Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
On retrouve dans Utopia and Reform, l'avant-dernier venu des si nombreux travaux de F. Venturi, la continuité d'une démarche et d'une curiosité intellectuelle qui s'alimentent à des recherches poursuivies pendant presque quarante ans. L'auteur avait d'abord pensé donner comme titre à ce livre la question de Kant : Was ist Aufklärung ? Il ne l'a pas fait et c'est un peu dommage. Car, en définitive, c'est bien d'un débat sur les Lumières qu'il est question dans ce livre qui, sous des dimensions modestes, représente une grande synthèse.
1. Venturi, F., Utopia and Reform in the Enlightenment, Cambridge University Press, 1971.CrossRefGoogle Scholar
2. Utopia an Reform figure sous le n° 81 dans la liste des travaux de F. Venturi publiée en annexe à Europe des Lumières, Recherches sur le XVIIIe siècle, trad. franc., Paris, 1972.
3. La remarquable édition critique par F. Venturi de l'œuvre de Beccaria, à laquelle il joint des documents sur le succès qu'elles ont eu en Europe, éclaire l'ampleur du débat et l'importance de Dei delitti et delle pene pour le mouvement des idées au XVIIIe siècle. Beccaria, Cf., Dei delitti e delle pene. Con una raccolta di lettere e documenti relativa alla nascita dell'opera e alla sua fortuna nell'Europa del Settecento, éd. par F. Venturi, Turin,Google Scholar 1967.
4. Cf. l'étude « Sapere aude », dans F. Venturi, Europe des Lumières; du même auteur : « Contributi ad un dizionario storico. Despotismo orientale », Rivista Storica Italiana, n° 1, 1960.
5. Rappelons que tout récemment Y. Belaval dans son « Apologie de la philosophie au XVIIIe siècle » a insisté sur une autre position extrême : celle d'un exclusivisme philosophique qui reproche aux Lumières de n'être pas suffisamment philosophiques pour mériter l'attention des… philosophes. « Il est certain qu'entre le XVIIIe siècle et nous, l'Université française, source première de l'information, s'est acharnée longtemps — par la consigne du silence et par la calomnie, par l'ignorance entretenue et le dédain prétentieux — à dresser des écrans protecteurs. L'unité du XVIIIe siècle est rompue par nos divisions enseignantes… Nous appelons philosophie une conception universitaire de la philosophie, vieillie de quelque cent cinquante ans, imposée par les circonstances politiques pour lutter contre les Lumières. Il en résulte que, par définition, les Lumières ne sont pas des philosophes. » Cf. Dix-huitième siècle, 1972, n° 4, pp. 4-5.
6. Cf. P. Gay, The Enlightenment : An interpretation, New York, 1967.
7. Cf. pp. 14 ss. ; Venturi s'y réfère à Livre et société au XVIIIe dans la France du XVIIIe siècle, vol. 1, Paris, 1965.
8. Cf. A. Lamadon, « Les fêtes civiques dans le Département du Puy-de-Dôme », dans La Révolution dans le Puy-de-Dôme, Paris, 1972.