios bíblicos 69 (2011) 185215 (199)Google Scholar.

14 Talbert, C. H., ‘The Problem of Pre-existence in Philippians 2.6–11’, JBL 86 (1967) 141–53 (148)Google Scholar : ‘Such a parallelism is significant because it breaks any close link between ἑαυτὸν ἐκένωσεν, μορϕὴν δούλου λαβών and ἐν ὁμοιώματι ἀνθρώπων γενόμενος. In terms of the proposed structure, such a link is absolutely impossible.’

15 F. Blass, A. Debrunner, R. W. Funk, A Greek Grammar of the New Testament and Other Early Christian Literature (Chicago : University of Chicago Press, 1961) § 414 (1).

16 Häusser, ‘Vorpaulinische Tradition in Philipper 2,6–11’, 271.

17 Carmona, A. Rodríguez, ‘El himno cristolológico de Filipenses 2,6–11: sentido primitivo y paulino’, Fortunatae 22 (2011) 239–58 (241)Google Scholar.

18 C. Grappe, ‘Aux sources de la christologie : quelques remarques sur la structure, les représentations et l'originalité de l'hymne de Philippiens 2,5–11 à la lumière notamment de traditions vétérotestamentaires juives’, Philippiens 2,5–11 : la kénose du Christ (ed. M. Arnold, G. Dahan, A. Noblesse-Rocher ; Lectio Divina 263 ; Paris : Cerf, 2013) 19–39 (31–2).

19 Grelot, P., ‘Εν μορϕῇ Θεοῦ/ ὑπάρχων : étude sur Ph 2,6–11’, Revue thomiste 98 (1998) 631–8 (638, n. 27)Google Scholar.

20 Cette histoire a été bien retracée récemment par D. J. Fabricatore, Form of God, Form of a Servant: An Examination of the Greek Noun μορϕή in Philippians 2:6–7 (Lanham : University Press of America, 2010) 99–133.

21 Voir par exemple J. B. Lightfoot, Saint Paul's Epistle to the Philippians (London : Macmillan, 18888 [1868]) 110; G. F. Hawthorne, Philippians (Word Biblical Commentary 43 ; Nashville : Thomas Nelson, 1983) 84.

22 Fabricatore, Form of God, Form of a Servant, 204.

23 J. Behm, art. μορϕή, Theologisches Wörterbuch zum Neuen Testament (ed. G. Kittel ; Stuttgart : Kohlhammer, 1942) iv.750–4.

24 Fabricatore, Form of God, Form of a Servant, 205.

25 Grappe, ‘Aux sources de la christologie’, 21.

26 Fabricatore, Form of God, Form of a Servant, 204. Pour parler de l'apparence visible de Dieu, le terme qui aurait dû s'imposer à Paul, à partir de la LXX, aurait été le mot δόξα (par exemple, Nb 12.8, où la ‘forme du Seigneur’ [תְמֻנַת יְהוָָה] est traduit τὴν δόξαν κυρίου dans la LXX ; c'est l'usage que l'on retrouve en Jn 1.14). Mais Paul ne pouvait pas parler de δόξα δούλου. Parce qu'il voulait avant tout jouer sur le paradoxe Dieu-esclave, il a choisi un mot susceptible de convenir dans les deux cas. Cela lui a permis de forger un contraste fort entre μορϕὴ θεοῦ et μορϕὴ δούλου. Ce contraste est mal interprété, lorsqu'on le ramène à une affirmation de l'incarnation, ce que fait Fabricatore : ‘Christ still possessed the μορϕή of God, but it is now cloaked by the human μορϕή. The glory of God was veiled in flesh’ (211). Tel n'est pas le discours de Paul dans cette première sous-strophe ; il n'utilise pas le mot μορϕή pour parler de l'humanité de Jésus. L'aspect de l'incarnation ne sera abordé que dans la seconde sous-strophe, à partir du v. 7c ; celui-ci n'est pas une explication de la μορϕὴ δούλου du v. 7b, contrairement à ce qu'affirme Fabricatore, Form of God, Form of a Servant, 212.

27 Käsemann, E., ‘Kritische Analyse von Phil 2.5–11’, Zeitschrift für Theologie und Kirche 47 (1950) 313–60 (330)Google Scholar traduit : ‘Daseinsweise’.

28 P. Bonnard, L’épître de saint Paul aux Philippiens et l’épître aux Colossiens (Commentaire du Nouveau Testament 10 ; Neuchâtel : Delachaux et Niestlé, 1950) 42–3 ; O. Hofius, Der Christushymnus Philipper 2:6–11. Untersuchungen zur Gestalt und Aussage eines urchristlichen Psalms (WUNT 17 ; Tübingen : Mohr Siebeck, 1976) 57–8.

