Published online by Cambridge University Press: 22 January 2009
In the middle of the nineteenth century, in Futa Jalon, the popular revolt of the Hubbu brutally revealed the underlying weaknesses of the most powerful state of its time in the region. A marabout of the Qādiriyya, Alfā Mamadu Dyuhe, took upon himself the leadership of the oppressed, the discontented, and the minority groups. The Hubbu survived for forty years, until exterminated by Samori in 1884, but the article concentrates on the movement from its inception in 1845 to the death of its founder in 1854, at the pinnacle of his success, in possession of the Futa state capital, Timbo. The Futa state, product of an Islamic revolution in the eighteenth century, had lost the fervour of its Fulbe founders in the endless contest for the position of Almamy between the rival lineages of Alfāyā and Soriyā. Based upon the jihād against paganism, upon the taxation of the conquered, and upon the slavery of more than half its population, it was rendered doubly oppressive by the political struggle for the rewards of power at all levels down to that of village headman, and doubly weak in consequence. The nomadic Fulbe, particularly angered by their treatment, were notably responsive to the preaching of Alfā Mamadu against the decadence and injustice of the rulers; so too were the Malinke of the eastern province of Fōduye-Haji. It was the breakdown of this large region into smaller and smaller chieftaincies, increasing the patronage of the reigning Almamy by multiplying the number of official predators, that created the special conditions for the Hubbu revolt. First the representations of Timbo, then the Alfāyā and the Soriyā themselves, were routed by the holy man and his increasingly numerous following. The religious leadership which had inspired the rising, however, faltered after Alfā Mamadu's death. The Hubbu, from hubb, ‘love’, the key word in the Arabic chant that bound them into a religious fraternity, failed to carry through their revolution, and instead became a community of refugees living by banditry. More important to their failure than the reform of the Futa state, undertaken by the Almamys at the insistence of their own clerics, was the fundamental inability of the movement, so characteristic of other popular revolts, to see the new society they wished to bring into existence as in any way different from the old. Slavery, for instance, was not abolished, despite the numbers of ex-slaves in the Hubbu ranks. Their failure was a failure of imagination.
1 Barry, B., ‘Crise politique et importance des révoltes populaires au Futa Dyalon au XlXe si`cle’, Africa Zamani, VIlI–IX (1978), 53.Google Scholar Pour une étude d'ensemble du mouvement hubbu, voir Barry, I., ‘Contribution à l'étude de l'histoire de la Guinée: les Hubbu du Fitaba et les almami du Futa’ (Mémoire, Institut Polytechnique de Kankan, 1971).Google Scholar
2 Person, Y., ‘The Atlantic Coast and the Southern Savannahs, 1800–1880’, in Ajayi, J. F. A. and Crowder, M. (eds.), History of West Africa, vol. II (London, 1974), 286.Google Scholar
3 Lambert, A., ‘Voyage dans le Fouta-Djalon. Côtes occidentales d'Afrique (février—juin 1860)’, Revue maritime et coloniale, II (1861), 36,Google Scholar pane de ‘tribus dissidentes’. De même Marty, P., L'islam en Guinée. Fouta-Diallon (Paris, 1921), 241, parle-t-il à tort de ‘tribu Ourourbé’.Google Scholar
