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La psychanalyse et les fondements de la morale

Published online by Cambridge University Press:  13 April 2010

Charles Hanly
Affiliation:
Université de Toronto

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La philosophie morale, pas moins que les autres branches de la philosophie, est caractérisée par des contradictions et des dichotomies (par exemple, le déterminisme versus la liberté, le naturalisme versus l'antinaturalisme, l'émotion versus la raison) qui aboutissent à des discussions sans fin. On garde l'impression que l'expérience morale doit être extrêmement individualisée; sans cela, comment des philosophes, également, sinon exceptionnellement, doués intellectuellement, en arrivent-ils à des conclusions aussi diverses quand ils réfléchissent à la question? Et le problème est plus qu'un problème intellectuel. La valeur de l'existence humaine et l'existence humaine elle-même dépendent de valeurs morales et d'impératifs selon lesquels l'homme dirige sa vie. Comprendre de façon cohérente et réaliste la moralité constitue un besoin perpétuellement urgent que la philosophie jusqu'à maintenant, du moins, n'a pu satisfaire.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1987

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5 En ce qui concerne Hobbes, l'interprétation de D. Gauthier («Three Against Justice: The Foole, the Sensible Knave, and the Lydian Shepherd», Midwest Studies in Philosophy [1983], 1129Google Scholar) se concentre sur une étude abstraite du calcul de l'intérêt d'après le modèle idéalisé de l'homme rationnel économique. Ce concept est tout autant un mythe que le concept de l'état de nature de Hobbes. Ce que ce genre d'analyse exclut, c'est le jeu des forces psychologiques à l'oeuvre, et particulièrement celle de l'angoisse. Une perspective psychanalytique sur les lois de la nature de Hobbes peut mieux leur rendre justice. Hobbes décrit des mécanismes de motivation, non pas simplement un raisonnement abstrait. Les découvertes de la psychanalyse tendent à confirmer le point de vue de Hobbes sur le rôle primordial de l'angoisse dans la formation et la préservation des compromis, entre le moi et les exigences pulsionnelles, à partir desquels on construit la morale.

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16 Broad (Ethics [Dordrecht: Martinus Nijhoff, 1985], 224240Google Scholar) discute les divers types d'obligations (au sens de «devrait»), et il fait la différence dans ce contexte entre la théorie morale de Kant et l'utilitarisme. Les objectifs de la discussion dans le présent article, ne requièrent pas que l'on affine davantage le concept d'obligation. Ce qui est important ici, c'est la distinction fondamentale entre les impératifs hypothétiques et catégoriques.

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