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Published online by Cambridge University Press: 09 June 2010
1 Phrase souvent citée par Gustave Guillaume. Cf. le recueil de ses articles, Langage et science du langage, édité par Roch Valin, Paris, Nizet, Québec,P.U.L., 1964, pp. 144, 222, 285.
2 Ibid., dans l'article « La langue est-elle ou n'est-elle pas un système ? », p. 220 (publié d'abord dans les Cahiers de linguistique structurale, no 1, P.U.L., 1952.).
3 Sartre, dans sa démarche philosophique, doit sans doute respecter les exigences d'une bonne methode d'analyse grammaticale puisqu'il écrit dans L”Être et le Néant: « Et, certes, la phénoménologie n'est rien moins qu'un nominalisme.» (Paris, Gallimard, 1948, p. 12.); et qu'il construit des arguments à partir du langage: « … puisque nous pouvons en parler…» (p. 14). Mais, comme on le verra plus loin, ce respect ne dure pas plus de six pages!
4 Le moyen-âge connaissait aussi la distinction entre langue et parole que Ferdinand de Saussure est censé avoir instaurée au début du xx° siècle. Gustave Guillaume semble mieux la marquer en l'exprimant par les termes langue et discours. La différence reelle qui existe entre un habitus et son opération se trouve ainsi mise plus fortement en relief, car le mot discours rend plus adéquatement l'idée d'activité, d'opération, que le mot parole.
On peut trouver un exemple de cette distinction que l'on faisait déjà au moyen-age entre langue et discours dans le De Veritate de Thomas d'Aquin, question 9, article 4. À un texte biblique, « Sijeparlais les langues des hommes et des anges», saint Thomas ajoute un argument d'ordre naturel : « Mais vaine serait l a langue s'il n'y avait pas de discours», pour aboutir à cette conclusion théologique: « Done les anges parlent. »(Sed contra, 1. Est quod dicitur I Corinth, cap. xiii, 1: Si linguis hominum loquar et angelorum. Sedfrustra esset lingua si non esset locutio. Ergo angeli loquuntur.) II note aussi que le langage se réalise par une activité: « Mais le langage ne peut exister sans le discours.» (Sed contra, 3. … Sermo autem non est nisi per locutionem.); et que cette activite est mentale: « Le discours est un mouvement (de la puissance) de connaissance, non pas ce mouvement qui est la connaissance elle-même, mais celui-là qui est la manifestation de la connaissance; »(Ad 13, … locutio est motus cognoscitivae (potentiae) non qui sit ipsa cognitio, sed qui est cognitionis manifestatio;).
5 Guillaume,op. cit., dans Particle « La représentation du temps dans la langue française», p. 184, publie d'abord dansFrangais moderne, Janvier 1951.
6 Guillaume, Gustave, Temps et verbe, Paris, Honoré Champion, 1965, p. 47.Google Scholar
7 Ibid., p. 48.
8 Guillaume, op. cit., p. 47.
9 Bien sûr, le sujet esttoujoursmorphologiquement présentdans la terminaison de l'indicatif et du subjonctif, mais l'absence dusujet de laflexionverbale crée le mode quasi-nominal. C'est ainsi que l'infinitif et les participes présent et passé présentent un événement comme détaché ou abstrait du sujet auquel il s'attacherait dans l'ordre réel. Nous ne nous occupons pas ici de Pemploi imperatif de l'infinitif comme dans « Ne pas fumer ».
10 Puisqu'une phrase est l'expression d'une relation spatio-temporelle, le premier homme qui en a prononcée une avait devancé la théorie de la relativité de plusieurs siècles! La connaissance vague mais certaine, en effet, précède toujours la connaissance précise.
11 L'Être et le Néant, p. 20. Sartre ne rend pas compte du fait que la syntaxe est une partie importante du signifiant total de la phrase. Elle est signe non pas des choses, objets de discours, mais des opérations mentales qu'il nous fait effectuer pour les connaître et en parler.
12 Guillaume, op. cit., p. 47.
13 Voilà pourquoi nous laissons de côté le verbe impersonnel falloir: les conditions dont il s'agit ici sont subjectives ou inherentes au sujet.
14 À noter que le verbe devoir n'a pas de radical spécial pour le subjonctif.
15 De plus, quelques-uns de ces radicaux appartiennent pleinement à l'indicatif, avec un sens très virtualisé toutefois; par exemple, «je ne puis», faisant équilibre à «je ne peux »; «je ne sache pas », répondant à «je ne sais pas»…
16 Guillaume, op. cit., p. 47.
17 Maurice Grevisse, Le Bon Usage, 5e éd., Gembloux, J. Duculot, 1953, p. 533.
18 Guillaume,op. cit., pp. 47, 48.
19 Ibid., p. 47.
20 Ibid., p. 47.
21 Ibid., p. 48 .
22 Le jeu des prépositions est significatif à cet égard dans les expressions synonymes: « il n'y a qu'à… » et « il n'est que de… » (). On dirait, en anglais, que le verbe avoir est unforesight, tandis que le verbe être est un hindsight.
23 Ceci Justine l'expression latine hie et nunc encore employée en philosophie: une chose qui existe ou qui est doit posséder quelque chose à la fois dans l'espace (hic) et le temps (nunc).
24 Pour ne pas tenir dans l'ombre un principe qui touche la nature du langage il convient de rappeler que le suppôt individuel, done la personne humaine, doit être signifié comme un tout, tandis que la nature d'une chose doit être signifiée comme une partie (formelle, bien entendu) (Cf., entre autres, chez saint Thomas d'Aquin, Quaestiones Quodlibetales, II, a. 4: …ideo supposition signatur per totum, natura autem, sive quidditas, ut pars formalis.) Par son évolution, la langue frančaise semble confirmer cette analyse.
25 Cf. Guillaume,op. cit., p. 47. Cette remarque pourrait donner lieu à des considérations que les philosophes latins et grecs n'ont pu faire. Quand les linguistes auront fini de découvrir et d'analyser les aspects morphologiques du frančais qui en font un instrument philosophique supérieur au latin et au grec, alors on pourra se mettre à faire de la bonne métaphysique!
26 Ibid., p. 48.