Published online by Cambridge University Press: 22 September 2011
Introduction. Le drageonnage et le marcottage aérien de trois fruitiers à usages multiples, Balanites aegyptiaca, Diospyros mespiliformis et Sclerocarya birrea, ont été étudiés dans le secteur climatique sahélo-soudanien à Kéring en vue de contribuer à la régénération à faible coût de ces espèces surexploitées. Matériel et méthodes. Dans trois stations représentatives de cette localité (jardins de case, brousse, berges de cours d’eau), un inventaire de 90 arbres par espèce a été réalisé au préalable pour détecter la présence d’éventuels drageons ou marcottes terrestres naturels. Ensuite, les possibilités d’induction de drageons au début de la saison des pluies par blessure ou sectionnement de racines et l’aptitude au marcottage aérien en fin de la saison des pluies ont été testées sur les pieds ciblés. Résultats et discussion L’espèce Sbirrea a présenté une aptitude très élevée pour le drageonnage naturel par rapport aux deux autres espèces. D. mespiliformis a drageonné moyennement alors que B. aegyptiaca, espèce fourragère très broutée, a montré ici une faible aptitude au drageonnage. L’effet de la station a été significatif; il y a eu une plus forte fréquence de drageons au niveau des berges des cours d’eau. Le marcottage terrestre naturel n’a pas été remarqué sur les 270 arbres observés. L’induction du drageonnage réalisé au début de la saison des pluies par sectionnement complet de racines superficielles a été plus efficace après 9 mois (taux de 57,7 %, toutes espèces confondues) que la méthode d’induction par blessure légère des racines traçantes (37,7 %). L’exposition à la lumière des racines stressées a amplifié le drageonnage. Les drageons induits apparaissent généralement sur la racine stressée, du côté proximal de l’arbre-mère, mais ils peuvent se former aussi du côté distal. Réalisés en fin de saison pluvieuse, les essais de marcottage aérien de B. aegyptiaca ont montré 95 % de marcottes enracinées alors que, à cette saison, les deux autres espèces se sont révélées réfractaires après 5 mois d’observation. Conclusion En dehors des facteurs génétiques, physiologiques et environnementaux qui peuvent influencer la réussite du marcottage aérien ou du drageonnage, S. birrea et D. mespiliformis semblent nettement mieux prédisposées dans l’écosystème du secteur de Kéring à l’induction du drageonnage que B. aegyptiaca, plus apte au marcottage aérien. Ces résultats ouvrent de nouvelles voies à la multiplication de ces trois espèces surexploitées par les populations.