Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Published online by Cambridge University Press: 15 April 2020
Une patiente âgée de 60 ans est adressée au CPOA pour troubles de la personnalité et du comportement chez l’adulte (F60–F69) dans un contexte de voyage pathologique.
L’histoire retrouve chez cette patiente un départ impromptu pour la Belgique. Elle présente dans ses antécédents un VIH non traité et un paludisme. Elle n’a pas d’antécédent psychiatrique. Un passage dans deux services d’urgences générales montre un examen clinique général normal et des examens biologiques et tomodensitométrique cérébral sans particularité. Elle se présente en état d’incurie et désorientée dans l’espace, avec une bizarrerie. Elle tient un discours désorganisé. Elle est persécutée et agitée de manière fluctuante, et en alternance rapide avec un état de perplexité sans autre symptôme thymique ou catatonique. Un diagnostic de confusion mentale est porté, une imagerie par résonance magnétique encéphalique est réalisée. Il montre un hypersignal FLAIR de la substance blanche péri-ventriculaire, profonde (supra- et infratentorielle) et du tronc cérébral, en faveur d’une leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP) à VIH. Un transfert en médecine interne et des examens complémentaires confirment le diagnostic.
La LEMP est une affection démyélinisante due au virus JC qui survient généralement avec un taux de CD4+ < 100/mm3 . La littérature montre qu’une infection VIH peut s’exprimer par des troubles psychiatriques au stade SIDA avec une prévalence de 0,23 %–15,2 % . Les troubles psychotiques sont plus rares que les troubles thymiques . L’IRM est l’examen de choix pour confirmer le diagnostic de LEMP. Le traitement étiologique est la restauration immunitaire. Le traitement symptomatique de référence est la risperidone et la clozapine en raison d’une plus grande sensibilité aux effets secondaires extra-pyramidaux de ces patients.
Des troubles psychiatriques accompagnés de confusion mentale dans un contexte d’infection VIH doivent faire suspecter une atteinte neurologique, le diagnostic psychiatrique étant un diagnostic d’élimination.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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