4 Arcin, A., Histoire de la Guinée française (Paris, 1911), 116;Google ScholarBayol, J., Voyage en Sénégambie, Haut-Niger, Bambouck, Fouta-Djallon et Grand-Bélédougou, 1880–1885 (Paris, 1888), 107;Google ScholarMaillet, C., ‘Monographie de Timbo’ (1908), Archives Nationales de Guinée (ANG), 1 D 49 (6), 4;Google ScholarTauxier, L., Mæeurs et histoire des Peuls (Paris, 1937), 251.Google Scholar
5 Cette phrase se trouve dans un livre intitulé Ibn muhibb (deuxième chapitre, dixneuvième couplet, premier hémistiche). Sur le sens du terme Hubbu, Blyden, E. W., ‘Report on the Expedition to Falaba. January to March 1872’, Proceedings of the Royal Geographical Society of London, XVII, 2 (1873), 123, donne une explication très proche.Google Scholar
6 Guebhard, P., ‘Les Peuhl du Fouta Dialon’, Revue des études ethnographiques et sociologiques (1909), 100.Google Scholar La datation utilisée dans cet article differe sensiblement des dates habituellement retenues – lorsqu'elles existent. Nous justifierons notre choix ailleurs. Précisons, pour le moment, que nous nous sommes référés au travail de McGowan, W. F., ‘The development of European relations with Futa Jallon and the foundation of French colonial rule, 1794–1897’ (Ph.D. thesis, London, 1975), pour les sources d'archives anglaises et sierra-léonaises et, pour les sources peul inédites en fulfulde et en arabe, de même que pour les documents français, à nos propres matériaux.Google Scholar
7 Guebhard, P., ‘L'histoire du Fouta Djallon et des almamys’, Renseignements coloniaux, IV (1909), 86.Google Scholar
8 Reade, W., The African Sketch-Book (London, 1873), 427–8.Google Scholar
9 Blyden, ‘Report’, 123–4.Google Scholar
10 Person, Y., Samori. Une révolution dyula. Tome 1 (Dakar, 1968),Google ScholarRouget, F., La Guinée (Corbeil, 1906), 38–9.Google Scholar
11 Būba-Ndiang, T. A., ‘Histoire du Fouta Diallon’, Tarikh, Archives de Labé, s.d.Google Scholar
12 Verdat, M., ‘Le Ouali de Goumba (essai historique)’, Études guinéennes, III (1949), 7.Google ScholarVoir également Marty, L'islam, 68–93.Google Scholar
13 Recherches inédites effectuées à Boussoura par Bounana Sy Savané, cité par Rivière, C., ‘Sociologie des guerres au Fouta-Djalon précolonial’, Cultures et développement, XVI, 3–4 (1984), 570–1.Google Scholar
14 Barry, ‘Crise politique’, 59. Le waliī de Ndāma sera exilé par les autorités coioniales en 1902 et mourra la même année. Le walī de Gumba, ce ‘chef de la résistance’ (contre les Français), sera condamné à mort en 1911.Google Scholar
15 Suret-Canale, J., ‘Essai sur la signification sociale et historique des hégémonies peules (XVIIIe–XIXe siècles)’, in Essais d'histoire africaine (Paris, 1980), 58.Google Scholar
18 Sur la ‘révolution islamique’, rappelons l'article précurseur de Smith, H. F. C., ‘A neglected theme of West African history: the Islamic revolutions of the 19th century’, J. Hist. Soc. Nigeria, II, 2 (1961).Google Scholar Voir également pour le Fūta-Jalon, W. Rodney, ‘Jihad and social revolution in Futa Djalon in the eighteenth century’, ibid., IV, 2 (1968) et, pour lc Bundu voisin, Gomez, M. A., ‘The problem with Malik Sy and the foundation of Bundu’, Cahiers d'Études Africaines, XXV, 4 (1985).Google Scholar
17 Qualifiée de ‘bicéphale’ par Diallo, T., Les institutions politiques du Fouta Dyalon au XIXe siècle (Dakar, 1972), 37.Google Scholar
18 Contrairement à une idée développée par Arcin, Histoire, 96.Google Scholar
19 Plus précisément, la tradition distingue entre l'aristocratie du sabre et de la lance (be kāfa-silāme elabbōru) et celle du livre et de l'encrier (be deftere e tinndōre-ndaha).Google Scholar
20 Voir Rivière, ‘Sociologie’, 553–81.Google Scholar
