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Représentation, généralisation, comparaison

Sur le système de parenté européen

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Gérard Delille*
Affiliation:
CNRS/EHESS

Résumé

Toute société produit ses généralisations au travers desquelles elle tend à se décrire et à se représenter. À partir d’un objet d’étude, celui de la parenté et de l’alliance en Europe occidentale, l’article met en évidence les écarts parfois considérables qui peuvent s’établir entre de telles généralisations et les pratiques réelles ; il souligne les difficultés d’ordre méthodologique, d’interprétation, de comparaison avec d’autres sociétés qui en découlent. Le système européen est-il simplement et toujours cognatique, associe-t-il strictement filiation et dévolution des biens, ne présente-t-il, au niveau des alliances, aucune règle, aucune préférence organisatrice, aucun échange direct des femmes et aucun bouclage dans la parenté ? Les réponses à de telles questions ne peuvent être apportées qu’en prenant en compte toute la complexité du fonctionnement réel de ce système.

Abstract

Abstract

Every society produces generalisations about itself through which it to describes and represents itself. This article, which deals with kinship and marriage-alliances in Western Europe, emphasizes the differences, sometimes considerable which can be identified between such generalisations and the real practices. It highlights the difficulties, in terms of methodology, interpretation and comparison with other societies, that derive from these differences. Is the European system always and simply cognate? Does it link direct descend and inheritance rigidly? Doesn't it present, at the level of marriage alliances any rules, any principles of organisation, any direct exchange of women or any additional mechanisms to reinforce kinship? The answers to these questions can only be reached by taking into consideration the complexity of the practical realities through which this system worked.

Type
Formes de la généralisation
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2007

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References

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35- De manière générale, les filles uniques peuvent toujours, légalement, hériter. À travers des évolutions différentes suivant les régions, la dégradation du rôle des femmes dans les mécanismes de circulation des biens n’en a pas moins été continue à partir des XIe et XIIe siècles : réduction ou disparition du don marital, généralisation d’un système de dotation qui exclut les filles de l’héritage paternel, régime de séparation des biens entraînant la consolidation de l’inaliénabilité des dots et le contrôle du mari sur la gestion des biens héréditaires de son épouse, difficultés toujours plus grandes, voire incapacité à stipuler librement un contrat… Certaines législations civiles finissent par exclure pratiquement les filles, même uniques, de tout héritage paternel. À Florence, la loi successorale de 1415, puis les statuts communaux de 1417 allongent la liste – déjà fort nourrie, comme dans la plupart des Communes médiévales de l’Italie du Nord et du Centre – des agnats mâles qui excluent les filles des successions paternelle et maternelle (dot), et les soeurs de l’héritage des frères (voir Chabot, Isabelle, «Le gouvernement des pères : l’État florentin et la famille (XIVe-XVe siècles) », in Boutier, J., Landi, S. et Rouchon, O. (éd.), Florence et la Toscane, XIVe-XIXe siècles. Les dynamiques d’un État italien, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2004, pp. 241263 CrossRefGoogle Scholar).

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