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L'évolution de l'iqtac du IXe au XIIIe siècle : Contribution à une histoire comparée des sociétés médiévales

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Claude Cahen*
Affiliation:
Strasbourg, Université

Extract

Dans l'organisation politique et sociale du moyen âge musulman, il est une institution, l'iqtâc, dont on s'est quelquefois occupé, en raison du rapprochement qu'il paraissait possible d'instituer entre elle et le fief européen, et, par conséquent, entre la féodalité occidentale et ce qu'on a cru pouvoir appeler la féodalité musulmane. Naturellement l'iqtâc n'est qu'un des éléments dont l'étude est nécessaire pour une comparaison aussi générale. Mais même à, son sujet, ce qui a été écrit jusqu'ici reste sommaire et, surtout, tient insuffisamment compte des différences de temps et de lieu. C'est au contraire à décrire des évolutions que nous nous sommes ci-dessous attachés.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1953

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References

page 25 note 1. Cf. en particulier M. Van Berchem, La propriété terrienne et l'impôt foncier sous les premiers Califes (1886) ; — C. Becker, Die Entstehung von ‘ushr und Charagland in Aegypten. (Zeitschrift fut Assyriologie…, 1903), et Steuerpacht und Lehnivesen, dans Islamstudien, I, 1924 ; A.-N. Poliak, Classification of Lands in the Islamic Latv, dans American Journal of Semitic Languages, 1940 ; — Fr. Lokegaard, Islamic Taxation in the Classic Period, 1950.

page 26 note 1. Ibn Asakir, cité dans Kremer, A. v., Culturgeschichtliche Streifzüge auj dem Gebiete des Islams, p. 60 Google Scholar et suiv.

page 27 note 1. Adam, Yahya B., Kitãb al-kharãj, éd. Juynboll, p. 45-6, 56-7, 65, 67, 76Google Scholar ; — Abu Yusuf, K. al-kharâj, éd. de Bulaq, p. 30, 32-34 (trad. Fagnan ; p. 79, 85, 93) ; — Baladhuri, Liber expugnationis regionum, éd. de Goeje, p. 272-273. — Je n'ai pu consulter Abu 'Ubaid AL-QASIM B. SALAM, K. al-amtval, éd. du Caire, 1350-1951. Cf. Wellhausen, Das arabische Reich und sein Sturz, passim.

page 27 note 2. Cf. p. ex. Kitab Al-Aghani, VI, p. 204 ; VIII, p. 30, etc.. pour la construction de Bagdad Ya’ qubi, K. al-Buldân (trad. Wiet), p. 242 ; — Khatib Baghdadi (éd. Salmon), Introduction topo graphique, passim.

page 28 note 1. Bibliothèque Nationale, ms. arabe 5 907, 20 r°, et 98 r°-v° ; les Mafâtih al-'ulûm, éd. van Vloten, 59-60, s'inspirent de Qudâma.

page 28 note 2. Ed. Amedroz et Mahgoliuoth, dans The Eclipse of the Abbassid Caliphate, t. I, p. 199.

page 28 note 3. Hilal Aç-Çabi, Kitâb al-ivuzarâ, éd. Amedroz, p. 255.

page 28 note 4. Ibid., p. 163, 220. Impossibilité de concéder en iqtà° une terre de kharâj : IBRAHIM B. MUHYAMMAD AL-BAÏHAQI, Kitâb al-mahasin, éd. Schwally, p. 525.

page 28 note 5. Jahshyari, Kitâb al-ivuzarâ iva'l-kuttâb, éd. Mzik, p. 161 r”, 171 r° ; — A. v. Kremer, Uber das Einnahmebudget des Abbassidenreiches vom Jahre 306, dans Denkschriften der k. Akademie der Wissenschat, Wien, Phil. hist. Kl. t. XXXVI, 1888 ; — Mez, Die Renaissanz des Islams, chap. VIII.

page 29 note 1. A.-V. Kremer, ouvr. cité, p. 148, p. 286 et suiv.

