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L'Origine du langage poétique
Published online by Cambridge University Press: 01 March 1967
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C'est un truisme de le dire: tout un abîme sépare l'esthétique classique de l'esthétique symboliste. La première s'en tient à une poésie définie comme imitation des actes humains pour donner les exigences du drame, du lyrisme et de l'épopée. Le langage y demeure Pinstrument du poète. Les symbolistes au contraire remettent en cause la nature même de la poésie. Ils ne se demandent plus si l'imitation de la nature doit être physique ou psychologique, si le drame doit obéir aux trois unités, si la poésie doit être personnelle ou impersonnelle. Toutes ces questions leur semblent secondaires, car elles négligent la nature de la poésie. Et comme cette nature réside pour eux dans le langage, lédtude de la parole va désormais sollicter les peines des chercheurs. De fait, linguistes et philosophes portent si loin leurs lumières dans ce domaine que les arts poétiques d'Horace et de Boileau semblent des données primaires devant leurs recherches. Est-ce à dire que tout soit merveille dans les études qui tombent de leur plume? qu'il faille mettre Racine aux oubliettes et que les pré-décesseurs se soient mépris quand ils traçaient la carte du pays des Muses? Non pas. Les analyses, profondes sans doute, ne sont pas toutes à rctenir. Elles tiennent parfois des positions périlleuses et font des prestiges d'acrobatie pour garder l'équilibre. Mais les questions sont nettes et permettent de saisir les côtés inadmissibles de leurs thèses. Ce qui est déjà indiquer une solution. Grâce à leurs travaux, il est possible dès lors d'entreprendre une étude sur l'origine du langage poétique pour se demander si ce langage est naturel ou conventionnel.
- Type
- Articles
- Information
- Dialogue: Canadian Philosophical Review / Revue canadienne de philosophie , Volume 5 , Issue 4 , March 1967 , pp. 525 - 540
- Copyright
- Copyright © Canadian Philosophical Association 1967
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28 Châteaubriand qui veut dormer du Paradis perdu une traduction calquée à la vitre, se voit obligé de prendre des libertés avec la langue française, de faire actifs des verbes qui ne le sont pas, de supprimer des articles où la syntaxe ne le veut pas, de laisser obscurs et traînants des passages que plus de clarté aurait éloigné du texte. Mais Châteaubriand aime mieux pressentir un dieu dans l'ombre (que d'en voir la caricature dans la clarté. Châteaubriand, Le Paradis perdu, préface.
29 André Gide éprouve un sentiment d'impuissance à devoir rendre la poésie d'Hamlct dans une langue aussi prosaiïque que la langue française:... « Car, indiscutablement, se dégage de tout ce lyrique fatras une fumée capiteuse qui porte à tête, aux sens, au cœur, et nous plonge en un état de transe po´tique où n'intervient plus que très faiblement la raison». Shakespeare,Hamlet, Préface d'André Gide.
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