Published online by Cambridge University Press: 15 October 2004
Introduction. La micropropagation in vitro du bananier est habituellement réalisée à partir du bourgeon caulinaire, donc à partir d’un seul explant par rejet. Par ailleurs, la production de vitroplants est souvent limitée par la disponibilité en rejets et le pourcentage de variants somaclonaux augmente avec le nombre de subcultures. Il serait donc intéressant de disposer d’un plus grand nombre d’explants par rejet afin de produire un même nombre de vitroplants avec moins de subcultures. L’exploitation des bourgeons axillaires présents en grand nombre sur un rejet de bananier permettrait d’augmenter le nombre d’explants utilisables pour sa multiplication. L’objectif de nos travaux a donc été d’évaluer les capacités de prolifération in vitro des bourgeons axillaires en comparaison de celles du bourgeon caulinaire. Matériel et méthodes. Des bourgeons caulinaires et axillaires prélevés sur des rejets du cultivar Big Ebanga (AAB, plantain faux corne) ont été soumis à trois types de désinfection : une désinfection par flambage, une désinfection classique modifiée et une désinfection classique. Ils ont été ensuite ensemencés sur un milieu de culture. L’effet de plusieurs concentrations en benzylaminopurine (BA) a été étudié sur la précocité de la prolifération des bourgeons axillaires. Résultats et discussion. La désinfection classique a donné le plus faible taux d’infection (30 %) chez les bourgeons axillaires. Les bourgeons axillaires ont proliféré précocement et ont produit des bourgeons adventifs dès la première subculture, alors que les bourgeons caulinaires n’ont proliféré qu’à partir de la deuxième ou troisième subculture. Cette prolifération précoce a été accélérée en présence de (2 et 4) mg BA·L–1. Le nombre de pousses formées par chaque type de bourgeon n’a pas été significativement différent. Conclusion. Les bourgeons axillaires sont un bon matériel de départ pour la culture in vitro. Leur utilisation permet de régénérer un grand nombre de vitroplants à partir d’un seul rejet et augmente ainsi les potentialités de production in vitro de matériel végétal sain chez le bananier plantain. La conformité au champ des plants issus de ces bourgeons axillaires fera l’objet d’études ultérieures.