page 29 note 2. Eclipse, I, p. 148.

page 29 note 3. Hilal Aç-Çabi, K. al-ivuzâra, p. 86,188, 278; — Istakhri, éd. de Goeje, p. 157 ( = Ibn Hauqal, 217) ; — Qalqashandi, Çubh al-a' sha, éd. du Caire, t. XIII, p. 124 et 139, diplômes rédigés par Abu Ishâq aç-Çabî au nom des Califes al-Muti’ et at-Tâ't et confondus par l'auteur avec des diplômes d'iqtâ°.

page 29 note 4. Sur cet ouvrage, CL. Cahen, Quelques problèmes économiques et fiscaux de l'Iraq bûyide d'après un traité de mathématiques, dans Annales de l'Institut d'Etudes orientales de l'Université d'Alger (1952).

page 29 note 5. Cas de petits ighâr dans Baihaqi, ouvr. cité, p. 5 et 53 ; — Lampton, Account of the Tarihhi Qumm, dans Bulletin of the School of Oriental Studies, 1948, p. 591.

page 29 note 6. A.-V. Kremer, ouvr. cité. Dans le K. al-hâm, muqatâ'a est associé à mufâraqa que les Mafâtih al- ulûm disent synonyme de murâfiqa (faveur), muçàliha (dotation d'intérêt public?), muçâdara (bien récupéré sur un fonctionnaire prévaricateur), ce qui ne peut s'admettre qu'en tant qu'ils sont tous soustraits au régime commun. Il y avait un diivan al-mardfiq, comme un des muçâdarât (K. al-tvuzarâ, p. 31, 92).

page 30 note 1. Sur ces soldes, voir en particulier Aç-Çuli, Akhbâr ar-Radî wa'l-Muttaqi, éd. H. Dunnes, p. 118, 198 et suiv., et trad. Canard, Alger, 1946, t. I, p. 185, n° 4.

page 31 note 1. La chose est soulignée par Tabari, t. III, p. 1269 et suiv., 1284 (à propos de la révolte de Mazyâr, de caractère social évident).

page 31 note 2. Zaidan, Jurji, Ta'rlkh at-tamaddun al-islâmi, t. II, p. 130 Google Scholar et suiv. ; — 'Abdalasiz Duri, Studies in the Economie Life of Mesopotamia in th lOth Century (thèse ms. à l'Université de Londres ; édition arabe, Bagdad, 1945) ; Lokkegard, ouvr. cité, p. 67 et suiv.

page 31 note 3. Majâtih al-ulûm, p. 62.

page 31 note 4. Queama, éd. de Goeje, p. 241 ; — Ibn Al-Faqih, éd. de Goeje, p. 284.

page 31 note 5. Jahshyari, p. 65 ; — Tanukhi, The Table-Talk of a mesopotamian Judge, éd. Margoliouth, p. 6 ; — Ibn Al-Faqih, p. 282. En Fars, le «patron » laissait à ses métayers le libre usage de leur parcelle (vente et héritage compris), à charge pour eux de verser le quart de leur revenu ; le domaine était inscrit au nom du patron, et parmi les terres de dîme (Istakhri, p. 158 ; Ibn Hauqal, p. 218). Même de grands domaines étaient offerts en taljî'a (Jahshyari, p. 65 v°).

page 31 note 6. Tabari, t. III, p. 1801.

page 31 note 7. K. al-wuzara, p. 245.

page 32 note 1. Aç-Çuli, éd. Dunnes, p. 236 ; trad. Catiard, t. II, 1950, p. 69 ; — Ibn Miskawath, t. II, p. 111.

page 32 note 2. Bibl. Nat., ms. ar. 6 197, 000 (iqtâ° concédé en mulk).