21 Il s'agissait des provinces de Buriyā, Fugumbā, Kollāde ou Kankalabe, Kēbāli, Koyin, Labe, Timbo, Fōduye-Haji appelée à l'origine Timbo-Dalabā ou aussi gānin māyo (l'‘en-deçà du fleuve’), et Timbi.Google Scholar
22 Levtzion, N., ‘North-West Africa: from the Maghrib to the fringes of the forest’, in Gray, R. (ed.), Cambridge History of Africa, IV (Cambridge, 1975), 210.Google Scholar
23 Etymologiquement, burūre signifie ‘brousse’; cela ne veut pas dire nécessairement que le Peul en question habitait la brousse: l'expression, nettement péjorative, impliquait une notion de marginalité et désignait un homme sans instruction, sans pudeur et à la foi suspecte.Google Scholar
24 En fulfulde: si Pullo burūre wōdanōka, hay mo wonāli lamdo; cite par B. Barry, ‘Monographie du diwal de Koyin de la mise en place des populations à l'implantation coloniale’ (Mémoire, Institut Polytechnique de Kankan, 1975), 80.Google Scholar
25 Vieillard, G., ‘Notes sur les Peuls du Fouta-Djallon (Guinée française)’, Bulletin de l'IFAN, B, II, 1–2 (1940), 103.Google Scholar
26 Hecquard, notant en 1851 que ‘la principale richesse des Peuhis consiste en captifs et en bestiaux’, indique que ‘le nombre des esciaves est égal sinon supérieur à celui des hommes libres’, Hecquard, H., Voyage sur la côte et dans l'intérieur de l'Afrique occidentale (Paris, 1855), 332.Google Scholar
27 En tant que système social selon la définition qu'en donne Meillassoux, C., Anthropologie de l'esclavage. Le ventre de fer et d'argent (Paris, 1986).Google Scholar
28 Baldé, M. S., ‘L'esclavage et la guerre sainte au Fuuta-Jalon’ in Meillassoux, C. (ed), L'esclavage en Afrique précoloniale (Paris, 1975), 204.Google Scholar
29 Voir Barry, ‘Crise’, 55;Google ScholarDukuré, A., ‘Contribution à l'étude de l'histoire du Fouta: Timbo, capitale de l'état théocratique du Futa-Dyallon’ (Mémoire, Institut Polytechnique de Conakry, 1974, 71);Google ScholarDrMaclaud, , ‘Guinée française et Fouta-Djallon’, Revue coloniale, VIII (1899), 445.Google Scholar
30 Archives Nationales du Sénégal (ANS), 7 G 8, ‘Lettre n. 26, Boké le 23 avril 1873’. Nous verrons plus loin que les Hubbu recevaient effectivement les esclaves déserteurs mais qu'ils n'abolirent pas l'esclavage.Google Scholar
31 Person, Samori, 155.Google Scholar
32 Parmi les vingt-sept musulmans cités comme les grandes figures historiques ayant diffusé l'islam au Fūta, dix d'entre eux étaient d'origine malinke dont Fōde Issage Karisi de Timbo-Dalabā, le premier chef du dīwal (entretien avec Farba Baïlo, à Timbo le 12.11.1984, qui cite tous les noms). Par contre, la plupart des chroniques donnent la proportion de douze Peul et dix Malinke, voir par exemple Sow, A. I., La femme, la vache, la foi (Paris, 1966), 213, et Vieillard, ‘Notes’, 102.Google Scholar
33 Il ne faut pas confondre Pulli (sing./plur.) ou ‘Peul païen(s)’, et Pullo (plur. Fulbe) ou ‘Peul’. Dans un souci de simplification, seul le singulier est utilisé. Ceci vaut pour l'ensemble des mots peul employés dans le texte.Google Scholar
34 Rodney, W., ‘Jihad’, 276.Google Scholar
35 Voir Vieillard, ‘Notes’, 126.Google Scholar On comparera ce type de contrôle politique avec ceux en vigueur au Fūta Toro et au Māsina: voir Schmitz, J., ‘L'état géomètre: les leydi des Peul du Fuuta Toro (Sénégal) et du Maasina (Mali)’, C.E.A., 103, XXVI (3), 1986, 349–94.Google Scholar
36 Parmi les principales misīde du Fōuye-Haji, citons: Fōduye-Haji qui donna son nom à la province, Folosaba, Kalāko, Kurufin, Kūru-Dālato, Kūru-Maninka, Sāre-Bōwal, Timbo-Dalabā. Sur l'organisation politique de la province (et en particulier du Baylo), voir Barry, Contribution, 50–1, 81–4.Google Scholar
