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Le prêt en dernier ressort: Les chambres de compensation aux États-Unis durant le XIXe siècle

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Laurent Le Maux*
Affiliation:
Université de Paris VIII

Résumé

Les chambres de compensation aux États-Unis durant le XIXe siècle offrent une illustration de l’émergence d’un prêteur en dernier ressort dans un système bancaire à couverture fractionnaire. À partir d’une comparaison spacio-temporelle des différents systèmes bancaires ayant pu exister au niveau régional, puis national, on voit que l’émergence d’un prêteur en dernier ressort s’explique d’une manière spontanée par le mécanisme du crédit au niveau de la chambre de compensation; le système de la Suffolk Bank de Boston entre 1824 et 1858 est la meilleure illustration d’une chambre de compensation ayant créé de la monnaie supérieure afin de venir en aide aux banques momentanément illiquides. Une seconde explication de l’émergence du prêteur en dernier ressort tient aux contraintes réglementaires qui rendent l’offre de billets de banque rigide par rapport à la demande; ce fut le cas dans certains États américains avant 1863 et surtout sous le National Banking System (1863-1913), où la loi de dépôt de garantie sous forme de cautionnement obligataire crée en partie le besoin du prêt en dernier ressort. En conclusion, ce type de prêt doit être conçu comme une innovation du système de paiement — reste ensuite à réfléchir sur ses modalités d’intervention — et non comme une conséquence des effets pervers de certaines réglementations touchant l’émission de billets de banque.

Abstract

Abstract

The evolution of the cleraringhouses in the United States during the 19th century helps to understand the emergence of a lender of last resort in a fractional reserve banking system. Moreover, a comparison of the pre-1863 banking systems and the National Banking System (1863-1913) brings to light different natures of the lend of last resort. Firstly, the interbank liquidity issue resulting from the clearinghouse credit mecanism is a spontaneous phenomenon and not the creation of the government; the Suffolk Bank System in Boston (1824-1861) is no doubt the best example of such an innovation which permits to the higher bank to act as a lender of last resort to help temporarily illiquid banks. Secondly, legal restrictions such as bond collateral requirement imposed in particular by the National Banking Act involve the problem of inelasticity of the currency, i.e. the failure of the banking system to meet the demand for banknote; so the clearinghouse acted in last resort to provide public with such a currency. In conclusion, lender of last resort has to be understood as an innovation of the payment system and not as a consequence of some banknote legal restrictions.

Type
Du Conflit au Contrat Liens de Finances, Droit du Travail
Copyright
Copyright © Les Áditions de l’EHESS 2001

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References

Je tiens à remercier vivement Caroline Denise, Laurence Scialom et Michel Aglietta pour leurs précieuses remarques.

1. Aglietta, Michel, «Genèse des banques centrales et légitimité de la monnaie», Annales ESC, 47-3, 1992, pp. 676698 Google Scholar, ici p. 677. Voir également les auteurs suivants, Gorton, Gary, «Clearinghouses and the Origine of Central Banking in the United States», Journal of Economic History, XLV-2, 1985, pp. 277283 Google Scholar; Mullineaux, Donald J., « Competitive Monies and the Suffolk Bank System: A Contractual Perspective», Southern Economic Journal, 52, 1987, pp. 884898 CrossRefGoogle Scholar; Goodhart, Charles, The Evolution of Central Bank, Cambridge, MIT Press, 1988 Google Scholar.

2. Selgin, George A. et White, Lawrence H., « Competitive Monies and the Suffolk Bank System: Comment», Southern Economic Journal, 55-1, 1988, pp. 215219 CrossRefGoogle Scholar; Selgin, George A., « Contraintes réglementaires. Difficultés financières et prêteur en dernier ressort», in Selgin, G. A., La banque libre, Paris, Les Belles Lettres, [1989] 1991, pp. 295338 Google Scholar.

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4. Entre 1811 et 1830, les taux moyens de faillite bancaire pour les États du Connecticut, du Maine, du Massachusetts, du New Hampshire et du Rhode Island sont respectivement de 1,1 %, 1,9 %, 0,7 %, 0,9 % et 0,4 %; à titre de comparaison, les taux pour les États du New Jersey, de New York et de Pennsylvanie sont de 4,2 %, 2,1 % et 3,3 % ( Carey, Henry C., The Credit System in France, Great Britain and the United States, Philaldelphie, Lea & Blanchard, 1838 Google Scholar, cité in Coquelin, C., Le crédit et les banques, Paris, Guillaumin, [1848] 1876, pp. 353358 Google Scholar). Et il en est de même au-delà de cette période: « Entre 1840 et 1860, seuls quarante-sept banques firent faillite dans toute la Nouvelle-Angleterre. Comme dans d’autres régions, la plupart des faillites eurent lieu durant la panique bancaire de 1837, mais, en Nouvelle-Angleterre, ses effets furent relativement faibles et il en résultat la faillite de seulement quinze banques ( Calomiris, Charles W. et Kahn, Charles M., « The Efficiency of Self-Regulated Payments Systems: Learning from the Suffolk System», Journal of Money, Credit and Banking, 28-4, 1996, pp. 624667 CrossRefGoogle Scholar, ici p. 788).

5. C. W. Calomiris et C. M. Kahn, « The Efficiency of Self-Regulated... », art. cit., pp. 792-795.

6. La « première » banque des États-Unis bénéficie d’une charte particulière renouvelée en 1811 (c’est la « deuxième » banque des États-Unis), date à laquelle il existe huit chartered banks; puis, en 1816 et 1830, il y en a respectivement vingt-sept et trente-sept dans l’État de New York.

7. Dowd, Kevin, «US Banking in the “ Free Banking” Period», in Dowd, K. (ed.), The Experience of Free Banking, Londres, Routledge, 1992, pp. 206240 CrossRefGoogle Scholar, ici p. 224.