page 32 note 3. Ibn Miskawaih, t. II, p. 100 et suiv. ; — Mawaedi, Ahkâm as-sultâniya, éd. Enger, trad. Fagnan, chap. XVII, 2° section. Tendance à des constitutions de tels iqtâ’ dès la génération précédente ; Kitab Al-Wuzara, p. 179, 183 ; — Lampton, Account…, p. 590, 592.

page 33 note 1. K. al-wuzarâ, p. 571-572 ; — Ibn Miskawaih, t. I, p. 153.

page 33 note 2. Ibn Miskawaih, t. II, p. 100, 103,188, 189.

page 33 note 3. Le kharâj pouvant être versé tantôt à un tarif fixe, tantôt proportionnellement à la récolte, le muqta', en cas à'iqtâ° complexe à cet égard, le reçoit sur la base de la valeur de celui des deux modes qui rapporterait le plus, de manière que le fisc soit sûr qu'il ne puisse toucher plus de son dû ; — Mawardi, ouer. cité.

page 33 note 4. Ibn Miskawaih, t. II, p. 101 ; — Rudhrawari, Eclipse, t. III, p. 144 (distribution A'iqtâ’ sans contrôle de valeur par suite d'une situation, d'urgence).

page 33 note 5. Ibn Khallikan, trad. de Slane, t. III, p. 162 (dans l'administration califale) ; on la retrouvera sous les Mongols.

page 34 note 1. Mawardi, ouvr. cité.

page 34 note 2. Tha cLabi, Khâçç al-khâçç, Tunis, 1293, p. 168, cité par 'Abdalaziz Duri ;— Ibn Hamdun cité par Amedroz, Taies of Officiai Life… dans Journal of the Royal Asiatic Society, 1908, p. 800. Expulsé de son domaine par l'agent d'un vizir, un contribuable doit cependant continuer à en payer l'impôt pour empêcher qu'il soit porté au cadastre sous le nom du vizir ; — Rudhrawari, Eclipse, t. III, p. 47-48 (un chef militaire exige des habitants de son iqtâc plus d'impôts qu'il ne peuvent payer et confisque alors leurs terres) ; — Miskawaih, t. II, p. 257 ; — Ibn Al-Athir t. VIII, p. 342 (Mu'izz ad-daula distribue à ses compagnons la himâya de toutes les localités).

page 34 note 3. Ouvr. cité, à la fin.

page 34 note 4. Rudrahwari, Eclipse, t. III, p. 293, 312, 323, 327 ; — Hilal Aç-Çabi, Histoire, Ibid., p. 361, 383, 443.

page 34 note 5. Ibn Miskawaih, t. II, p. 174.

page 34 note 6. Zur Heeresvertvaltung der Abbassiden, W. Hoenbrbach, dans Der Islam, 1950, d'après Qudâma.

page 34 note 7. Rudhrawari, Eclipse, t. III, p. 294-295. — Cf. infra le texte de 'Imâd ad-dîn sur les iqtâ°; seljukides.

page 35 note 1. Eclipse, t. III, p. 165, et diplômes régidés par Abu Ishâq aç-Çàbi, Bibl. Nat., 6 195, 76 v°, et éd. Shâkib Aprslan, p. 140.

page 35 note 2. Ils ne peuvent rien modifier aux iqtâ° qu'ils trouvent à leur entrée en fonction, mais il Jour arrive d'exercer sur les petits militaires une himâya payée pour.garantir cette intangibilité.

page 36 note 1. Hilal Ac-Cabi, Eclipse, t. III, p. 364-365 ; — Ibn Miskawaih, trad., t. II, p. 277.

page 36 note 2. Pour la Syrie et les Bûyides, voir ci-après.

page 36 note 3. Ibn Miskawaih, t. II, p. 338.

page 37 note 1. Je n'ai toutefois pas de preuve contemporaine de l'usage du mot iqtâc en ce cas, sauf en Syrie (injra), avant les Seljukides.

page 37 note 2. Encore un : l'iqtâc étant la rétribution d'un service, un fonctionnaire constamment révocable, ne peut, contrairement à un soldat, recevoir que des igtâc d'un an renouvelable, et les engagés occasionnels que des assignations également occasionnelles.

