Les historiens qui se sont intéressés à la diffusion de la tradition au sein de la société juive ont essentiellement focalisé leurs études sur deux aspects : d'une part, en héritiers des habitudes de pensée nées au 19e siècle, ils ont privilégié une historiographie des grandes figures et des événements marquants du judaïsme ; d'autre part, ils ont fondé leurs recherches sur le dogme de la primauté de l'écriture, au détriment de la transmission orale. Or la culture juive se caractérise par une dialectique permanente entre l'oralité et l'écriture : ces deux registres jouent un rôle complémentaire par rapport au devoir d'enseigner, de transmettre et d'inculquer les fondements de la tradition. Par ailleurs, nombre d'historiens ont mis en lumière les pratiques propres au monde des lettrés, sages ou initiés, qu'on appelle les h'akhamim ou talmidei h'akhamim.