Parmi les lieux communs qui souvent véhiculent la multitude des interprétations de la pensée de Marx, il n'en est pas de plus tenaces ni de plus injustes que ceux qui concernent la religion. Ainsi, faire de Marx l'ennemi numéro I de la religion parce qu'on trouve à la lettre dans son œuvre écrite l'expression « la religion est l'opium du peuple » équivaut à une simplification bien accordée à l'objectif de traquer Marx pour le prendre en défaut. Ou encore, proposer une lecture théologique de l'œuvre de Marx qui, tout en faisant découvrir le parallélisme frappant entre la pensée qu'elle recèle el la tradition doctrinale judéo-chrétienne, aboutit à qualifier le marxisme de religion séculière ou de mystique profane est une impraticable invitation au concordisme.

L'Ouvrage remarquablement dense et original de M. Paul Ricœur intéresse le psychiatre autant que le philosophe. Il s'agit d'une étude sur la psychanalyse considérée en elle-même et en tant que méthode pour servir à Pédification d'un système philosophique.

La psychanalyse, affirme M. Ricceur, n'est réductible ni à la psychologie expérimentale, ni à la linguistique, ni à la phénoménologie; elle est une herméneutique. Plus précisément, elle est une variété d'herméneutique parmi d'autres. Elle constitue à ce titre un des éléments qui serviront un jour (á côtè de la logique symbolique, de la linguistique, des théories de Bultmann et de Wittgenstein) à la construction d'un système sémantique universel. En outre, la psychanalyse contribuera, en tant qu'herméneutique, à l'établissement d'une philosophic réflexive qui niera la notion de rimmédiateté de la conscience, car la conscience immédiate est une conscience fausse qu'il s'agit de démystifier. Toutefois, ce projet philosophique se heurte à une difficulté: l'herméneutique démystifiante de la psychanalyse semble s'opposer à l'herméneutique religieuse (telle que celle-ci apparaît, notamment, dans les symboles du Salut); le problème sera done de surmonter cette « guerre des hermeneutiques ».

Philosophers of existentialist outlook, although obsessed with the human condition, have neglected the fact that men have bodies and arc members of the animal kingdom. Because of this neglect, two opportunities have been missed. Existentialists have failed to draw upon the knowledge amassed by biology about living things and about man's place in the organic world. They have also failed to take a look at biological phenomena in the light of their own conceptual scheme. As a result, they have had a one-sided view of what the human condition is and have misconstrued the nature of man. It is therefore an event worthy of notice when a philosopher sympathetic to existentialism deals seriously with these matters, as Professor Jonas does in his interesting book.

My task in this article is to discuss some of the recent research in linguistics and its relation, if any, to the traditional problems of philosophy. I do this in the light of two recently published books, more the first than the second. My problem is that there is so much to say, both about linguistics and about the books, that much must be left unsaid. For- instance, Chomsky has an extended discussion of the notion of innate ideas (pp. 47–59) and Katz provides a review of philosophical work in language in the last half century (pp. 15–96). I have found space for neither. I do not offer any discussion of matters internal to linguistics; that is, I do not criticize the quality of the linguistics in Chomsky's book—that belongs elsewhere and by another writer—but concern myself exclusively with the philosophical relevance of the linguistic matters.