Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Un historien qui, il y a cinquante ans, aurait étudié les conditions démographiques de l'Europe orientale médiévale, aurait commencé par y distinguer deux portions de territoires, en deçà ou au delà des versants des Carpathes, et aurait insisté sur les comportements différents de ces deux zones du fait des invasions se dirigeant, soit vers l'Italie, soit vers Byzance. Ces grandes migrations durèrent longtemps, jusqu'au IXe siècle sur les territoires du Sud : peuples germains, puis invasion rapide des peuples slaves, et ensuite des peuplades de cavaliers nomadisants turcs, tels que Huns, Avars, Bulgares, Hongrois ou Petchenègues. Sur les territoires du Nord, cependant, une région slave unifiée put se constituer après le passage des Germains. L'immigration des Occidentaux, débutant au XIIe siècle, présente aussi des caractéristiques différentes selon les régions : au Nord, nous ne trouvons que des roturiers et des colons allemands ; au Sud, il y a aussi des immigrants latins. La Hongrie représente dans cette phase une étape de transition, car elle accueillit, outre les Allemands, des colons latins et des ordres de chevalerie d'Occident.