Published online by Cambridge University Press: 15 November 1996
La production aquacole de Siluroidei en Europe concerne le silure glane (Silurus glanis), indigène, et des espèces introduites assez récemment, comme le silure africain (Clarias gariepinus ) ou les poissons-chats américains tels que Ictalurus punctatus, I. nebulosus et I. melas. Quelques tentatives de production expérimentales d'Heterobranchus logifilis et H. bidorsalis sont aussi en cours. Les différentes espèces de Siluroidei sont produites dans des systèmes d'élevage variés, en monoculture dans les circuits en eau chaude, fermés ou non, en polyculture d'étang ou en systèmes intensifs en cages ou en bassins. Les Clariidés sont le plus souvent produits dans des circuits fermés thermorégulés du fait de leurs exigences vis-à-vis de la température, mais quelquefois en étang, lors de la saison chaude. Les Ictaluridés sont élevés en étang en conditions intensives ou semi-intensives. le silure glane est produit soit en polyculture d'étang comme carnassier d'accompagnement, soit en eau chaude (effluents thermiques ou sources géothermiques), les circuits fermés thermorégulés étant de plus en plus abandonnés. En France particulièrement. des systèmes de production intensive en bassins sans renouvellement d'eau ou avec lagunage des effluents tendent à se développer; les coûts de production y sont relativement bas et les rejets dans l'environnement quasi-inexistants.La production de Siluroidei en Europe, peu importante actuellement, ne concerne que peu de pays, notamment, l'Allemagne, la France, l'Italie, la Belgique, la Hongrie, la République Tchèque et les Pays-Bas. les chiffres font apparaître des évolutions de la production de Siluroidei très variables suivant les espèces et les pays (évaluation de la quantité totale produite en 1993 : environ 4 195 tonnes, dont 2 080 tonnes de I. melas, 1 210 tonnes de C. gariepinus, 602 tonnes de S. glanis, 302 tonnes de I. punctatus).En Europe orientale, la consommation de Siluroidei est en régression, du fait du renchérissement du coût de production et de la baisse du niveau de vie mais aussi de la difficulté d'exporter vers l'Union européenne.En Europe de l'Ouest, la transformation du poisson sous forme de filet (près de 90 % de la production de (C. gariepinus) permet d'améliorer la commercialisation des Silures en conquérant des marchés dont il reste toutefois à préciser l'importance. Les caractéristiques de la chair des Siluroidei (chair blanche sans arêtes intramusculaires, bon rendement, qualités organoleptiques) augurent favorablement d'un développement de la production en Europe dans les années à venir.