page 37 note 3. Bahthold, Turkestan clown to the Mongol Invasion, chap. III.

page 37 note 4. Muhammad Nazim, The Life and Times of Sultan Mahmûd of Ghazna, et les biographies de Mahmûd (Utbi) et Mas'ûd (Baihaqî) bien connues.

page 38 note 1. Ibn At-Tuwair (XIIe siècle), utilisé par Maqrîzî, Khitâl, t. I, p. 85 et t. II, p. 401 et suiv. — et Ibn Taghribardi, éd. Popper, t. III, p. 5 ; — Vie d'al-Batâïhi, dans Khitat, t. I, p. 83. Il faudrait étudier ce qui, dans ce système, extension d'une tendance relevée en Orient à la (in du III/Xe siècle, remonte aux Tulunides, aux premiers Fatimides, aux réformes de Badr al- Jamâli.

page 38 note 2. Ibn Muyassar, éd. Massé, p. 11, Basâsîrî avait en Mésopotamie des iqtâc «comme on n'aurait pas pu en avoir en Egypte ».

page 38 note 3. Mawardi, ouvr. cité.

page 38 note 4. Yahya D'antioche, éd. Cheikho, p. 210-215, 253, 261. On peut considérer comme remontant à une source ancienne Kamal Ad-Din B. Al-Adim, Histoire d'Alep, éd. S. Dahan, t. I, p. 292-293.

page 38 note 5. Qui s'inspire de ‘Imâd ad-dîn, et ajoute que les successeurs de Nizâm al-Mulk après les années 480-1187 (derniers temps de son vizirat) l'ont imité (Khitat, t. I, p. 95). 6. Siyaset-Nâmeh, éd. trad. Schefer, chap. XXIII.

page 38 note 7. Dans Bundari, éd. Houtsma, Textes relatifs à l'histoire des Seldjoucides, t. II, p. 58. Révocation d'un muqtâ° pour abus financier, Ibn Al Athir, t. X, p. 144.

page 39 note 1. Ed.-M. Iqbal, Gibb Mémorial Séries, p. 131.

page 39 note 2. 46 000 cavaliers, selon Rawandi ; 70 000 d'après le Siyâset-Nâmeh, qui englobe probablement d'autres catégories de troupes.

page 39 note 3. Sibt B. Al-Jauzi, Bibl. Nat., ms arabe 1506, 99 y».

page 39 note 4. Bundari, p. 256. Au début du XIIIe siècle Ahmad-Yl a un iqtâc de 40 000 dinars (Ibn Al-Jauzi, Muntazam, t. IX, p. 185).

page 40 note 1. Sibt B. Al-Jauzi, p. 11 v°. De même, sous le sultan Muhammad, Bursuqî, gouverneur de Mossoul, aura comme igtâc Rahba. Le sultan peut dans certains iqtâ° garder des droits et un agent pour les assurer (Ibn Al-Athir, p. 277, cf. p. 209).

page 40 note 2. Pour la position de la question, cf. la communication de KOPRÛLÛ au Congrès International d'Histoire de Zurich (1938), et Vladimirtsov, La société mongole, le jéodalisme nomade. Le problème est de se rendre compte comment, pour les Turcs comme pour bien d'autres peuples, les structures tribales se sont adaptées à une forme nouvelle d'État territorial et administratif et dans quelle mesure elles ont été absorbées par les solides traditions antérieures des pays où ils se sont rétablis. Pour notre objet, l'important est de constater qu'en définitive le régime de l'iqtâ° seljukide est beaucoup moins nouveau que ses bénéficiaires. Ce sont, par contre, les relations tribales antérieures qui, peut-être, ont déterminé le choix des premiers bénéficiaires.