37 Dans cette province, nous pensons surtout au Māci. Les examples de Kāla et Dyamburiyā (province de Fugumbā), de TeIikō (province de Buriyā), etc., illustrent bien également la politique de division des almāmi: voir Dukuré, ‘Contribution’, 50;Google ScholarDyallo, B. et Diallo, M. T., ‘Contribution à l'histoire du Futa ‘théocratique’: le diiwal de Bhuriya’ (Mémoire, IPK, 1974, 62). Le cas du Kolen est particulièrement significatif: habité par des Malinke et des Peul (Bari, Diallo) ce sous-dīwal relevait du Buriyā, province dirigée par les Diallo (Amoroyanke); mais les Ban de ce dīwal incitèrent les populations à se rattacher à Timbo. Aujourd'hui, les informateurs ne peuvent pas dire à quelle province appartenait le Kolen.Google Scholar
38 Le nom même de Fitabā illustre le phénomène d'emprunts réciproques dans une situation d'hétérogénéité ethnique (fita, ‘forêt’ en fulfulde et bā, ‘grand’ en maninka).Google Scholar
39 Gauthier, Monographie du cercle de Labé (1908), ANG, 1 D 29, 26–7.Google Scholar
40 Sur les jārōre et la chādiliyya en général, l'enquête de Marty, L'islam, 56–62,Google Scholar reste pertinente. Voir également, Seydou, C., ‘Trois poèmes mystiques peuls du Foūta-Djalon’, Revue des études islamiques, XL (1972), 141–47.Google Scholar
41 Cf. Sow, La femme, 14.Google Scholar
42 Sow, op. cit., 15.Google Scholar Sur la formation d'une culture islamique, voir également Camara, N., Diallo, M. A. et Sanoussi, Z. A., ‘Langue, culture et économic dans le Futa guinéen’, in Adamu, M. and Kirk-Greene, A. H. M. (eds.), Pastoralists of the West African Savanna (Manchester, 1986), 259;Google ScholarBrenner, L., Réflexions sur le savoir islamique en Afrique de l'Ouest, Centre d'Études d'Afrique Noire (Bordeaux, 1985).Google Scholar
43 On trouvera une généalogie plus détaillée dans le tarikh de Farba Tura Sek, cité par Barry, A. B. (al-Hājj), ‘Histoire de l'ancien état musulman du Fouta-Djallon (récits anecdotiques à l'appui)’, document dactylographié (Mamou, 1984), 38–9.Google Scholar
44 Village de la misīde de Kalāko, sous-dīwal de Baylo, dīwal de Fōduye-Haji.Google Scholar
45 Selon la plupart des informateurs et Bayol, Voyage, 107. Pour sa part, dans un entretien (28.1.1985), al-Hājj Mamadou Bah Compaya (Labé) – un parent d'Alfā Mamadu Dyuhe – indique que ce séjour s'effectua chez les Dīakanke à Tuba Mawde où Alfā Mamadu Dyuhe se serait rendu, vers 1816, auprès de Karamoko Taslimanka (ca. 1776–1829). Ce séjour aurait duré quinze ans.Google Scholar
46 Marty, L'islam, 178.Google Scholar
47 Ces bandes évoquent, mutadis mutandis, ce que décrit Duby pour le IXe siècle carolingien: Duby, G., Les trois ordres ou l'imaginaire du féodalisme (Paris, 1978), 186–90.Google Scholar
48 Selon qu'il s'agit des informateurs de Mamou et de Timbo ou du FitaāGoogle Scholar
49 Baudoin, R., Monographie de Timbo, ANG, 1 D49 (2), 2.Google Scholar
50 Misīde de Bēli, sous-dīwal de Baylo. Sur l'exode du marabout, voir Barry, ‘Histoire’, 39;Google ScholarBarry, ‘Contribution’, 99–100;Google ScholarSow, La femme, 223.Google Scholar
51 Ce sac provoqua la dispersion d'une partie de la population de Baylo et fut à l'origine d'une émigration vers l'est, le sud-est et le nord. Une grande partie de la population de Kalinko (Dinguiraye), désignée aujourd'hui sous le nom de Baylo, est issue de cette émigration. Voir Barry, ‘Contribution’, 101.Google Scholar
52 Bayol, Voyage, 108.Google Scholar
53 Ibid. Bayol eut pour informateurs, en 1881, l'almāmi Ibrāhīma Sori Dognol-Fēla (Soriyā) et l'almāmi Amadu Dāra (Alfāyā).
