Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
C'est avec plaisir que nous avons vu récemment M. Maquet jeter les bases d'une « sociologie de la connaissance » ethnologique. Le problème est très compliqué, car à côté de l'influence souterraine des idéologies sur l'élaboration des théories scientifiques, il y a l'utilisation volontaire et faite après coup des théories scientifiques en vue de la défense de certaines idéologies. Dès que l'on touche aux problèmes des Noirs, on remue un monde de passions, d'intérêts, on réveille des drames ; tout jugement de réalité se transforme en jugement de valeur, et tout jugement de valeur se cristallise en un apparent jugement de réalité. Cela au point que, lorsque nous avons été amené à étudier les relations entre Blancs et Noirs à Paris, nous avons dû imaginer la méthode de la confrontation des images, faisant étudier le même problème par un Africain, un Français et un étranger, de façon à pouvoir dégager plus facilement la réalité des faits, des visions, oh ! combien personnelles, que l'on m'en présentait.
page 169 note 1. Debbasch, Yvan, « Le marronnage. Essai sur la désertion de l'esclave antillais », L'Année Sociologique, 3e série, 1962 (pp. 1-112) et 1968 (pp. 117–195).Google Scholar
page 171 note 1. M. Debbasch ne développe pas davantage ce point ; il se contente de l'affirmer, sur la base de la documentation recueillie. Il est évident qu'une étude plus pressée permettait de comprendre, a travers les méthodes de la sociologie psychanalytique, la nature et la fonction des institutions que les Marrons se sont données dans certains de leurs « refuges » et qui ont souvent des caractères réactionnels à la dépression.
page 171 note 2. C'est ce qui explique pourquoi Y. Debbasch peut écrire : « Toute bande n'est pas, immédiatement tout au moins, une Afrique en miniature… Il ne faut pas généraliser le cas de la Guyane hollandaise. » C'est là où la méthode typologique prend toute sa valeur ; il y a une variable géographique, et nous ajouterions une variable historique (XVIIIe siècle contre XIXe siècle) dont l'ethnologue doit tenir compte.
page 173 note 1. J. Tarrade, « Affranchis et gens de couleur libres à la Guyane à la fin du XVIIIe siècle d'après les minutes des Notaires », Bev. Franc. d'Hist. d'Outre-Mer, t. XLIX, 1962, 1er trimestre, pp. 80-116.