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Published online by Cambridge University Press: 25 March 2011
J'ai été bien heureux de recevoir votre lettre, dictée par la sollicitude la plus bienveillante et la plus amicale. Dieu merci, rien de fâcheux ne m'est arrivé et je n'ai à regretter dans cette guerre que les malheurs de mon pays. Si j'ai négligé de vous écrire, c'est que je croyais que M. le comte de Ripalda, qui demeure actuellement à Paris, vous aurait fait parvenir de mes nouvelles.
1 Nous trouvons la confirmation de ce que dit ici le Dr Lands dans le fait suivant, dont nous empruntons le récit, de source carliste, au Journal de Florence du 27 août 1873:
« Le Drapeau français nous apporte les détails qui suivent sur le lâche assassinat dont il est question dans notre correspondance de Paris. Une triste nouvelle nous arrive du quartier–général carliste. Deux, Français viennent d'être lâchement fusillés par les républicains à la solde du gouvernement non reconnu de Madrid. Ce crime affreux, violation barbare du droit des gens et de toutes les lois de l'humanité, a été commis dans les circonstances suivantes. Le docteur Dreyfus, médecin alsacien, qui avait bien voulu aller soigner les blessés de l'armée royale de Catalogne, se trouvait ces jours-ci, en compagnie de l'un de nos amis, M. le baron de Forstner, dans une métairie de Santa-Maria, nommée Casa Raurel, située à une demi-lieue environ de Prate de Liusanes. Quelques volontaires, gravement blessés, y recevaient leurs soins. Un détachement républicain ayant connu ce fait, fondit à l'improviste sur la maison et, après avoir ignoblement torturé les blessés, emmena les deux Français qui les soignaient, tout en réclamant à grands cris leur morl. Comprenant toute la responsabilité d'une pareille concession, le commandant s'opposa d'abord à ce que la moindre violence fût exercée contre les prisonniers; mais, devant les premières marques d'indiscipline de ses soldats, il leur livra les malheureuses victimes qui furent immédiatement fusillées. »