page 41 note 1. Les établissements des tribus frontalières chez les Qarakhânides sont appelés iqtâ’ par Ibn al-Athir, t. XI, p. 55, mais il n'y a aucune garantie que tel était bien le vocabulaire de l'administration qarakhânide elle-même, ni qu'iqtâ° traduit un mot turc équivalent.

page 41 note 2. CL. Cahen, La première pénétration turque en Asie mineure, dans Byzantion, 1948, p. 41-42, Ibn al Athir, t. X, p. 83.

page 41 note 3. Ibid. et Ibn Al Athir, t. X, p. 98.

page 41 note 4. Ibn Al-Balkhi, Fars-Nâmeh, p. 124, signale que le village de Ravan, surtout formé de pâturages, est partagé entre propriété et iqtâ', celui-ci qu'on peut supposer d'usage pastoral collectif.

page 41 note 5. Du moins dans le vocabulaire d'historiens tous d'un siècle au moins postérieurs.

page 42 note 1. Sanaullah, The Décline of the Séljukid Empire, Calcutta, 1938.

page 42 note 2. Bundari, p. 135.

page 43 note 1. Publiées, pour l'essentiel, par Barthold, dans les Textes qui accompagnent l'édition russe de son Turkestan…, t. I, p. 23-47. Voir aussi Bibl. Nat., Suppl. persan 1825, 7 v° (à propos d'un iqtâe de la région de Jam), et Muntakhab Ad-Dîn badîc, “Atabat al-kalaba, Téhéran, 1950.

page 43 note 2. Baha Ad-Din Al-Baghdadi, At-Taivasul ilâ't-tarassul, éd. Ahmad Bahmanyar, Téhéran, 1936.

page 44 note 1. Köprülü, art. Harizmsâh, Islam Ansiklopedisi ; — Koymen, M., Buyilk Selçuklu imperatorlugu tarihinde Ogiiz istilâsi, Ankara, 1947 Google Scholar ; — Shihab Ad-Din Al-Umari, cité dans Tiesenhausen, Materialien zur Geschichte der Goldenen Horde, t. I, p. 222-224 ; — Ibrahim, Muhammad B., Histoire du Kirmân, éd. Houtsma, p. 217 Google Scholar.

page 44 note 2. Tolstov, Dréwnij Xorezm, Po sledam drewne worezmijskoj civilisacii, Moscou, 1948. — Cf. Ars Islamica, 1948, p. 140 et suiv.

page 44 note 3. Abdallatîf cité dans Dhahabi (inédit) à l'an 618 (fin du récit de l'invasion mongole).

page 44 note 4. Nasawi, Vie de Jalâl ad-din, éd. trad. Houdas, p. 171, 202, 231. — Cf. Ibn Al-Athir, t. X, p. 184-185, et Ibn Khallikan, t. III, p. 295.

page 44 note 5. Ibn Al-Athir, t. XII, p. 121, 139, 140, 142 (le gouvernement met l'embargo sur un iqtâ’ au bénéfice d'un créancier du muqtac) et 146, 149, 153, 164, 166.

page 44 note 6. Moreland, W.-H., The Agrarian System of Moslem India, Cambridge, 1929 Google Scholar. Par comparaison on s'étonnait de voir les Qarakhitâï de Transoxiane, en raison de leurs traditions chinoises, se refuser, pour les risques d'indiscipline que cela comportait, à concéder chez eux des iqtâ’ (Ibn Al-Athir, t. XI, p. 57). Chez les lointains Bulgares musulmans de la Volga, le remplacement du système de Viqtâ’ par celui de la solde entraîna, selon la géographie de Zakarya Qazwïni, éd. Wustenfeld, p. 411-412, un mécontentement dans les troupes qui fut cause de leur écrasement par les Mongols.

page 44 note 7. D'Ibn Al-Athir… Historiens des Croisades : Hist. orientaux, t. II, p. 137, 142, 305, 308, 309.

page 44 note 8. Bulletin of the School of Oriental Studies, XIV, 1 (1952).

