Dans la présente étude, nous examinons surtout, sous l'angle juridique, l'aide que la Croix-Rouge peut apporter en temps de guerre civile. Ceci implique, d'une part, une limitation du sujet, puisque nous renonçons sciemment à soulever ici bien des questions relevant du droit des gens, d'autre part, une extension de ce sujet, parce que, allant au-delà des problèmes de droit pur, nous abordons des aspects concrets de l'activité charitable. Notre dessein est de découvrir de quoi pourrait venir une amélioration de la situation actuelle, situation qui, de l'avis général, est loin d'être satisfaisante.

La Croix-Rouge est née il y a plus d'un siècle sur un champ de bataille. Secourir les blessés, voilè la première tâche qu'elle s'est donnée. D'emblée, elle a limité ainsi le champ de ses ambitions. En désirant avant tout réaliser cet objectif, le Comité international de la Croix-Rouge agissait avec une grande sagesse. Tant que l'ceuvre n'eut pas acquis une certaine importance, tant qu'elle ne fut pas universellement reconnue, il tint à ce que sa mission demeurât définie dans des bornes précises et qu'elle ne devînt pas trop vaste. Ce faisant, le Comité international ne voulait pas, certes, légitimer la guerre en la considérant comme un mal nécessaire. I1 s'agissait essentiellement de la combattre en limitant les maux qu'elle causait. Car, bien que son but suprême fût la pacification du monde, la Croix-Rouge ne pouvait elle-même, dans l'état de ses forces, prétendre è juguler le fléau. Elle chercha done avant tout à en diminuer les funestes effets. « Témoignons hautement notre vif regret, notre douleur, de ne pouvoir faire plus, protestons contre la grande iniquité collective qu'on appelle la guerré, iniquité qui n'est qu'une des formes du mal dans le monde », déclarait Louis Appia, l'un des fondateurs de la Croix-Rouge.

… Pourquoi et comment le Comité international de la Croix-Rouge s'est-il engagé? Les motifs de l'engagement sont clairement exprimés par le délégué général du CICR pour l'Afrique, avant même que la rupture ne soit consommée entre le gouvernement du Nigéria et les chefs de la province de l'Est. En conclusion d'un rapport retraçant, à fin 1966, les troubles qui ont déchiré le Nigéria au cours de l'année, M. Georges Hoffmann précise — sous le titre de « Disaster-relief in case of man-made disaster » — la tâche qu'il voudrait voir le CICR assumer: «Il y a un holocauste qui prend son cours; il y a des victimes et il faut soigner ceux qui ne sont pas morts. Comme pour les désastres naturels, il faut des équipes de chirurgiens, du ravitaillement en matériel chirurgical, des médicaments, des denrées, des couvertures et il faut des moyens de transport, surtout des ambulances et des camionnettes. » Bref, il faut mettre sur pied à Genève, d'entente avec la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge, une organisation permettant de faire face à ces « man-made disasters » analogue à celle que la Ligue a déjà créée au Nigéria pour les catastrophes naturelles.

En septembre 1968, l'Institut Henry-Dunant inaugurait ses ctivités par un colloque sur l'Etat moderne et la Croix-Rouge, t il a publié récemment deux ouvrages où sont reproduits — dans premier — les exposés introductifs de quatre personnalités eminentes et — dans le second — la substance des débats qui ont suivi ces conférences et ont apporté, eux aussi, nombre de faits et d'dées nouvelles sur un sujet très vaste et important.

Alors qu'à son origine la Croix-Rouge a été fondlée essentiellement pour venir en aide aux victimes de conflits interétatiques et que les diverses Conventions de Genève, qui se sont succeédeé depuis 1863, ont porté sur ce type de conflits, il faut reconnaître que les conflits armeés de nature interne ont provoqué des centaines de milliers de victimes qui n'ont, trop souvent, pu être secourues efficacement du fait d'obstacles juridiques ou politiques mis à l'action de la Croix-Rouge.

