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‘Aucun prophète n'est propice dans sa propre patrie’ : la péricope de Nazareth
Published online by Cambridge University Press: 10 September 2014
Abstract
Jesus' preaching at Nazareth in Luke 4 is usually read as the rejection of a prophet because he is too familiar to his home town, as is the case in Matthew and Mark. This reading puts Luke's text under heavy strains that make it seem inconsistent or misconstrued. We propose that it should rather be read as Jesus refusing to be used for his home country's benefits, based upon a reconsideration of Luke 4.24 in the light of Luke 4.19. We then put this reading in synoptical perspective.
French abstract :La prédication de Jésus à Nazareth en Luc 4 est généralement comprise comme le rejet d'un prophète à cause de sa trop grande familiarité avec son lieu d'origine, comme c'est le cas en Matthieu et Marc. Cette lecture crée des tensions considérables dans le texte de Luc, qui le font paraître incohérent ou mal construit. Nous soutenons qu'il s'agit plutôt de Jésus refusant de servir au bénéfice de sa patrie, en reconsidérant la lecture de Lc 4.24 à la lumière de Lc 4.19. Nous plaçons ensuite cette lecture dans sa perspective synoptique.
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- Copyright © Cambridge University Press 2014
References
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4 Bajard, Structure, montre bien pp. 166–7 que μαρτυρεῖν et θαυμάζειν sont chez Luc généralement de sens positif.
5 Nolland, Ainsi J., Luke (WBC; Dallas: Word Books, 1989) 201Google Scholar.
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8 Bovon, F., L'Évangile selon Saint Luc (Commentaire du Nouveau Testament; Genève: Labor et Fides, 1991)Google Scholar traduit par ‘année d'accueil’ et ‘trouver accueil’ (197), mais dans son commentaire parle bien d'année favorable, mise en contraste avec le mauvais accueil fait à Jésus (209). Il note dans ce sens le double emploi de δεκτός, mais sans chercher à rapprocher les deux emplois. De même, Cousin, H., L'Évangile de Luc (Paris: Centurion, 1993)Google Scholar 69 voit un refus ‘d'accueillir celui qui annonce une période d'accueil de tout homme par Dieu’. Là encore, le sens est actif au verset 19 mais passif au verset 24. Nolland, Luke, fait exception en traduisant δεκτός au verset 19 comme ‘acceptable’, et de même au verset 24. Ainsi Esaïe annoncerait une année ‘bien reçue’ du Seigneur. Cette manière de faire n'est pas impossible concernant le verset 19, mais ne règle pas les autres difficultés présentes.
9 Ses autres apparitions sont en Ac 10.35 ; 2 Co 6.2 ; et Ph 4.18.
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11 Structure, 168–9.
12 Nolland, Voir à ce sujet J., ‘Impressed Unbelievers as Witnesses to Christ (Luke 4:22a)’, JBL 98, 2 (1979) 219–29Google Scholar.
13 Ainsi Nolland, Luke, 199, faisant notamment le parallèle avec Lc 23.35 (‘Il a sauvé les autres ; qu'il se sauve lui-même’). Marguerat, Dans D. et Steffek, E., ‘Évangile selon Luc’, Le Nouveau Testament commenté (éd. Focant, C. et Marguerat, D. (Genève: Bayard et Labor et Fides, 2012) 274Google Scholar, le proverbe est bien compris comme un appel à faire des miracles dans sa propre patrie, mais davantage à titre de preuve qu'en vue d'en profiter. Cousin (L'Évangile de Luc, 69) va dans le même sens.
14 Nolland, Voir dans ce sens J., Classical and Rabbinic Paralleles to Physician Heal Yourself (Lk. IV 23), NovT 21.3 (1979) 193–209Google Scholar.
15 Noorda, S. J., ‘“Cure yourself, doctor!” (Luke 4.23): Classical Parallels to an Alleged Saying of Jesus’, Logia: les paroles de Jésus – The sayings of Jesus (éd. Delobel, J., Louvain: Leuven University Press, 1982) 459–67Google Scholar.
16 Bien compris par Sabourin, Luc, 135.
17 Contre Bovon (Saint Luc, 209), pour qui le passage de l'étonnement à l'indignation reste inexpliqué chez Luc.
18 Auxquelles, il faut probablement ajouter la simple ignorance de cette proposition. Aucun des commentaires en français mentionnés n'évoque la proposition de Bajard, pas plus que Meynet, R., L'Évangile selon Saint Luc (Paris: Cerf, 1988)Google Scholar ni Marguerat et Steffek, ‘Luc’. Nolland (Luke) par contre la mentionne comme opposée à sa vue du verset 19.
19 Barr, J., Sémantique du langage biblique (Paris: Cerf, 1988)Google Scholar ch. ‘Étymologies et arguments apparentés’, 131–86 propose une critique cinglante du surinvestissement de l'étymologie dans la recherche biblique, qui montre bien les dangers en la matière.
20 Littéralement ‘la patrie de lui-même’, tournure à peine différente de celle de Marc, mais qu'on rend semblablement en français.
21 Attridge, D'après H. W., Nag Hammadi Codex ii, 2–7 – Together with xiii.2*, Brit. Lib. Or.4926(1), and P.Oxy. 1, 654, 655, vol. i (Leiden: Brill, 1989)Google Scholar ‘Appendix: The Greek Fragments’, 95–130, en l'occurrence 120.
22 Notre traduction, pour tous ces extraits.
23 Keener, C. S., The Gospel of John: A Commentary (Peabody: Hendrickson, 2003) 628–9Google Scholar.
24 Ménard, Ainsi J.-E., L'Evangile selon Thomas (Leiden: Brill, 1975) 127Google Scholar.
25 Notons que la formulation de l'Évangile de Thomas est à l'inverse du proverbe cité par Jésus, et n'a plus guère de crédibilité concernant la vie courante. Mais comme Jésus cite un proverbe dont il conteste l'application particulière, l'effet final est le même qu'en Luc.
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