Article contents
Le problème de la culpabilité en psychanalyse*
Published online by Cambridge University Press: 13 April 2010
Extract
En plus d'être partout présente dans l'expérience et le discours ordinaires, la culpabilité a fait l'objet des discours traditionnels que sont le discours religieux et le discours philosophique. Voici qu'avec Freud et la psychanalyse apparaît dans notre culture une interprétation qui se veut nouvelle de ce spectre qui hante notre vie individuelle et collective. Quelle est donc l'originalité et la fécondité de cette approche? Quelle place occupe la culpabilité dans la théorie psychanalytique? Comment sont conçus dans cette perspective les rapports et les différences entre se sentir coupable, se sentir inférieur, éprouver de la honte et éprouver de l'angoisse? Sur chacun de ces problèmes, J. Goldberg analyse et discute les principales thèses avancées par la psychanalyse depuis sa fondation jusqu'à nos jours. Voilà un livre extrêmement riche, subtil et complexe. Il n'est pas aisé d'en faire brièvement état sans le trahir, d'autant plus qu'il se déploie dans le double registre de la clinique et de la théorie métapsychologique. Notre souci premier ici sera de montrer à des philosophes en quoi la psychanalyse se différencie du discours philosophique ou religieux. Si notre présentation de cet ouvrage se veut néanmoins une étude critique de type philosophique, c'est par les questions épistémologiques qu'elle pose et non par une confrontation des théories de Goldberg avec une théorie philosophique de la culpabilité.
- Type
- Critical Notices/Etudes Critiques
- Information
- Dialogue: Canadian Philosophical Review / Revue canadienne de philosophie , Volume 27 , Issue 2 , Summer 1988 , pp. 321 - 350
- Copyright
- Copyright © Canadian Philosophical Association 1988
References
1 Piers, G. et Singer, M. B., Shame and Guilt (New York: W. W. Norton, 1971).Google Scholar
2 Lewin, S., «Some Metapsychological Considerations on the Différenciation Between Shame and Guilt», International Journal of Psychoanalysis 48 (1967), 267–276.Google Scholar
3 Alexander, F., «Remarks About the Relation of Inferiority Feelings to Guilt Feelings», International Journal of Psychoanalysis 29 (1948), 41–49.Google Scholar
4 Ehrenzweig, A., «The Origin of the Scientific and Heroic Urge (The Guilt of Pro metheus)», International Journal of Psychoanalysis 30 (1949), 108–123.Google Scholar
5 Marinoni, O., Ca n'empêche pas d'exister (Paris: Seuil, 1982), 71–84.Google Scholar
6 Lampi, H., «A Case of Borrowed Sense of Guilt», International Journal of Psychoanalysis 8 (1927), 143–158.Google Scholar
7 Delumeau, Jean, Le péché et la peur: la culpabilisation en Occident (XIIIe–XVIIIe siècles) (Paris: Fayard, 1983)Google Scholar. Schématiquement nous dirions que: le fantasme est une production subjective à valeur individuelle (saufen ce qui concerne les fantasmes originaires); les symboles (qui peuvent être formés à partir des fantasmes) ont une valeur collective; les idéologies, qui peuvent inclure dans leur construction fantasmes et symboles, ont un caractère systématique de cohérence logique à prétention universelle; et, de plus, elles ont une fonction pratico-sociale (166).
8 Neyraut, M., Les logiques de l'inconscient (Paris: Hachette, 1978).Google Scholar
9 Brès, Y., Critique des raisons psychanalytiques, Perspectives critiques (Paris: Presses Universitaires de France, 1985), 46–47.Google Scholar
10 Roustang, F., Un destin si funeste (Paris: Editions de Minuit, 1976)Google Scholar; … Elle ne le lâche plus (Paris: Editions de Minuit, 1980).Google Scholar
11 Frost, F., « Le concile de Trente et le péché originel: les canons et leur élaboration », dans P. Guilluy, La culpabilité fondamentale (Lille: Duculot, 1975), 72–73.Google Scholar
12 Brès, , Critique, 74.Google Scholar
13 Freud, S., Psychopathologie de la vie quotidienne, Petite Bibliothèque Payot (Paris: Payot, 1967), 276–277.Google Scholar
14 A ce sujet voir en particulier D. Widlöcher, « Le pulsionnel sans la pulsion », dans Métapsychologie du sens (Paris: Presses Universitaires de France, 1986), 41–62.Google Scholar
- 1
- Cited by