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Sur la démographie rochelaise

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Dans un récent article des Annales, M. Robert Mandrou a présenté les résultats des derniers travaux sur l'émigration des « Français hors de France », en particulier sur les départs de La Rochelle vers les Antilles et le Canada, entre 1634 et 1715. Il y retrace, d'après les recherches minutieuses de M. Gabriel Debien, la courbe de cet exode colonial et cherche à interpréter ses alternances par le contexte général de l'histoire française. Nous voudrions apporter à cette étude un complément d'explication à partir de l'histoire rochelaise. On pouvait supposer a priori que ces départs n'étaient pas tout à fait étrangers à l'évolution de la ville ; les archives locales permettent de les situer dans les mouvements de population qui ont, au cours du siècle, transformé la physionomie de la cité.

Type
Travaux en Cours
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1961

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References

page 1131 note 1. Octobre-décembre 1959, n° 14, p. 667 à 675. L'article comporte, p. 671, un graphique des départs au cours des 80 années.

page 1131 note 2. Ces registres vont de 1 à 160. Entre 1630 et 1648, ces registres contiennent aussi les baptêmes et mariages de l'île de Ré, ce qui oblige à rectifier les chiffres bruts obtenus par addition des actes.

page 1132 note 1. Pour la période antérieure à 1629, les registres de l'unique église se trouvent à la Bibliothèque Municipale, ms, nos 251 à 256. Pour la période postérieure, la Bibliothèque ne possède que les premiers actes de Sainte-Marguerite-Notre-Dame, ms 253 et 255. Les autres registres de cette paroisse et ceux des quatre autres se trouvent aux Archives Municipales, non cotés. Les séries de Sainte-Marguerite-Notre-Dame et de Saint-Barthélémy ne comportent pas de lacunes, mais il manque dans les registres de Saint-Sauveur les années 1637-1667, dans ceux de Saint-Nicolas les années 1637- 1653, dans ceux de Saint-Jean les années 1654 à 1667. Pour établir, à partir de ces données, le total des actes de la seule population rochelaise, nous avons dû soustraire ou ajouter, à certaines périodes, un pourcentage de correction ; nous avons calculé ce pourcentage d'après les années où les séries de registres étaient complètes. Cela donne une soustraction de 25 % pour défalquer les baptêmes protestants de l'île de Ré entre 1630 et 1648, une addition de 33 % pour tenir compte des baptêmes de Saint-Sauveur et Saint-Jean entre 1637 et 1653, ainsi que de ceux de Saint-Sauveur et Saint-Jean entre 1654 et 1667. Il est évident que les chiffres ainsi obtenus ne sont pas très justes, mais nous avons la certitude, après vérifications, que la marge d'erreur est assez faible et qu'elle n'affecte pas de façon sensible la physionomie du graphique. Sur ce dernier nous avons figuré en tirets, au lieu de traits pleins, les périodes pour lesquelles nous avions dû rétablir ainsi les chiffres.

page 1132 note 2. Notre propos étant d'histoire religieuse, nous avons calculé les années-naissance et non pas les années-conception. Il s'ensuit un léger décalage entre les principaux phénomènes politiques ou économiques et la manifestation de leur incidence sur la courbe des baptêmes.

page 1132 note 3. Cf. Tkocmé, Etienne, La Rochelle de 1560 à 1628. Tableau d'une société réformée au temps des Guerres de Religion, thèse pour le baccalauréat en théologie protestante, dactylographiée, Paris, 1950, p . 7778.Google Scholar Pour toutes les évaluations de la population à partir des baptêmes, nous avons adopté le coefficient 25 ; sans doute est-il trop rigide pour fournir des chiffres exacts tout au long de la période, mais après comparaison avec les divers dénombrements qui subsistent, il nous est apparu comme le moins éloigné de la réalité.

page 1133 note 1. Cf. De Foletier, Vaux, Le Siège de La Rochelle, Paris, 1931, p. 280.Google Scholar

page 1133 note 2. Bibliothèque Municipale de La Rochelle, ms n° 779.

page 1134 note 1. Cf. Mols, Roger, Introduction à la démographie historique des villes d'Europe du XIVe au XVIIIe siècle, Louvain 1954-1956, tome II , p. 477.Google Scholar A La Rochelle, les mariages de 1629 et 1630 atteignent au moins 700 actes contre une moyenne annuelle de 150 par la suite.

page 1134 note 2. Cf. Delafosse, Marcel « La Rochelle et les Iles au xviie siècle » dans Revue d'histoire des colonies, tome XXXVI, 1949, p . 238 CrossRefGoogle Scholar à 281. L'auteur donne à la p. 241- 242 un tableau des armements pour les Antilles entre 1636 et 1693 ; il fait remarquer que, si à partir de 1671, les chiffres sont certains parce qu'ils viennent des registres de l'Amirauté, il n'en est pas de même pour la période antérieure dont les seules sources sont les minutes notariales. On peut cependant admettre que ces minutes nous fournissent du moins un ordre de grandeur, donc une idée de l'évolution du trafic.

