Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
EST-IL permis à un historien que préoccupent depuis longtemps les problèmes économiques du passé, de présenter, à ses risques et périls, un résumé rapide de l'histoire entière de l'humanité ? Le dessein de cette esquisse est fort simple : trop simple, peut-être, mais nous avons voulu attirer l'attention des historiens sur un aspect de la vie économique fondamental et certainement trop négligé.
La vie, les activités de l'homme dépendent des sources d'énergie dont il dispose. Faute d'énergie, pas de vie, pas d'activités créatrices. Certes l'énergie n'est pas le seul facteur en jeu : l'eau, certaines matières premières, le sol fertile, les possibilités de communication, l'existence d'un climat supportable, voire un milieu social et culturel dynamique et favorable — ce sont là d'autres éléments, et tous essentiels.
1. Pour une première orientation, Ostwaid, W., Energetische Grundlagen der Kulturwissenschaft, Clipaig, 1909 Google Scholar ; Zimmermann, E. W., World Ressources and Industries, New York, 1951 Google Scholar, chap. 5 ; Cottreia, F., Energy and Society, New York-Toronto- Londres, 1955 Google Scholar ; Ewope's Growing Needs of Energy, O. E. C. E., Paris, 1956, p. 13 ; Thirring, H., Energy for Mon, Bloomington, 1958.Google Scholar
1. Pour cet article, nous nous sommes fondés sur les équivalences suivantes : 860 calories (Kcal) environ = 1 Kilowatt/heure (Kwh) ; 1 Kwh = 103 Watts/heure (Wh) ; 1 mégawatt/heure (mWh) = 1 000 KWh = 10» Wh.
2. Meier, R. L., Science and Economie Development, New York-Londres, 1956, p. 10.Google Scholar
1. Etude sur la structure et les tendances de l'économie énergétique, C. E. C. A.
1. Cf. l'intéressant Revenue and expenditure account for a leaf, de Brown et Escombf. cité et commenté par Alsberg, C., Chemistry and the Theory of Population, Stanford, California, 1948, p. 180–132.Google Scholar
2. Il a été calculé par exemple que pour obtenir une quantité donnée de calories grâce aux élevages bovins, il faut une étendue de terrain dix fois plus grande que celle nécessaire pour obtenir la même quantité de calories par la culture du mais.
3. Cf. Bennett, M. K.. The World's Food, New York, 1954 Google Scholar, notamment le chapitre 8 concernant les « Food-Price Relationships at Retail Level ».
4. Cf. Pyke, M., Industrial Nutrition, Londres, 1950, p. 27 Google Scholar ; et Amab, J., The human motor, Londres, 1920, pp. 186–198.Google Scholar
1. Parmi les nombreux ouvrages sur ce sujet, cf. les travaux désormais classiques de Clark, J. G. D., Prehistoric Europe : The Economie Basis, Londres, 1952 Google Scholar, et Breuil-rlantier, H., Les Hommes de la pierre ancienne, Paris, 1959.Google Scholar
2. Sur la révolution néolithique et sa véritable signification de grande révolution technologique augmentant la disponibilité d'énergie de l'humanité, voir childe, V. Gordon dans ses différents ouvrages : Man makes Himself, New York, 1955 Google Scholar ; What happened in History, Harmondsworth) 1957 ; The Dawn of European Civilisation, New York, 1958 : The Prehistory of European Society, Harmondsworth, 1958.
1. F. E. Zeuner, « The Radiocarbon Age of Jéricho », dans Antiquity, 120 (1956), pp. 195-1957 ; R. J. Branrwood, Primitive Mon, Chicago, 1957 ; R. J. Braidwood, « Jéricho and its setting in Near Eastern History », dans Antiquity, 122 (1957), pp. 73- 81 ; K. M. Kenyon, « Reply to Professor Braidwood », dans Antiquity, 122 (1957), pp. 82-84 ; Kenyon, K. M., « Earliest Jéricho », dans Antiquity, 88 (1959), p. 7.Google Scholar
2. Les anthropologues et les archéologues américains sont aujourd'hui presque tous d'accord sur le fait que l'agriculture eut une origine autonome dans le continent américain. Certains estiment même que la découverte autonome de l'agriculture eut un autre centre d'irradiation dans les zones des moussons en Asie sud-orientale.
3. Dans l'ensemble, cf. : V. Gordon Childe, The Prehistory of European Society, cité, chapitres 2 et 8 ; Piggott, S., The Neolithic Cultures of the British Isles, Cambridge, 1954 Google Scholar ; Iversen, J. « Land Occupation in Danmark's Stone Age » dans Danmarks, Geoliske Undersgelôse, 66 (1941)Google Scholar, II, Kaekke ; L. R. Nougier, Les Civilisations Campigniennes en Europe Occidentale, Le Mans, 1950 ; Bailloud, G., Les Civilisations néolithiques de la France dans leur contexte européen, Paris, 1955 Google Scholar ; F. Zeuner, Dating the Past, cité, pp. 72-109.
