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Mobilier funéraire et laboratoire

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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« Là où l'histoire se tait, les tombes parlent », a-t-on pu écrire. C'est que, pendant des millénaires, l'homme a confié à la tombe des témoins irrécusables de ses croyances et de ses moeurs en même temps que des arts et des techniques cultivés par lui dont l'histoire ne peut retrouver la trace.

L'on ne retiendra ici que les techniques et l'on voudrait évoquer, en s'appuyant sur elles et en faisant appel aux tombes mérovingiennes proches des Grandes Invasions, certains aspects d'une civilisation trop négligée jusqu'ici, encore qu'elle soit à l'aurore de la nôtre ; le laboratoire est, en l'occurrence, l'auxiliaire direct de la recherche ; si certains horizons peuvent s'élargir, c'est à lui qu'on en est redevable.

Type
Essais et Mises au Point
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1950

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References

page 469 note 1. On peut, par une fouille bien conduite, recueillir convenablement, si nombreux soient-ils, les éclats d'un verre brisé dans une sépulture en terre libre et faire revivre, par une technique appropriée, le vase auquel ils ont appartenu. C'est ainsi qu'ont été reconstitués par deux fois (ils avaient beaucoup souffert après l'évacuation de 1940) un verre mousseline du vie siècle brisé en une cinquantaine de morceaux (épaisseur minimum“: 2 à 3 /10” de mm. ; maximum : 2 mm. 5) et un verre mince romain tardif (épaisseur minima 4 à 5 /10e de mm.) brisé en 63 morceaux de mes collections. Ils figurent, en ce moment, à l'exposition des travaux de laboratoire du Musée historique lorrain à Nancy.

page 469 note 2. Telles que les formes 70, 71, 72, 76, 79, 98, 107 du tableau de morphologie générale des vases gallo-romains dressé par Mohin-Jean, , La verrerie en Gaule sous l'Empire romain, Paris, 1913.CrossRefGoogle Scholar

page 469 note 3. Remarquez l'analogie de forme qu'offrent les bols apodes rebordés mérovingiens avec des vases d'argent tels que ceux du trésor d'Hérâstràu trouvé aux environs de Bucarest. Popescu, V. Dorin, Nouveaux trésors géto-daces en argent, Dacia 1945-1947, Bucarest, 1948, p. 3569 Google Scholar ; cette analogie s'amorce avec la forme 76 de Morin-Jean qui fleurit au ive siècle Andernach, Cologne, Vermand, Homblières, Vendôme), mais ici elle confine à l'identité.

page 469 note 4. Signalons parmi elles l'apparition du calice profond apode (Villey-Saint-Étienne près de Toul). Cf. Salin, Edouard, Le haut moyen âge en Lorraine, Paris, 1939, pi. XXIX Google Scholar ; Trivières en Belgique. Cf. G. Faider-Feytmans, Les verreries des époques romaine et mérovingienne au Musée de Mariemont, pi. VI, fig. 3 et 4. Cette forme très particulière, ce qui rend peu probable un phénomène de convergence, est identique à une forme bien connue parmi les vases de bronze de Luristan (Cf. Edouard Salin, op. cit., pi. XLII, 6), mais les hitermédiaires font défaut.

page 470 note 1. Voyez les analyses publiées par les auteurs suivants : Arbman, Holger, Schweden utid das karolingische Reich, Stockholm, 1937, p. 252 Google Scholar et suiv. ; — Edouard Salin, op. cit., p. 194 et suiv. ; — G. Faider-Feytmans, op. cit., p. 211 et suiv. S'y joignent les analyses communiquées en 1947 par M. Raymond Chambon à Momignies (Belgique) et celles qu'exécuta, en 1949, le Dr Vérain pour le Musée historique lorrain à Nancy. Toutes sont concordantes.

page 470 note 2. Les verres qui nous occupent sont très voisins de ceux de l'ancienne Egypte. Cf. A. Lucas,. Ancient Egyptian Materials Industrie, p. 114, 122, 124, 419.

page 470 note 3. Les noms syriens des verriers Cabirus et Athamas se lisent sur des stèles funéraires du Musée Wallraf-Richartz à Cologne. Cf. Kisa, « Rômische Ausgrabungen an der Luxemburgerstrasse in Kôln », Bonner Jahrbiicher, 1896, p. 21-53 et pi. II.

page 470 note 4. Relativement dans les grands cimetières de Belgique (24 vases à Trivières dans 450 tombes, 20 à Ciphy dans 1 100 tombes, d'après G. Faidbr-Fevtmann, op. cit., p. 221), ils sont beaucoup plus fréquents dans la région rhéno-mosellane, comme à Cologne-Mungersdorf en Rhénanie et Villey-Saint-Étienne en Lorraine (14 dans 72 tombes d'après nos fouilles).

page 470 note 5. Cf. Salin, Edouard, La civilisation mérovingienne, 1er vol., Paris, 1950, p. 143 Google Scholar et suiv,:.

page 470 note 6. En particulier ceux des sépultures n° 1 et n° 14 de Villey-Saint-Étienne ; cf. Edouard Salin, Le haut moyen âge en Lorraine, pi. XIX, 2 et 3.

page 471 note 1. Cf. Edouard Salin et Albert France-Lanord, «L'épée longue des Grandes Invasions », C. JR. A. I., 1946, p. 586 à 595 ; — France-Lanord, Albert, La fabrication des épées damassées aux époques mérovingienne et carolingienne, Le Pays gaumais, Virton, 1949, 27 Google Scholar p., 14 pi., 12flg.

page 471 note 2. Variarum, V, 1.

page 471 note 3. De re militari, I, 20.

page 471 note 4. Elles ont été trouvées à Nydam, près d'Alsen (Jutland du Sud) et appartiennent à un chargement d'armes exportées à l'époque romaine tardive vers la Scandinavie ; elles portent les marques des artisans : Ricus, Riccim, Cocillus, vmor (F ?) Cd (P ?). Renseignements communiqués par le Professeur O. Klindt-Jensen de Copenhague. Cf. Engelhardt, Denmark in the Early Iron Age, pi. VI et VII. Lindenschmit (Handbuch, p. 223) considérait que la technique de l'acier damassé est venue d'Orient dans des circonstances inconnues. J'ai moi-même supposé que le damas soudé mérovingien est une imitation du damas de cristallisation (le boulât des Indes et d'Asie mineure). Aucun fait précis ne vient, actuellement, à l'appui de ces hypothèses.