54 Une chronique affirme: ‘Tous ceux gui étaient las du commandement des Seydiyankés et qui, par surcroît, n'avaient pas la foi solide, s'enfuyaient pour se débarrasser de cette sujétion; Sow, voir A. I., Chroniques et récits du Foûta Djalon (Paris, 1968), 137.Google Scholar
55 Les habitants de Médine qui aidèrent Muhammad dans sa lutte contre les Mecquois, portaient le nom d'ansār, ‘auxiliaires’, de nasara, ‘aider’ [quelqu'un pour qu'il soit vainqueur]. Les musulmans qui quittèrent La Mecque pour suivre le Prophète furent appelés muhājirūn, ‘fugitifs’, de hājara, ‘émigrer’ [pour des raisons politiques]. Sur l'union entre les deux groupes, voir Coran, sourate IX, versets 100, 117. On aura remarqué que les termes employés par Alfā Mamadu Dyuhe sont ceux-là même qu'utilise (ou utilisera) al-Hājj Umar, Gaden, voir H. in Tyam, M. A., La vie d'El Hadj Omar. Qacida en Poular (Paris, 1935), 27–8.Google Scholar
56 Dans les sous-préfectures actuelles de Dune, Kenyeko, Mamu et Saramusaya. Voir Barry, ‘Contribution’, 116–17.Google Scholar
57 Hecquard, Voyage, 262–3.Google Scholar
58 Ibid., 264–6.
59 Tarikh de T. A. Büba-Ndiang.Google Scholar
60 Bayol, Voyage, 108.Google Scholar
61 Ibid., 108. Sur la théologie musulmane pour justifier au nom de la foi une guerre entre musulmans, voir Triaud, J.-L., ‘Le renversement du souverain injuste. Un débat sur les fondements de la légitimité islamique en Afrique noire au XIXe siècle’, Annales, XL, 3 (1985). 62Google Scholar
62 Tarikh de T. A. Būba-Ndiang.Google Scholar
63 Jusque-là, contrairement à une opinion communément répandue, ce ne fut jamais le cas. Sur l'intervention de Tierno Sādu Dālen, voir Barry, ‘Histoire’, 33–4;Google ScholarMarty, L'islam, 9.Google Scholar
64 Hecquard, Voyage, 342.Google Scholar
65 On assistait à ce que Robinson appelle les métaphores de l'islam: Robinson, D., ‘L'espace, les métaphores et l'intensité de l'islam ouest-africain’, Annales, XL, 6 (1985).Google Scholar
66 Parmi ces trois derniers, Tierno Sādu Dālen. Dans le récit auquel nous nous référons avec (entretien Farba Kéba Sow du 29.2.1985), al-Hājj Umar interroge le Prophète pour savoir s'il peut prendre le pouvoir au Fūta-Jalon; le Prophète lui en démontre l'impossibilité, arguant notamment du nombre de marabouts qui l'égalent ou le dépassent en savoir dans ce pays.Google Scholar
67 Voir, par exemple, le califat, à partir de la fin des Rāhidūn: Laoust, H., Les schismes dons l'islam (Paris, 1983), 432.Google Scholar
69 C'est à partir de cette sourate, invoquant Moïse et Aaron, que lesjuristes musulmans ont déduit la légalité du règne conjoint. Pourtant il fallut certainement quelque prodige de casuistique pour justifier le règne conjoint alterné.Google Scholar
69 Si toutes les traditions locales sont unanimes sur ce fait, des sources européennes indiquent le contraire. Remettons à plus tard la discussion sur ce point.Google Scholar
