Déclaration de liens d’intérêts
P. Maurage déclare avoir participé au cours de ces trois dernières années à des interventions ponctuelles (conférences) organisées avec le concours de l’entreprise Lundbeck.
Published online by Cambridge University Press: 15 April 2020
Le binge drinking (c’est-à-dire la consommation excessive mais épisodique d’alcool, typique du milieu étudiant) constitue désormais un problème majeur de santé publique, en particulier chez les adolescents et jeunes adultes. Les conséquences psychologiques, interpersonnelles et sociétales de ce mode de consommation sont largement établies, mais ses effets cognitifs et cérébraux n’ont été investigués que durant cette dernière décennie. Il a ainsi été clairement montré, sur base d’études en neuropsychologie et en neurosciences, que les binge drinkers présentent des modifications marquées du fonctionnement cérébral. Cependant, ces études se sont centrées sur des tâches cognitives (explorant par exemple la mémoire, l’attention ou les fonctions exécutives) et les déficits émotionnels associés au binge drinking restent totalement inconnus malgré le rôle majeur joué par ces altérations dans le maintien des troubles liés à la consommation excessive d’alcool. Après un passage en revue des données relatives aux troubles cognitifs, nous présenterons ici des études récentes ayant exploré pour la première fois les déficits émotionnels dans le binge drinking ainsi que leurs corrélats cérébraux, sur base d’une approche multidisciplinaire combinant électrophysiologie et neuroimagerie. Les résultats montrent clairement que le binge drinking conduit, au-delà des altérations cognitives, à des déficits marqués pour le traitement de stimulations émotionnelles, déficits qui pourraient être impliqués dans le développement et le maintien des troubles liés à la consommation d’alcool. Enfin, les limites des connaissances actuelles seront décrites, de même que les perspectives majeures pour les recherches futures. En particulier, sur base de résultats obtenus récemment via une analyse en clusters sur une large population de binge drinkers, nous insisterons sur la nécessité de sortir de la vision unitaire du binge drinking afin de considérer les sous-types de binge drinkers, qui présentent de grandes variations aux niveaux psychologique et cognitif.
P. Maurage déclare avoir participé au cours de ces trois dernières années à des interventions ponctuelles (conférences) organisées avec le concours de l’entreprise Lundbeck.
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