29 Martin, A Hymn of Christ, 134–53.

30 Carmignac, J., ‘L'importance de la place d'une négation : ΟΥΧ ΑΡΠΑΓΜΟΝ ΗΓΗΣΑΤΟ (Philippiens ii.6)’, NTS 18 (1972) 131–66 (145)CrossRefGoogle Scholar.

31 À l'exception récente toutefois de N. Baumert, “Kein unrechtmäßiger Besitz” – eine Litotes in Phil 2,6’, ZNW 56 (2012) 113–17Google Scholar.

32 Hoover, R. W., ‘The Harpagmos Enigma: A Philological Solution’, HTR 64 (1971) 95119 CrossRefGoogle Scholar.

33 Hoover, ‘The Harpagmos Enigma’, 118 propose les deux traductions suivantes : ‘“He did not regard being equal with God as something to take advantage of”, or, more idiomatically, “as something to use for his own advantage”.’

34 Hoover, ‘The Harpagmos Enigma’, 118: ‘not whether or not one possesses something, but whether or not one chooses to exploit something’.

35 Hoover, ‘The Harpagmos Enigma’, 118: ‘a status which belonged to the preexistent Christ’.

36 ‘Eurymaque, le noble fils du sage Polybe, que les gens d'Ithaque honorent maintenant comme un dieu.’

37 R. J. Cunliffe, A Lexicon of the Homeric Dialect (Norman : University of Oklahoma Press, 19632 [1924]) 202 : ‘even as’, ‘on equal terms, without advantage to either side’.

38 D. Fontaine, L’égalité avec Dieu en Philippiens 2.6. Forme = Égalité avec Dieu ? (Paris : L'Harmattan, 2010) 153.

39 Fontaine, L’égalité avec Dieu, 108.

40 C. Spicq, Lexique théologique du Nouveau Testament (Paris : Cerf, 19912 [1978]) 741.

41 Wright, N. T., ‘ἁρπαγμός and the Meaning of Philippians 2:5–11’, Journal of Theological Studies 37 (1986) 321–52 (344)CrossRefGoogle Scholar.

42 Burk, D., ‘On the Articular Infinitive in Philippians 2:6: A Grammatical Note with Christological Implications’, Tyndale Bulletin 55 (2004) 253–74Google Scholar.

43 Burk, ‘On the Articular Infinitive in Philippians 2:6’, 257.

44 P. Veyne, L'empire gréco-romain (Points Histoire 459 ; Paris : Seuil, 2005) 78–9.

45 Veyne, L'empire gréco-romain, 82.

46 Hellerman, J. H., ‘Μορϕὴ θεοῦ as a Signifier of Social Status in Philippians 2:6’, Journal of the Evangelical Theological Society 52 (2009) 779–97 (788–9)Google Scholar.

47 C. Osiek, Philippians, Philemon (Abingdon New Testament Commentaries ; Nashville : Abingdon Press, 2000) 61: ‘it is not a metaphysical but a social statement’.

48 P. Pilhofer, Philippi. 1. Die erste christliche Gemeinde Europas (WUNT 87 ; Tübingen : Mohr Siebeck, 1995) 159–60.

49 E. M. Heen, ‘Phil 2:6–11 and Resistance to Local Timocratic Rule: Isa theō and the Cult of the Emperor in the East’, Paul and the Roman Imperial Order (ed. R.A. Horsley ; Harrisburg : Trinity Press International, 2004) 125–53 (128).

50 Heen, ‘Phil 2:6–11 and Resistance to Local Timocratic Rule’, 150: ‘a pointed critique of those who chose the opposite, i.e., those who grasped honors on both the civic and imperial level. In the first place, this critique points a finger at the emperor.’

51 F. F. Bruce, Philippians (Peabody : Hendrickson, 1989) 81: ‘This does not mean that he exchanged the nature (or form) of God for the nature (or form) of a servant: it means that he displayed the nature (or form) of God in the nature (or form) of a servant.’

52 Hurley, R., ‘De la violence divine à l'obéissance esclave, le Père et le Fils renoncent au pouvoir en Ph 2’, Laval théologique et philosophique 67 (2011) 87110 (105)CrossRefGoogle Scholar.

53 Hellerman, ‘Μορϕὴ θεοῦ as a Signifier of Social Status in Philippians 2:6’, 784.

54 Le terme κύριος apparaît 15 fois en Ph, toujours pour désigner Jésus Christ.

55 M. S. Park, Submission within the Godhead and the Church in the Epistle to the Philippians: An Exegetical and Theological Examination of the Concept of Submission in Philippians 2 and 3 (JSNTSupp 361 ; London : T&T Clark, 2007) 164: ‘not to follow the cultural norm in exerting themselves in their rights, but to mutual submission by adopting the mindset/actions of a δοῦλος’.