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Published online by Cambridge University Press: 05 July 2019
Dans cet article, nous nous efforcerons de comprendre un phénomène mis en lumière par Michel Foucault dans les tomes 2 et 3 de son Histoire de la sexualité : celui de la tendance à la valorisation du «vieil âge» au cours de la période du Haut Empire romain, tendance illustrée notamment par la représentation stoïcienne, et plus particulièrement sénéquienne, de la vieillesse. Cette représentation positive agit chez Sénèque à la fois comme point focal et pôle d’attraction d’une existence placée toute entière sous l’égide des pratiques d’auto-édification de soi, pour celui qui s’efforce de convertir le matériau brut de sa propre vie en œuvre d’art. Au-delà de la lecture foucaldienne du phénomène, nous montrerons que la représentation du vieil âge dans le stoïcisme tardif signale un effort intellectuel et éthique censé activer un autre cours du temps à rebours de la temporalité habituelle de la déliquescence, vécue comme une douloureuse et inexorable dissolution de l’être.
This article is an attempt to understand a phenomenon highlighted by French philosopher Michel Foucault in his History of Sexuality, vols. 2 and 3, namely, that of the positive appreciation of ‘old age’ in the late period of the Roman Empire, particularly in Seneca’s Stoicism. The positive value in the latter’s representation and imagery of old age serves as a focal point of individuals’ existences in their entirety and as a magnetic pole in the lives of individuals who strive to make works of art out of the raw material of their existences—something we call ‘self-building’ practices, following Foucault. Moving beyond his work, we will further show that late Stoicism’s representation of old age is marked by an intellectual and ethical effort to activate another—indeed, opposed—direction for the passage of time, usually experienced as a painful dereliction of self.