Les études sur le monde ouvrier, circonscrites pendant longtemps à l'usine ou aux organisations et aux mouvements politiques, se sont étendues depuis quelques années à l'ensemble des sphères qui composent la vie sociale de l'individu. Comme on le sait, une des justifications de cet élargissement tenait dans la nécessité de comprendre et de définir avec plus de précision l'identité ouvrière et sa spécificité par rapport aux autres groupes sociaux, d'éclaircir le degré réel de cohésion et de conscience exprimé par cette classe, et son évolution.
Il est inutile, dans ce cadre, de rappeler comment une centaine d'études ont affronté ces thèmes spécifiques en approfondissant soit l'analyse des structures de relations (la famille, la parenté, le réseau des rapports sociaux), soit les aspects culturels et ethnographiques (traditions de quartiers, associations de loisir, fêtes et rituels) propres au monde ouvrier.