1870–71: La guerre franco-allemande! Un événement terrible ressenti par toute l'Europe; des batailles meurtrières, du sang, des souffrances, des centaines de milliers de prisonniers, des privations, autant pour les populations civiles que pour les militaires — des horreurs qui ont, toutefois, provoqué un phénomène entièrement nouveau, d'importance capitale dans l'histoire de l'humanité. Cette guerre a marqué le début du grand mouvement universel de solidarité Croix-Rouge.

« La neutralité politique n'est pas l'indifférence humaine. » Cette devise de la Société de la Croix-Rouge de Belgique a été comprise par des millions d'hommes et elle retentit depuis 100 ans maintenant parmi tous ceux qui travaillent pour sauver des vies ou pour améliorer les conditions humaines.

L'auteur de l'important article qu'on va lire préside la Section sociale du Conseil d'Etat français. Recevant à Helsinki, en 1968, le Prix René Sand, lors de la 14e Conférence internationale du Conseil international de l'Action sociale, il prononça une conférence qui avait pour thème « Droits de l'homme, travail social et politique sociale ».

La Croix-Rouge était présente à cette cérémonie non seulement parce que de nombreux délégués appartenaient à notre mouvement, mais aussi parce qu'on évoqua le souvenir de cette haute personnalité de la Croix-Rouge de Belgique que fut René Sand. De ce dernier, la Revue internationale publia plusieurs études, dont l'une se termine par ces mots révélateurs de l'idéalisme actif qui était le sien: « L'instinct du monde, qui parfois s'égare, mais surtout que l'on égare, ce n'est pas la guerre, c'est la bonne volonté, c'est la paix.»

Le présent article ne prétend ni développer ni trancher les problèmes délicats que soulève le Protocole de Genève du 17 juin 1925 concernant la prohibition d'emploi à la guerre de gaz asphyxiants toxiques ou similaires, et de moyens bactériologiques, mais voudrait seulement, à l'occasion du quarante-cinquième anniversaire de sa signature, donner un apercu du rôle de la Croix-Rouge dans L'évolution du droit, et rappeler brièvement les travaux actuels des principales organisations internationales.

Le XIXe siècle a été jalonné d'êtres exceptionnels qui ont donné leurs forces vives pour que soit reconnue la dignité de la personne humaine. Parmi eux, Florence Nightingale, née à Florence le 12 mai 1820, et décédée le 13 août 1910, à Londres.

Nous avons l'honneur de vous informer que le Comité international de la Croix-Rouge a, en date du 5 février 1970, prononcé la reconnaissance officielle de la Société de la Croix-Rouge du Botswana.

La nouvelle Société a sollicité sa reconnaissance, par le Comité international, dans une lettre reçue le 14 octobre 1969. A l'appui de sa demande, elle a communiqué divers documents, parmi lesquels le texte de ses Statuts et de l'Ordonnance du Ier mars 1968, ainsi qu'une déclaration d'adhésion aux Statuts de la Croix-Rouge internationale et un rapport sur son activité en 1968.

Il est fou de vouloir être sage tout seul.

Dans un monde que l'on dit livré de plus en plus à la violence, à l'ambition, à la compétition, à la contestation et à leurs séquelles, qu'est-ce que la Croix-Rouge ?

Faut-il se représenter les Conventions de Genève comme un îlot de verdure, préservé comme on préserve des richesses naturelles, un bien culturel ? On pense à ces vitrines abritant des bibelots précieux: « ne pas toucher »

En 1872, Henry Dunant fit, à Londres, une conférence sur l'œuvre de la Croix-Rouge. Ses premiers mots furent: «Bien que je sois connu comme étant le fondateur de la Croix-Rouge et l'instigateur de la Convention de Genève, c'est à une femme anglaise que revient tout l'honneur d'avoir inspiré ladite Convention. C'est l'œuvre accomplie par Miss Florence Nightingale…».