page 1135 note 1. Nous attribuons à l'immigration tout accroissement sensible et prolongé du nombre des baptêmes. En théorie, il pourrait provenir du mouvement naturel, mais les sondages nous ayant montré que le taux de natalité des catholiques était constamment un peu inférieur à celui des protestants — ce qui est normal dans une population faite pour une bonne part d'immigrants — on ne saurait expliquer un accroissement des seuls baptêmes catholiques que par une arrivée de population nouvelle. Cf. R. MOLS, o. c, t. II, p. 333, 375.

page 1135 note 2. Ces indications nous ont été fournies par M. Marcel Delafosse, Directeur du Service des Archives de la Charente-Maritime, qui nous a communiqué le graphique, par lui établi, du prix du minot de farine au marché de La Rochelle entre 1647 et 1685.

page 1135 note 3. Les Visites pastorales faites dans la région en 1652 et 1653 révèlent incidemment les difficultés de ces années. Arch. Evêché de La Rochelle II B, et Biblioth. Mun. de La Rochelle, ms n° 760.

page 1135 note 4. Nous avons trouvé des indications sur cette épidémie à Saintes (cf. Bull, de la Soc. des Arch. Hist. de Saintonge et d'Aunis, 1883-84, t. IV, p. 66) ; mais aucune pour La Rochelle ; cependant seul un phénomène de ce genre peut expliquer une mortalité aussi élevée, cf. R. Mor.s, o. c , II, p. 456, 543.

page 1136 note 1. Bibl. Nat., Ponds franc., Nouv. Acq. 21.329, f° 472. De même, Histoire des Réformez de La Rochelle, Amsterdam, 1689, p. 18.

page 1136 note 2. Arch. Nat. TT 232, et Areh. Mun. de La Rochelle, F F 43,44.

page 1136 note 3. De 1664 à 1670, le prix du minot de farine oscille autour de 15 livres ; il reste constamment inférieur à ce prix entre 1672 et 1677 et baisse même jusqu'à 7 livres en 1673. Ces renseignements, comme tous ceux que nous utilisons sur le prix du blé nous ont été fournis par M. Marcel Delafosse.

page 1137 note 1. P. Boissonnide, « La marine marchande, le port et les armateurs de La Rochelle à l'époque de Colbert, 1662-1683 » dans Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, Bulletin de la Section de Géographie, t. XXXVII, 1922, p. 14.

page 1137 note 2. Cf. Marcel Delafosse, article cité. Le contraste entre les chiffres de 1656-60 et ceux de 1671-78 provient pour une part de la différence des sources : minutes notariales durant la première période, registres de l'Amirauté durant la seconde. Cependant les minutes elles-mêmes fournissent pour 1656-60 des chiffres nettement inférieurs à ceux des années postérieures.

page 1137 note 3. Quelques indications sur la population vers ce moment dans Bibl. Nat., fonds franc. 21.329, f° 472, et dans Bibl. Mun. de La Rochelle, ms n° 102.

page 1137 note 4. La liste est donnée par P. Boissonnade, art. cité, p. 20. Nous avons établi la religion de 56 marchands sur 63, grâce aux notes Jourdan, ms 350 à 358 de la Bibl. Mun. de La Rochelle, et grâce aux notes personnelles de M. Marcel Delafosse.

page 1138 note 1. Dans les registres des cinq paroisses de La Rochelle, on compte 69 abjurations en 1681, 66 en 1682 ; les années 1683 et 1684 n'en totalisent que 17. II est possible que quelques autres aient eu lieu dans les couvents de religieux ; de toute façon, le mouvement reste faible. Il n'existe sur les fuites à l'étranger durant ces années aucun élément de statistique ; on trouve des mentions éparses dans la correspondance de l'Intendant, Bibl. Nat., fonds franc., Nouv. Acqu. 21.329 et 21.330.

page 1138 note 2. Dans l'article de M. Robert Mandrou, ces vagues successives se lisent très bien sur le graphique reproduit p. 671. Il n'est peut-être pas inutile de souligner que les statistiques fournies par les registres paroissiaux sont plus sûres que celles établies à partir des minutes de notaires, car celles-ci peuvent être faussées par quelque lacune insoupçonnée.

page 1139 note 1. Mentionnons tout d'abord une explication qui n'est pas absolument invraisemblable : la perte des minutes d'un notaire qui aurait lui aussi enregistré des contrats d'engagements.

page 1139 note 2. R. Manurou, art. cité, p. 570.

page 1139 note 3. Pour une comparaison vraiment concluante, il faudrait connaître l'origine des immigrants tout au long de la période étudiée. Nous sommes contraints de nous contenter des éléments fournis par les mariages de 1630 ; nos recherches dans les registres des années postérieures n'ont donné que des indications sporadiques.

page 1140 note 1. Arch. Mun. de La Rochelle, B B 10.