70 Bayol, Voyage, 108.Google Scholar
71 Le conseil comportait, en réalité, cinq tēkun: le tēkun mawdo formé des membres des families régnantes Alfāyā et Soriyā (Ban), le tēkun Tierno Malal (Seydiyanke, Bari), le tēkun Tierno Yusufu (Seydiyanke, Bari), le tēkun Mōdi Makka (Yillābe, Diallo) et le tēkun Tierno Hamadu (Yillābe, Diallo). Le terme tēkun peut désigner tantôt l'ensemble des lignages qui forment une des divisions des families dirigeantes, tantôt les families ‘possédées’ par ces families dirigeantes. Voir Fonds Vieillard (IFAN, Dakar), Cahiers 30 à 33; Diallo, Les institutions, 183–8, 203–11.Google Scholar
72 Une des prérogatives du tēkun était de présenter à la nomination de l'almāmi les candidats au pouvoir dans les misīde que le tēkun ‘protégeait’. L'intervention directe des almāmi dans le Fōduye-Haji s'opposait par contrecoup à l'influence dans cette province du tēkun Mōdi Makka.Google Scholar
73 Le plus ancien tarikh connu relatant ces événements a été transmis en Sierra Leone, en 1857, par un marabout de Timbo, Muhammad Sali. Si ce tarikh permet d'écarter définitivement la date de 1859 – habituellement retenue pour l'occupation de Timbo par les Hubbu –, il présente une version différente de celle donnée par les tarikh postérieurs puisque l'almāmi Umaru y est dit bénéficier du soutien de tout le Fūta. Contentons-nous, pour le moment, de relever la contradiction. Ce document se trouve dans Reichardt, C. J., Three Original Fulah Pieces (Berlin, 1859), 59–62Google Scholar et Reichardt, C. A. L., Grammar of the Fulde Language (London, 1876), 322–4.Google Scholar
74 Fait extraordinaire, les Hubbu surprirent les forces de l'almāmi venues les attaquer, pendant le mois de ramadan qui eut lieu cette année-là du 28 mai au 26 juin.Google Scholar
75 L'armée hubbu était commandée par Tierno Sādu Bantama, secondé par Tierno Surā Sombi, Marwana Sombon et Bubu Kunmafinfan, un ancien esclave. Ni Alfā Mamadu Dyuhe ni Karamoko Abal n'accompagnaient l'armée. Selon les informateurs du Fitabā, le chef de l'expédition, Tierno Sādu Bantama, aurait été puni à son retour à Bokéto par Karamoko Abal, à cause des abus qu'il avait commis à Timbo. Voir Barry, ‘Contribution’, 118.Google Scholar
76 Pour une définition de la notion de fitna, Lewis, voir B., Revolution in the Middle East (London, 1972), ch. ‘Islamic concepts of revolution’.Google Scholar
77 Processus analysé par Castoriadis, C., L'institution imaginaire de la société (Paris, 1975), 218.Google Scholar
78 Weber, M., L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme (Paris, 1964), 135,Google Scholar n. 49. Par ailleurs, sur Ia complexité et l'‘inattendu’ d'un mouvement confrérique, Hamès, voir C., ‘Cheikh Hamallah ou qu'est-ce qu'une confrérie islamique (tarīqa)?’, Archives de Sciences Sociales des Religions, LV, 1 (1983).Google Scholar