Pour la compréhension de l'exposé qui va suivre, énon-çons tout d'abord quelques remarques préliminaires.

Les institutions démocratiques de la Suisse, sa population, composée de représentants de quatre langues, le manque de matières premières et la nécessité de nombreux échanges de marchandises avec l'étranger excluent l'institution d'une économie de guerre, qui priverait le pays, en temps de paix, d'une grande partie de ses ressources économiques et techniques. Les préparatifs pour la guerre, qui ne sont pas d'ordre exclusivement militaire, sont done, par là-même, fort restreints.

C'est un sujet bien vaste que je dois traiter devant vous. N'englobe-t-il pas, en effet, la totalité de la chirurgie de guerre?

J'avoue avoir été quelque peu désorienté devant son étendue et me suis vu contraint de réduire un exposé, d'une durée bien limitée, à une simple synthése des données actuelles sur le traitement des blessures de guerre, en ce qu'elles peuvent intéresser les infirmières de la Croix-Bouge, dont une part doit apporter aux services de l'avant une aide si précieuse.

Pendant une période de plus de 25 ans, la Bulgarie a eu à subir deux guerres et plusieurs calamités nationales.

La lutte continuelle avec des calamités de toutes sortes a donné une expérience aux gouvernements bulgares, qui se sont efforcés, par des lois, des règlements et des circulaires, de prendre toutes les mesures pour être à même d'épargner, autant que possible, à la population éprouvée, les souffrances morales, matérielles et physiques. Mais tous ces règlements, lois, circulaires, pour être mis en pratique et donner des résultats satisfaisants, exigent un personnel médico-social spécialement préparé, connaissant son devoir, capable d'entreprendre et de mener à bien une tâche aussi sérieuse que celle de la lutte contre une calamité.

L'étude de l'équipement sanitaire porté par le personnel subalterne en campagne, a été abordée par la Commission internationale permanente d'études du matériel sanitaire, dans sa neuvième session et fait l'objet du présent rapport, dont a été chargé la Roumanie, et que j'ai l'honneur de présenter à cette session.

M. Matter, conseiller juridique de la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge, souligne le fait que l'Union internationale de secours est une union de Gouvernements qui sont engagés à aider la Croix-Rouge par deux textes: l'art. 25 du Pacte de la Société des Nations et la Convention de 1927. Cependant les Etats qui composent l'Union internationale de secours ont comme auxiliaires principaux et presque exclusifs les Sociétés nationales de la Croix-Rouge. Celles-ci sont réunies pour perfectionner leur organisation de secours, mais elles ne doivent pas oublier qu'une de leurs tâches essentielles serait d'étudier les réflexes des foules et prévoir ceux que les catastrophes font naître spontanément, car ils nuisent grandement à la bonne exécution des œuvres de secours. Il faudrait étudier la psychologie-dés foules en cas de calamités; les Croix-Rouges pourraient réunir à ce sujet des observations très utiles.

L'usage des gaz de guerre est prohibé par le Protocole de Genève de 1925, auquel la plupart des pays européens ont souscrit. Malgré l'espoir que l'on nourrit de voir abandonner définitivement l'emploi des gaz toxiques, le risque doit être envisagé. La plus grande partie des pays d'Europe et des autres continents estiment donc que des précautions nécessaires doivent être prises.

Je devrais me borner, d'après le programme, à étudier ici uniquement l'instruction complémentaire à donner aux infirmières et aux auxiliaires volontaires sur ce sujet. Je crois cependant utile d'examiner tout d'abord de quoi se compose ce matériel. Il varie suivant les pays et, naturellement, je ne puis pas vous donner pour chacun d'eux des indications détaillées. Ce qui importe, me semble-t-il, c'est de rechercher quelles sont les caractéristiques de ce matériel et en quoi il se distingue du matériel sanitaire ordinaire, ceci toujours en me plaçant au point de vue de l'instruction des infirmières et auxiliaires volontaires.

En vue des travaux à entreprendre pour la revision de la Convention de Genève de 1929, le Comité international de la Croix-Rouge a tenu à connaître l'avis de juristes qualifiés du droit international sur la réforme de l'article 30. Il s'est adressé à cet effet à M. A. Hammarskjöld, juge à la Cour permanente de justice internationale, et à M. Dietrich Schindler, professeur de droit à l'Université de Zurich.

Il est nécessaire qu'à l'heure actuelle, les services de secours des Sociétés nationales de la Croix-Rouge soient mis au point d'une façon plus précise encore qu'antérieurement.

En effet, depuis 15 ans, les populations qui ont vu de près la force de la Croix-Rouge et les résultats obtenus dans la plupart des pays, sont devenues plus exigeantes: elles attendent beaucoup de nos interventions.