Hostname: page-component-586b7cd67f-2brh9 Total loading time: 0 Render date: 2024-11-30T16:07:15.477Z Has data issue: false hasContentIssue false

Sémantique temporelle et accord du participe passé en français parlé: une analyse variationniste1

Published online by Cambridge University Press:  17 January 2014

DAMIEN GAUCHER*
Affiliation:
University of Exeter
*
Adresse pour correspondance: University of ExeterQueen's BuildingThe Queen's Drive Exeter, Devon EX4 4QH Royaume-Uni e-mail: [email protected]

Résumé

Dans cet article, nous analysons l'influence de la valeur aspectuo-temporelle attribuée aux formes composées sur la fréquence d’accord du participe passé (APP). On sait que l'APP est variable dans les usages de la langue parlée, notamment lorsqu’il est employé avec l'auxiliaire avoir. Partant de l'observation de corpus de langue parlée, et d’une approche variationniste, nous évaluons la fréquence d’accord des participes féminins potentiellement audibles, en fonction de l'effet de sens qui est attribué à la séquence [avoir (pres) + PP], selon qu’il est évalué comme ‘résultant’ ou ‘événementiel’ selon la terminologie de Desclés et Guentcheva (2003). Les résultats de cette analyse laissent entrevoir une influence faible mais relativement constante de ce facteur sémantique sur l'APP, et soulèvent plus avant la question de la présence d’éléments spécifiques au médium oral comme facteurs d’influence sur le marquage morphologique du genre; en d’autres termes, de l'existence d’une grammaire spontanée de l'oral (Branca-Rosoff, 2005).

Type
Articles
Copyright
Copyright © Cambridge University Press 2014 

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

Footnotes

1

Je tiens à remercier les relecteurs anonymes du JFLS pour les précieuses remarques et suggestions qu’ils ont apportées à ce travail. Toute erreur restante m’est bien entendu imputable.

