Les débuts de la riziculture en Asie remontent au plus tard au VIIe millénaire avant notre ère, dans les régions du cours moyen et inférieur du Yangzi. Cette apparition est interprétée comme le résultat de l’adaptation des groupes de chasseurs-cueilleurs pour lesquels cette graminée, qui proliférait à l’état sauvage, s’imposa comme une ressource vivrière de choix. Pour autant la riziculture ne semble pas avoir eu pour point de départ unique ces régions d’apparition en Chine. En effet, d’après les restes archéologiques découverts, il ne fait plus aucun doute qu’une autre riziculture prit, isolément, son essor au sein du sub-continent indien, ainsi peut-être qu’en Asie du Sud-Est. Avec pour élément déclencheur les débuts de la riziculture, les sociétés néolithiques du cours du Yangzi connurent une évolution extrêmement rapide : sociétés égalitaires de la culture Hemudu-Majiabang, à un stade defonctionnement correspondant à celui de l’économie diversifiée, qui ne laissent aucunement percevoir l’existence d’un pouvoir politique ; culture Liangzhu, au stade de l’économie spécialisée – et peut-être même étatique –, avec les premiers grands travaux de construction. Puis, durant la phase récente du Néolithique, un peu partout à travers la Chine, les « royaumes du jade » que sont les cultures Shijiahe, Liangcheng et Taosi, dont les habitats groupés en grands centres de plusieurs km2 n’ont rien à envier aux autres premières villes de l’humanité. Enfin, après leur disparition, vers 2000 avant notre ère, les civilisations Xia et Shang, qui témoignent de l’importance du phénomène de métissage dans le cadre de la formation des civilisations.