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Published online by Cambridge University Press: 13 April 2010
La philosophie morale, pas moins que les autres branches de la philosophie, est caractérisée par des contradictions et des dichotomies (par exemple, le déterminisme versus la liberté, le naturalisme versus l'antinaturalisme, l'émotion versus la raison) qui aboutissent à des discussions sans fin. On garde l'impression que l'expérience morale doit être extrêmement individualisée; sans cela, comment des philosophes, également, sinon exceptionnellement, doués intellectuellement, en arrivent-ils à des conclusions aussi diverses quand ils réfléchissent à la question? Et le problème est plus qu'un problème intellectuel. La valeur de l'existence humaine et l'existence humaine elle-même dépendent de valeurs morales et d'impératifs selon lesquels l'homme dirige sa vie. Comprendre de façon cohérente et réaliste la moralité constitue un besoin perpétuellement urgent que la philosophie jusqu'à maintenant, du moins, n'a pu satisfaire.
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5 En ce qui concerne Hobbes, l'interprétation de D. Gauthier («Three Against Justice: The Foole, the Sensible Knave, and the Lydian Shepherd», Midwest Studies in Philosophy [1983], 11–29Google Scholar) se concentre sur une étude abstraite du calcul de l'intérêt d'après le modèle idéalisé de l'homme rationnel économique. Ce concept est tout autant un mythe que le concept de l'état de nature de Hobbes. Ce que ce genre d'analyse exclut, c'est le jeu des forces psychologiques à l'oeuvre, et particulièrement celle de l'angoisse. Une perspective psychanalytique sur les lois de la nature de Hobbes peut mieux leur rendre justice. Hobbes décrit des mécanismes de motivation, non pas simplement un raisonnement abstrait. Les découvertes de la psychanalyse tendent à confirmer le point de vue de Hobbes sur le rôle primordial de l'angoisse dans la formation et la préservation des compromis, entre le moi et les exigences pulsionnelles, à partir desquels on construit la morale.
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8 Ibid., 184.
9 Ibid., 170.
10 Ibid.
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15 Hensen, R. G. («What Kant Might Have Said:Moral Worth and the Overdetermination of Dutiful Action», Philosophical Review 88 [1979], 39–54)CrossRefGoogle Scholar a essayé, de manière ingénieuse, de prendre le parti de Kant contre, par exemple, la critique adressée au mariage moral; celui-ci, du point de vue de Kant, serait un mariage dans lequel chacun des époux aurait une aversion pour l'autre, mais serait gentil par devoir, alors que des époux qui se donneraient seulement du plaisir seraient au mieux amoraux. Un aspect de l'argument de Hensen qui englobe son modèle de «bataille-citation» présente une difficulté: il implique que les parents idéaux pourraient en principe selon ce modèle rendre la morale inutile. Ce n'est pas une implication que Kant aurait considérée avec sérénité. D'un point de vue psychanalytique, Kant a raison et Hensen se trompe. L'origine de la morale adulte à partir de la résolution du complexe d'Oedipe, rend compte de la continuelle relation entre la morale du devoir et le conflit psychique. Aucun parent ne pourrait être assez bon pour éliminer ce conflit psychique puisque celui-ci doit ses origines au développement spontané de la pulsion.
16 Broad (Ethics [Dordrecht: Martinus Nijhoff, 1985], 224–240Google Scholar) discute les divers types d'obligations (au sens de «devrait»), et il fait la différence dans ce contexte entre la théorie morale de Kant et l'utilitarisme. Les objectifs de la discussion dans le présent article, ne requièrent pas que l'on affine davantage le concept d'obligation. Ce qui est important ici, c'est la distinction fondamentale entre les impératifs hypothétiques et catégoriques.
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