page 44 note 9. Muhammad B. Talha Al-Qarshi Al-Adwi, Al-' Iqd al-Farîd, éd. du Caire.

page 44 note 10. ED. CHeïkho, p. 67-68 (diplôme de l'atabek de Damas MujJr ad-dîn Abac en 542-1148), p. 119-125 et n° 1.

page 45 note 1. Un iqtâc étant de plus en plus régulièrement attaché à certaines fonctions, telle celle de commandant de la garnison (shihneh), il arrive que la concession de l'une et de l'autre soit confondue dans le langage. AL'AZimi, mon édition dans Journal Asiatique, 1938.

page 45 note 2. Utiles indications dans H. A. R. Gibb, The Armies of Saladin, Cahiers d'Histoire égyptienne, 1951.

page 45 note 3. K. Ma'Alim al-kitaba, éd. Khuru Qustantin Pacha.

page 45 note 4. Kawanin ad-dawawin, éd. A. S. Atiya.

page 45 note 5. En particulier dans Khitât, t. I, p. 85-87.

page 45 note 6. ED. B. Moritz. Le même auteur a écrit un autre opuscule d'intérêt administratif dont j ‘ ai donné une traduction provisoire dans le Bulletin de la Faculté des Lettres de Strasbourg, 1947.

page 45 note 7. Ibn Al-'Amid, ms. Istanbul Laleli 2 002 (dont je prépare l'édition) an 619 ; Fayoum, p. 15 et 49 (Bull. Fac. L. Str., p. 106-108 et 116), nous renseignent par exemple sur le cas de Fakhr ad-dîn Uthmân, ustâh-dâr du Sultan al-Kâmil et muqtdc du Fayoum de 619/1222 à sa mort (vers 636/1238).

page 46 note 1. Ibn al-Amid an 627 (350 cavaliers dus sur iqtâ' d'Egypte et Syrie) et 656 (120 sur Baït- Jibrîn et Nâbulus en Syrie), Ibn Wacil, Bibl. Nat., 1702, 286 r° (an 630, terres pour un service de 200) ; — Sibt Ibn Al-Jauzi, éd. Jewett, dans Bull, Fac. L. Str., 1950, p. 329-330, an 645, en Egypte, iqtâc de 150 à un très haut personnage ; — Khazraji, ms. Istanbul Hekimoglu Ali Pacha 395 (an 644, iqtâ' du Sawâd-mi-Jourdain pour 200 à un émir qui, après des revers, aura ailleurs un iqtâ' de 100 ; puis, en 653, de 70 ; an 655, rappel de Viqtâ’ de 120 que le Sultan Mamluk al-Mu izz avait reçu de l'Ayyubide aç-Çâlih), etc. Au lieu du mot iqtâ' on trouve souvent khubi (pain, subsistance). On y trouve aussi, dès cette époque, les expressions bien connues à l'époque des Mamluks d' « émirs de cinquante, de cent », etc.. (Ibn Al-Amid, 637, Sa'd ad-dîn, an 633) ; mais sans qu'on ait l'assurance que le titulaire entretienne automatiquement lui-même ce nombre de cavaliers sur ses iqtâ', bien que, par rapprochement avec les autres textes, ce soit probable.

page 46 note 2. Ibn Wacil, p. 286 r°. — Mammati, chap. IX, n'admet pas qu'un soldat soit déplacé par un émir sans en justifier et en informer ; toute déficience d'effectif est punie d'une retenue proportionnelle sur l'iqtâ0.

page 46 note 3. Gibb, p. 308, — Mammati, p. 369. La ‘ibra existe partout en Islam où elle remonte peutêtre à des antécédents romains ; en Egypte, elle doit cependant peut-être des aménagements aux réformes de Badr al-Jâmâli, puis à celle de Saladin, mais toute précision nous manque pour les apprécier.

page 46 note 4. Nombreux exemples dans an-Nâbulusî.

page 46 note 5. Maqrizi, Khitât, p. 86-87 ; — Mammati, p. 354 et suiv. à propos des ghîbânât, habus, ajz al-idda.

