La civilisation de l' Europe moderne — c'est un truisme que de le dire — s'est constituée dans, et en fonction des villes. Or, en France, l'histoire urbaine des XVIe-XVIIIe siècles est restée longtemps, sinon négligée, du moins sousprivilégiée par rapport à l'étude des masses rurales. L'historiographie a donc pu partiellement mériter les reproches véhéments que lui adressait, dans son éditorial du supplément historique du New York Times de Noël 1972, l'historien anglais Plumb. Nous avons, en effet, trop longtemps vécu sur les imageries littéraires de la Satire « sur les embarras de Paris » (Boileau) ou les descriptions de Restif de la Bretonne, etc. Pour n'être pas inexactes, elles s'appliquent à une ville pour laquelle nous ne possédons pas d'études récentes autre que celle, excitante, de l'historien américain Oreste Rainum: Paris in the âge of the A bsolutism.