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Sur la physionomie actuelle du village allemand*

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

W. Hartke*
Affiliation:
Université de Francfort

Extract

Quittons la gare, approchons du village. Dans cette région, la guerre a laissé derrière elle peu de destructions. La récolte est bonne. Le soleil brille, on respire une atmosphère de paix campagnarde. Marchons : sept kilomètres à travers champs et forêts, dans une plaine basse qui borde une petite rivière. Le chemin débouche sur un petit talus percé d'ouvertures pour l'écoulement des eaux en cas de crues. Au milieu des champs, une grande étendue de terrain cultivé se compose de longues parcelles longitudinales tracées parallèlement au chemin. Elles sont toutes à peu près égales : dix mètres de large, environ, sur cent cinquante à deux cents de long. Pas de clôtures. Des plants de légumes et de pommes de terre sortent d'une terre grasse et noire. On ne voit ni arbustes ni arbres fruitiers. Une centaine de personnes : femmes, hommes âgés et enfants s'affairent à leur travail. Sur le chemin du village, on observe une circulation permanente : bicyclettes surchargées de fardeaux, brouettes, charrettes à bras, véhicules de toutes sortes.

Type
Essais
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1949

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Footnotes

*

Cet article ne décrit pas les conditions de vie d'un village donné. On a tenté, en utilisant des observations sur plusieurs villages caractéristiques, de tracer un tableau condensé reflétant les conditions générales.

References

page 153 note 1. Le chiffre total des expulsés se trouvant dans les quatre zones d'occupation de l'Allemagne atteignait dix millions en 1946. A la lin de 1947, l'œuvre d'aide de l'Église évangélique les a évalués à environ treize millions. Depuis, ce chiffre n'a pu augmenter que dans des proportions insignifiantes. De 1939 à 1946, la densité de la population a passé de 168 à 185 par kilomètre carré. La zone française a marqué depuis 1839 une diminution de densité de 3,5 p. 100, car cette zone n'a pas eu de réfugiés à accueillir. L'augmentation est donc très différente, suivant les régions. Les régions purement agricoles du Sohleswig-Holstein ont atteint des densités dépassant 250 habitants par kilomètre carré. On ne retrouve des chiffres aussi élevés que dans les régions industrielles de l'Europe.

page 158 note 1. La statistique montre que, dans plusieurs grandes régions de l'Allemagne, le dhiffre moyen des habitants par pièce est de une personne et demie à deux. A mesure que l'on se rapproche des régions touchées par la guerre, cette densité moyenne s'élève jusqu'à quatre et au-dessus. Notons, pour comparaison, qu'aux États-Unis cette densité, pour 79,8 p. 100 de tous les logements, se maintient audtessous d'une personne par pièce.

page 158 note 2. La réforme agraire radicale réalisée dans la zone soviétique a créé en 1985 une situation différente. La physionomie de cette zone a subi des changements, dans certains cas plus igrandfe que celle de6 zones occidentales, bien que la différence no soit pas aussi (frapparite qu'on ‘le pourrait croire. Dans la zone soviétique, jusqu'au mois de juillet 1947 on a exproprié et réparti 13 355 exploitations couvrant une superficie totale de 3 041 000 hectares (1 884 000 hectares de surface cultivée). D'où la création d'environ 200000 nouvelles exploitations, sans compter le».allocations de terre supplémentaire accordées aux toutes petites exploitations. Un grand nombre die ces exploitations nouvellement créées ou agrandies n'ont pas disposé, au début, de bâtiments en propre.