page 47 note 1. Maqrizi, ouvr. cité.

page 47 note 2. Mon article dans Revue des Études Islamiques, 1934, p. 110-111.

page 47 note 3. La Monte, Feudal Monarchy in the Latin Kingdom of Jérusalem, p. 138 et suiv. Un ardab de blé coûte dans cette période moins d'un demi-dinar en moyenne.

page 47 note 4. Mammati, p. 344 ; — Nabulusi, passim. Les capitations seront intégrées au début du XIVe siècle lors du rauk nâcirî (d'après Maqrîzî).

page 47 note 5. Ils se rendent souvent — non toujours — dans leur iqtâc lors de la moisson ; mais ce peut n'être qu'une précaution pour toucher l'impôt avant qu'il ait passé par des mains intermédiaires.

page 47 note 6. Mammati, chap. IX ; — Nabulusi, Fayoum, passim ; — Karabacek, Papyrus Erzhnrzog Rainer, Fiihrer durch die Ausstellung, n° 1 250, analyse un papier énumérant les impôts payés par les habitants de l'iqtâ' commun à deux soldats au XIIe siècle (avant, ou après la chute des Fatimides).

page 47 note 7. Sur les 48 muqta° nominalement désignés par an-Nabulusî (sans parler de beaucoup d'autres anonymes), quelques-uns sont cités dans deux localités ; d'autres en ont de si petites, alors qu'ils figurent, d'après les chroniques, parmi les grands du royaume, qu'il faut admettre qu'ils en ont d'autres hors du Fayoum.

page 47 note 8. Un même personnage cité Fayoum, p. 51, 66, 73, 76, 99, 166 ; Mawardi interdisait cette pratique, la capitation pouvant cesser par conversion.

page 47 note 9. Maqrizi, Khitât, p. 87.

page 47 note 10. Mammati, art. niçf al-ushr.

page 48 note 1. Mammati, art. al hubus al juyûshî.

page 48 note 2. Fayoum, p. 38, 84, 149, 150'; 83, 91.

page 48 note 3. Ibn Abi'd-Dam (Bodl. Marsh, p. 60) (in fine).

page 48 note 4. Mammati, p. 343 et suiv.

page 48 note 5. Mammati, chap. III ; — Al-Qarshi, p. 24 et suiv.

page 49 note 1. Nous laissons volontairement de côté l'exposé du sort de Viqtâc en Asie mineure turque, où les circonstances de la conquête posent des problèmes très originaux sur lesquels je pense revenir dans un ouvrage d'ensemble sur les Seljukides de « Rûm ».

page 49 note 2. Cf. ma participation au rapport de R. Boutruche, dans IXe Congrès des Sciences historiques, t. I, Rapports, p. 458-470.

page 49 note 3. Spuler, Die Mongolen in Iran, 1939 : réformes de Ghazan.

page 49 note 4. Références dans la Byzantinische Geschichte d'Ostrogorsky, ou l'article du même dans la Cambridge Economie History, t. I. Le principal travail est le sien propre, Die tvirtschaftlichen und sozialen Entwicklungsgrundlagendes byzantinischen Reiches ( Viertelj f. Sozial und tvirtschaftgeschichte, 1929). Aussi Mutafciev, analysée par DOLGER (Byzantinische Zeitschrift, 1926, original en bulgare).

page 51 note 1. Poliak, La féodalité islamique, dans Revue des Et. isl., 1936 (peu sûr).

page 51 note 2. Lokkegaard, chap. IV.

page 51 note 3. On ne peut qu'être frappé de la disproportion entre le salaire du soldat arabe des premiers temps (100 dinars?—cf. A.-V. Kremer, Culturgeschichte des Orient unter den Califen, t. I. chap. 5) et celui du cavalier du Xe siècle même si l'on admet que, pour le premier, non professionnel, ce salaire n'est qu'un appoint.