References

RÉFÉRENCES

Acuña-Fariña, J. C. (2009). The linguistics and psycholinguistics of agreement: A tutorial overview. Lingua, 119: 389424.CrossRefGoogle Scholar
Arrivé, M., Gadet, F. et Galmiche, M. (1986). La grammaire d’aujourd’hui. Paris: Flammarion.Google Scholar
Audibert-Gibier, M. (1992). L’accord du participe passé en français parlé. Langage et Société, 61: 730.CrossRefGoogle Scholar
Barceló, G. J. et Bres, J. (2006). Les temps de l'indicatif en français. Paris: Ophrys.Google Scholar
Bassano, D. (2010). L’acquisition des verbes en français: un exemple de l'interface lexique/grammaire. Synergies France, 6: 2739.Google Scholar
Benveniste, E. (1966). Problèmes de linguistique générale, vol. 1. Paris: Gallimard.Google Scholar
Blanche-Benveniste, C. (1990). Grammaire première et grammaire seconde: l'exemple de en. Recherches sur le Français Parlé, 10: 5173.Google Scholar
Blanche-Benveniste, C. (2006). L’accord des participes passés en français parlé contemporain. Dans: Guillot, C., Heiden, S., et Prévost, S. (dirs.), À la quête du sens: études littéraires, historiques et linguistiques en hommage à Christiane Marchello-Nizia. Lyon: ENS, pp. 3349.Google Scholar
Blanche-Benveniste, C. (2010a). Approches de la langue parlée en français, 2e éd. Paris: Ophrys.Google Scholar
Blanche-Benveniste, C. (2010b). Le français: usages de la langue parlée, 2e éd. Paris: Peeters.Google Scholar
Blanche-Benveniste, C., Mertens, P., et Willems, D. (1990). Le français parlé: études grammaticales (Collection Sciences du langage). Paris: Editions du CNRS.Google Scholar
Branca-Rosoff, S. (2005). Les accords du participe passé en français: notes pour une recherche. Dans : Abecassis, M., Ayosso, L., et Vialleton, E. (dir.), Le français parlé du 21e siècle: annales du colloque d’Oxford, juin 2005. Paris: L’Harmattan, pp. 6174.Google Scholar
Branca-Rosoff, S., Fleury, S., Lefeuvre, F. et Pires, M. (2009). Discours sur la ville. Corpus de Français Parlé Parisien des années 2000 (CFPP2000). http://cfpp2000.univ-paris3.fr/Google Scholar
Brissaud, C. et Cogis, D. (2008). L’accord du participe passé: reconsidération d’un problème ancien à la lumière de données récentes sur l'acquisition. Actes du 1er Congrès Mondial de Linguistique Française. Paris: EDP Sciences, pp. 413424. http://dx.doi.org/10.1051/cmlf08105Google Scholar
Buchard, A. et Carlier, A. (2008). La forme verbale ‘être + participe passé’ en tant que marqueur d’aspect et de structure argumentale: une typologie graduée. Actes du 1er Congrès Mondial de Linguistique Française. Paris: EDP Sciences, pp. 210222. http://dx.doi.org/10.1051/cmlf08267Google Scholar
Calvet, L.-J. (1994). Les voix de la ville. Paris: Payot.Google Scholar
Cappeau, P. et Gadet, F. (2007). L’exploitation sociolinguistique des grands corpus: maître-mot et pierre philosophale. Revue française de linguistique appliquée, 12.1: 99110.Google Scholar
Carruthers, J. (1999). A problem in sociolinguistic methodology: Investigating a rare syntactic form. Journal of French Language Studies, 9.1: 124.CrossRefGoogle Scholar
Coveney, A. (2007). Semantic and pragmatic issues in the analysis of grammatical variation in French. Nottingham French Studies, 64.2: 100118.CrossRefGoogle Scholar
Coveney, A. (2011). A language divided against itself? Diglossia, code-switching and variation in French. Dans: Martineau, F. et Nadasdi, T. (dir.), Le français en contact. Québec: Presses de l'Université Laval, pp. 5185.Google Scholar
Creissels, D. (2000). L’emploi résultatif de ‘être +participe passé’ en français. Cahiers Chronos, 6: 133142.Google Scholar
Cresti, E. et Moneglia, M. (dirs.) (2005). C-ORAL-ROM: Integrated Reference Corpora for Spoken Romance Languages (Studies in Corpus Linguistics, 15). Amsterdam: Benjamins.CrossRefGoogle Scholar
Desclés, J.-P. et Guentcheva, Z. (2003). Comment déterminer les significations du passé composé par une exploration contextuelle ? Langue Française, 138: 4860. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lfr_0023-8368_2003_num_138_1_6481Google Scholar
Dister, A., Francard, M., Hambye, P. et Simon, A.-C. (2007). Du corpus à la banque de données. Du son, des textes et des métadonnées. L’évolution de banque de données textuelles orales VALIBEL (1989–2009). Cahiers de Linguistique, 33.2: 113129. http://www.uclouvain.be/valibel.htmlGoogle Scholar
Durand, J., Laks, B. et Lyche, C. (2002). La phonologie du français contemporain: usages, variétés et structure. Dans : Pusch, C. D. et Raible, W. (dir.), Romanistische Korpuslinguistik- Korpora und gesprochene Sprache/Romance Corpus Linguistics – Corpora and Spoken Language. Tübingen: Gunter Narr, pp. 93106.Google Scholar
Durand, J., Laks, B. et Lyche, C. (2009). Le projet PFC: une source de données primaires structurées. Dans: Durand, J., Laks, B., et Lyche, C. (dir.), Phonologie, variation et accents du français. Paris: Hermès, pp. 1961.Google Scholar
Elalouf, A. (2012). La notion de ‘grammaire seconde’: tentative de reconstruction épistémologique. Actes du 3e Congrès Mondial de Linguistique Française. Paris: EDP Sciences, pp. 737755. http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/20120100328Google Scholar
Gadet, F. (1997). Le français ordinaire, 2e éd. Paris: Armand Colin.Google Scholar
Gadet, F. (2007). La variation sociale en français. Paris: Ophrys.Google Scholar
Gaucher, D. et Coveney, A. (2012). De l'influence de divers facteurs sur l'accord du participe passé. Dans : Van Peteghem, M., Lawers, P., Tobback, E., Demol et, A.De Wilde, L. (dir.), Le verbe en verve: Réflexions sur la syntaxe et la sémantique verbales. Gand: Academia Press, pp. 509528.Google Scholar
Gosselin, L. (1996). Sémantique de la temporalité en français: un modèle calculatoire et cognitif du temps et de l'aspect. Louvain-la-Neuve: Duculot.Google Scholar
Israel, M., Johnson, C. et Brooks, P. J. (2006). From states to events: The acquisition of English passive participles. Cognitive Linguistics, 11.1–2: 103129.Google Scholar
Labelle, M. (1994). Acquisition de la valeur des temps du passé par les enfants francophones. Revue Québécoise de Linguistique, 23.1: 99121.Google Scholar
Labov, W. (1976). Sociolinguistique. Paris: Editions de Minuit.Google Scholar
Lamiroy, B. (2011). Degrés de grammaticalisation à travers les langues de même famille. Mémoires de la Société de Linguistique de Paris, 21: 167192.Google Scholar
Mellet, S. (2000). Le parfait latin, un praeteritum perfectum. Cahiers Chronos, 6: 95106.Google Scholar
Palmer, F.R. (1974). The English Verb, 2e éd. London: Longman.Google Scholar
Posner, R. (1997). Linguistic Change in French. Oxford: Clarendon Press.Google Scholar
Riegel, M., Pellat, J.-C. et Rioul, R. (2004). Grammaire Méthodique du français, 3e éd. Paris: Presses Universitaires de France.Google Scholar
Sankoff, G. et Thibault, P. (1977). L’alternance entre les auxiliaires avoir et être en français parlé à Montréal. Langue Française, 34: 81108.Google Scholar
Smith, J. C. (1996). Surfonctionnalité et hyperanalyse: l'accord du participe passé dans les langues romanes à la lumière de deux théories récentes. Faits de Langues, 4.8: 113120.CrossRefGoogle Scholar
Sthioul, B. (1998). Le passé composé: une approche instructionnelle. Dans: Vogeleer, S., Borillo, A., Vetters, C. et Vuillaume, M. (dir.), Temps et discours. Louvain-la-neuve: Peeters, pp. 7994.Google Scholar
Vet, C. (1992). Le passé composé, contextes d’emploi et interprétation. Cahiers de Praxématique, 19: 3759.Google Scholar
Wilmet, M. (1992). Le passé composé: histoire d’une forme. Cahiers de praxématique, 19: 1336.Google Scholar
Wilmet, M. (1999). Le participe passé autrement: protocole d’accord, exercices et corrigés (Collection Entre Guillemets). Paris: Duculot.Google Scholar
Zribi-Hertz (2011). Pour un modèle diglossique de description du français: quelques implications théoriques, didactiques et méthodologiques. Journal of French Language Studies, 21.2: 231256.Google Scholar