Le 12 août 1949 est une date marquante dans l'histoire du monde. C'est le jour où les plénipotentiaries de quelque soixante Etats ont mis leur signature au bas de ces chartes fondamentales de l'humanité qui s'appellent les Conventions de Gèneve. Au nombre de quatre, elles assurent une meilleure protection aux victimes des conflits armés: la première aux blessés et malades des armées, la seconde aux victimes des hostilités sur mer, la troisième aux prisonniers de guerre et la quatrième, entièrement nouvelle, aux personnes civiles. Après les tragiques souffrances endurées par la population des pays occupés pendant la seconde guerre mondiale, l'établissement d'un tel traité apparaissait d'une importance première et d'une urgence extrême. Car, selon le mot saisissant de Max Huber, « le développement de la guerre vers une forme de plus en plus totale avait pratiquement nivele, dans le danger et la douleur, les armées et la population ».

La Croix-Rouge survivra-t-elle? Devrait-elle survivre? A-t-elle vraiment une mission à remplir dans le monde d'aujourd'hui? Dans le monde des années 1980 et celles qui suivront? En quoi consiste cette mission? Comment la Croix-Rouge peut-elle s'y préparer?

Ces questions ont fait l'objet de discussions approfondies de la part des membres de la Croix-Rouge pendant quelques années. En 1972, le CICR et la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge, en coopération avec les Sociétés nationales, décidèrent d'examiner l'avenir en entreprenant une étude complète du rôle de la Croix-Rouge.

En février dernier, la Revue internationale consacrait une chronique à un ouvrage important ecrit par M. Moreillon, délégué général du CICR, et publié par l'Institut Henry-Dunant. Nous en détachons ici un chapitre, en précisant que cette étude a été présentée comme thèse à l'Institut universitaire de Hautes Etudes internationales de Genève et qu'elle n'engage que son auteur (Réd.).