Six ans se sont écoulés depuis la création de la Commission internationale de standardisation du matériel sanitaire; deux Conférences internationales de la Croix-Rouge réunies en 1928 à la Haye et en 1930 à Bruxelles ont approuvé ses travaux et adopté ses propositions de résolutions. Le moment semble done venu, après un recul de temps suffisant, d'élaborer les statuts de cette Commission et de répondre ainsi au vœu qu'elle a émis au cours de sa session d'août 1930.

La Commission internationale permanente de standardisation de matériel sanitaire, organisée conformément au vœu exprimé en octobre 1925 par la XIIe Conférence internationale de la Croix-Rouge, est placée sous les auspices du Comité international de la Croix-Rouge (C. I. C. E.).

1. Introduction. — Les conflits armés occasionnent des pertes humaines: des blessés et des malades. Pendant les guerres, on observe des épidémies, il y a done des malades; lorsque l'ennemi fait usage des gaz de combat, il y a des gazés. Tout combattant qui est devenu inapte au service et incapable de marcher doit être porté tout d'abord, transporté en voiture ensuite. Dans la guerre des tranchées, le blessé est placé sur le brancard et porté à bras jusqu'au poste de secours de bataillon ou de régiment, puis chargé sur voiture hippo- ou automobile de Service de santé ou bien sur avion sanitaire. Dans la guerre de mouvement les distances à parcourir sont beaucoup plus considérables que dans la guerre de tranchées. Les moyens propres du Service de santà deviennent insuffisants et il ne reste plus qu'à recourir, ou bien aux voitures appartenant à d'autres armées ou services revenant à vide — ou bien à la réquisition des moyens de transport employés par la population civile. Dans ces deux cas, les voitures ne sont point aménagées pour le transport des blessés et malades.

Dans sa 5e session dn mois d'août 1930, la Commission internationale de standardisation de matériel sanitaire a chargé la Suisse de présenter un rapport à la 6e session, en octobre 1931, sur les « Moyens de transports en montagne (à l'exclusion des skis et traîneaux) ». Nous nous sommes chargé de cette tâche, pensant que d'autres services de santé militaires ou de sociétés nationales de la Croix-Rouge nous enverraient des modèles, descriptions, etc., de ces moyens de transports. Nous comptions sur cet appui conformément à la circulaire du 15 Janvier 1931 du Comité international de la Croix-Rouge adressée aux Etats signataires de la Convention de Genève. Nous n'avons toutefois reÇu qu'un seul document, à savoir celui de la direction du Service de santé du ministère de la guerre de la France, par l'intermédiaire de l'attaché militaire franÇais à Berne. Nous reÇumes ce document le 27 mars 1931. Il concerne l'automobile sanitaire Citroën Kegresse type neige, dont un spécimen vient d'être mis en service, au 93e régiment d'artillerie de montagne de l'armée franÇaise. Il s'agit d'une voiture chenille destinée à transporter deux blessés ou malades couchés et trois assis. Le prix de cette voiture est de 110,000 francs franÇais. La Société André Citroën donne la caractéristique suivante de ce véhicule.