4. W. A. Fairservis, « Excavations in the Quetta Valley, West Pakistan », dans Anthropological Papers of the American Muséum of Natural History, volume 45, partie 2, New York, 1956, p. 856 ; Bishop, C. W., « The Neolithic Age in Northern China », dans Antiquity, 7 (1983), pp. 889–404.Google Scholar
5. J. B. Bird : «Pre-ceramic Cultures in Chicama and Vira», dans American Antiquity, 13, 4e partie, II (1948), p. 28 et A.L. Kroeber, «Summary and Interprétation», dans « A reappraisal of Peruvian Archaelogy » édité par W. C. Bennett, dans American Antiquity, 13, 4” partie, II (1948), p. 119.
1. Cf. les intéressantes remarques de F. M. Heichixheim, « Man's Rôle in Changing the Face of the Earth » dans Classical Antiquity dans Hyklos, 9 (1956), p. 826. En ce qui concerne l'invention, la diffusion et les conséquences économiques du travail du fer, cf. aussi Forde, C. D., Habitat, Economy and Society, Londres, 1958, pp. 384–888.Google Scholar
2. Wooixey, C. L., The Sumerians, Oxford, 1929, pp. 89 Google Scholar et 50.
3. noettes, R. Lefebvre Des, l'Attelage et le cheval de selle à travers les âges, Paris, 1981 Google Scholar ; M. Bloch, « Les Inventions médiévales », dans Annales d'histoire économiques et sociale, 7 (1985), pp. 684-648 ; Haudricourt, A. G., « De l'origine de l'attelage moderne », dans Annales d'histoire économique et sociale, 8 (1936), pp. 515–522.Google Scholar
4. Sur ce sujet, voir d'ailleurs aussi les travaux plus récents de White, L. T. « Technology and Inventions in the Middle Age », Spéculum, 15 (1940), pp. 141–159 CrossRefGoogle Scholar ; F. M. Heichelheim, Man's Rôle in Changing the Face of the Earth, cité, p. 825 ; Gille, B., « Les développements technologiques en Europe de 1100 à 1400 », Cahiers d'histoire mondiale, 8 (1956)Google Scholar ; Bupford, A., « Heavy Transformation in Classical Antiquity », The Economie History Beteiev, 18 (1960), p. 1–18.Google Scholar
1. M. Bloch, « Avènement et conquêtes du moulin à eau», dans Annales d'histoire économique et sociale, 7 (1935), pp. 538-563 ; Moritz, L. A., Grain mills and Flour in classical antiquity, Oxford, 1958.Google Scholar
2. M. Bloch, Avènement et conquête du moulin à eau, cité ; wilson, E. M. Carus, « An Industrial Révolution of the Thirteenth Century », dans The Economie History Beview, 11 (1941), pp. 89–50Google Scholar ; Gille, B., « Lemoulin à eau, une révolution technique médiévale », Techniques et Civilisations, 8 (1954), p. 1–15.Google Scholar
3. Barnett, R. D., « Early Shipping in theNear East », dans Antiquity, 32 (1958), pp. 220–230.CrossRefGoogle Scholar
4. Jusqu'au xve siècle on employa, pour la navigation, le travail humain, et la voile fut utilisée d'une façon tout à fait complémentaire. Voir par exemple les galères phéniciennes et romaines, les bateaux des Vikings, les galères méditerranéennes.
5. Dès l'antiquité la plus éloignée, on apprit à se servir du pétrole et des produits bitumineux pour l'éclairage et le chauffage. Mais il s'agit d'exemples isolés et discontinus, et dans l'ensemble la situation de l'économie mondiale n'en fut pas beaucoup changée.
6. Pour ces calculs, cf. mon prochain livre : Economies and Population, chapitre 2.
7. Mather, K. M., The Scientific Révolution, London-New York, 1954.Google Scholar
1. Nef, J. U., La Naissance de la civilisation industrielle, Paris, 1954 Google Scholar, chapitre 3.
2. J. U. Nef, op. cit., p. 44 et suivantes.
1. S. Kuznets, Six lectures on Economie Growth, Glencoe, III, 1959, p. 14.
1. Besoins du monde en énergie en 1957 et en Van 2000 (Doc. /P. 902) Actes de la conférence internationale sur l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques Genève, 1956, pp. 16-17. On a dit dans le paragraphe précédent qu'en 1950 ont été produits dans le monde environ 20 milliards et demi de kW/h, par des sources d'énergie inanimée. Deux tiers environ de ces 20 milliards et demi ont été perdus dans les différents procédés de transformation et de transport et un tiers seulement, à savoir environ 7 milliards, demeura en tant qu'énergie utile. On calcule qu'en l'an 2000, la demande sera d'environ 80 milliards de kW/h en énergie utile. L'énergie qu'il faudra produire pour obtenir cette quantité d'énergie utile sera fonction du taux moyen de rendement des convertisseurs employés dans l'an 2000.
2. Dans l'ensemble, ef. Putnam, P. C., Energy in the Future, New York 1953 Google Scholar ; Aybes, E. et Scarlont, C. A., Energy Sources, New York-Toronto-Londres, 1952, pp. 155–167 Google Scholar ; A report to the Président ofthe V.S.A. by the Présidents Material Policy Commission (Chairman W. S. Paley), Washington, D. C. ; 1952, H. Thirring, Energy for Man, cité, p. 218 ; Energy Resources of the World, United States Dept. of State, Public. 8428, Juin 1949.