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Binge drinking chez les jeunes : lectures clinique, neuropsychologique et neurobiologique

Published online by Cambridge University Press:  15 April 2020

A. Luquiens
Affiliation:
Hôpital Paul-Brousse, psychiatrie et d’addictologie, Villejuif

Abstract

Plus de la moitié des jeunes de 17 ans en France déclaraient avoir bu au moins 5 verres en une occasion au cours du mois écoulé en 2011. Les étudiants s’engagent plus facilement dans des modes de consommation d’alcool à risque comme le binge drinking, que les jeunes du même âge non étudiants. Ce mode de consommation s’installe dans les habitudes des nouvelles générations d’étudiants (Spilka, 2012). Si de nombreuses données sont disponibles sur les conséquences aiguës de ces alcoolisations (hépatites aiguës, grossesses non désirées, violences, accidents de la route…), un intérêt croissant se porte sur les conséquences à moyen et long terme sur la qualité de vie, comme sur le fonctionnement neural et neurocognitif de ces pratiques. Ainsi, l’exploration de la qualité de vie liée à l’alcool permet de mieux comprendre le basculement d’une pratique sociétalement valorisée à un état pathologique. En complément, alors qu’il a été montré que le cerveau adolescent paraît particulièrement vulnérable à la toxicité de l’alcool , la pratique du binge drinking a été impliquée dans des altérations cognitives, notamment au niveau du contrôle inhibiteur préfrontal. La mise en évidence de ces altérations pourraient ouvrir une nouvelle voie thérapeutique. Des perspectives récentes proposent de confronter les altérations neurobiologiques aux difficultés émotionnelles retrouvées elles aussi dans le trouble d’usage d’alcool . Ces lectures complémentaires du phénomène de binge drinking permettent ainsi d’appréhender de façon innovante la transition d’un comportement socialement intégré vers le trouble d’usage d’alcool, en identifiant des mécanismes physiopathologiques communs et des sous-groupes plus à risque.

Type
Congrès français de psychiatrie: Rencontres avec l’expert
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2015

Déclaration de liens d’intérêts

H.-J. Aubin déclare avoir participé au cours des trois dernières années à des interventions ponctuelles (essais cliniques, travaux scientifiques, activités de conseil, conférences, colloques) pour les entreprises Bioprojet, D&A Pharma, Ethypharm, Lundbeck, Merck-Serono, Novartis, et Pfizer A. Luquiens déclare avoir bénéficié de défraiement pour la participation à des manifestations scientifiques de la part du laboratoire Lundbeck.

References

Références

Lacaille, H.Duterte-Boucher, D., et al. Comparison of the deleterious effects of binge drinking-like alcohol exposure in adolescent and adult mice. J Neurochem 2014CrossRefGoogle Scholar
Lannoy, S.Billieux, J., et al.Beyond inhibition: a dual-process perspective to renew the exploration of binge drinking. Front Hum Neurosci 2014; 8: 405CrossRefGoogle ScholarPubMed

Pour en savoir plus

Le Nézet, SO, et al. Les drogues à 17 ans : premiers résultats de l’enquête ESCAPAD 2011. Tendances 2012;79.Google Scholar
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