Encore un article sur l'élite des Lumières ? Sujet rebattu dira-t-on, dossier vieilli dont toutes les pièces sont connues. De A. Dupront à D. Richet, une lecture a été faite, une théorie mise en place. A la rusticité d'un affrontement de classes, moteur du conflit révolutionnaire, on a préféré substituer, à la fin de l'Ancien Régime, la rencontre au sein d'une nébuleuse différemment définie, de ceux qui constituent l'élite. Élite de la richesse, élite de la culture avant tout, qui’ affirme son consensus sur toute une série d'idées forces — liberté, progrès, optimisme — en un mot ce qui constitue le corpus de la pensée des Lumières. Cette élite recoupe ou plutôt rassemble des éléments socialement divers : aristocrates, bourgeois, gens à talent s'y retrouvent sans peine, ou auraient pu s'y retrouver. On sait la fin incongrue qui s'appelle la Révolution Française : l'intrusion non souhaitée des masses populaires, qui, radicalisant le processus d'affrontement révolutionnaire rendit, si l'on en croit F. Furet et D. Richet, impossible le compromis qui devait clore une révolution honnête, comme en font les Anglais.