8. Parmi les États du Middle Atlantic, le New Jersey en 1850, la Pennsylvanie en 1860, le Delaware et le Maryland sont sous un charter system peu contraignant; parmi les autres États du quart nord-est, nous trouvons l’Illinois et l’Ohio en 1851, l’Indiana et le Wisconsin en 1852, le Michigan en 1857 après un bref et malheureux essai en 1837, l’Iowa et le Minnesota en 1858 (K. Dowd, « US Banking... », art. cit., pp. 236-240).

9. Rockoff, Hugh, «The Free Banking Era: A Reexamination», Journal of Money, Credit and Banking, 6-2, 1974, pp. 141167 CrossRefGoogle Scholar.

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11. Selgin, George A., La théorie de la banque libre, Paris, Les Belles Lettres, [1988] 1991 Google Scholar.

12. Lake, Wilfred S., « The End of the Suffolk System», Journal of Economic History, 7-2, 1947, pp. 183207 CrossRefGoogle Scholar, ici pp. 184-185.

13. De fait, ses parts de marché augmentent constamment jusqu’en 1858: en effet, elle compense pour 9 millions de dollars de billets par mois en 1841, 20 millions en 1851 et 30 millions en 1858 ( Trivoli, George, The Suffolk Bank: A Study of a Free-Enterprise Clearing System, Londres, Adam Smith Institute, 1979, pp. 15 Google Scholar et 21).

14. D. J. Mullineaux, « Competitive Monies... », art. cit., pp. 887-888 (souligné par l’auteur).

15. G. A. Selgin, La théorie de la banque libre, op. cit., p. 23.

16. Rolnick, Arthur J. et Weber, Warren E., « The Suffolk Bank System Reconsidered», Working Paper 587, Federal Reserve Bank of Minneapolis, mai 1998, pp. 115 Google Scholar.

17. Pour plus de détails sur la création de monnaie supérieure par la chambre de compensation « é mettrice » ou, en d’autres termes, sur ce mécanisme du crédit au niveau de la chambre de compensation devenant ainsi une banque supérieure, voir Laurent LE MAUX, « L’émergence d’une banque supérieure sous le régime de la liberté bancaire », communication au Congrès de l’Association française de science économique, Carré des Sciences, Paris, 20-21 septembre 2001.

18. Rolnick, Arthur J., Smith, Bruce D. et Weber, Warren E., « The Suffolk Bank and the Panic of 1837», Federal Reserve Bank of Minneapolis Quarterly Review, 24-2, 2000, pp. 313 Google Scholar.

19. K. Dowd, « US Banking... », art. cit., p. 222.

20. C. W. Calomiris et C. M. Kahn, « The Efficiency... », art. cit., p. 776.

21. A. J. Rolnick, B. D. Smith et W. E. Weber, « The Suffolk Bank... », art. cit., pp. 3-13.

22. Cité dans Whitney, D. R., The Suffolk Bank, Cambridge, Riverside Press, 1878, p. 35 Google Scholar.

23. G. A. Selgin et L. H. White, « Competitive Monies... », art. cit., p. 216.

24. Ibid.

25. Kroszner, Randall S., « Lessons from Laisser-Faire Payments System: The Suffolk Banking System (1825-1858), Commentary», Federal Reserve Bank of St. Louis Review, 80-3, mai-juin 1998, pp. 117120 Google Scholar, ici p. 119.

26. G. A. Selgin et L. H. White, « Competitive Monies... », art. cit., p. 217.

27. K. Dowd, « US Banking... », art. cit., p. 226.

28. Pour être plus précis sur ce point qui ne s’inscrit pas dans le cadre de notre article, remarquons que l’explication du niveau élevé du capital des banques de la Nouvelle-Angleterre mérite d’être tranchée. Selon Nataf, Philippe, «New England’s Depression-Proof Free Banking System: The Viewpoints of Henry Charles Carey and Charles Coquelin», in Hebert, R. F. (ed.), Perspectives on the History of Economic Thought, vol. IX, Aldershot, Edward Elgar, 1992 Google Scholar, les taux de solvabilité élevés résultent des effets vertueux de la libre concurrence et de l’absence de réglementation sur l’émission de billets en Nouvelle-Angleterre. En fait, et d’après les informations données par C. W. Calomiris et C. M. Kahn (« The Efficiency of Self-Regulated... », art. cit., p. 789), ces taux de solvabilité élevés s’expliquent davantage par les réglementations au niveau des États de la Nouvelle-Angleterre.

29. Cet épisode, presque unique, d’une concurrence entre chambres de compensation soulève des questions fort intéressantes, mais la place nous manque pour les développer plus avant. Le lecteur peut néanmoins prendre connaissance de ce débat en se référant à W. S. Lake, « The End... », art. cit., pp. 196-207; D. J. Mullineaux, « Competitive Monies... », art. cit., vol. 52, pp. 894-897; R. S. Kroszner, « Lessons... », art. cit., pp. 118-119; Rolnick, Arthur J., Smith, B. D. et Weber, Warren E., « Lessons from Laisser-Faire Payments System: The Suffolk Banking System (1825-1858)», Federal Reserve Bank of St. Louis Review, 80-3, 1998, pp. 105116 Google Scholar; Le Maux, Laurent, «La Suffolk Bank et le risque de système», communication aux Journées de l’Association française de science économique, Paris 17-18 mai 2001 Google Scholar.

30. Gorton, Gary et Mullineaux, Donald J., « The Joint Production of Confidence: Endogenous Regulation and Nineteenth-Century Commercial-Bank Clearinghouses», Journal of Money, Credit, and Banking, 19-4, 1987, pp. 457468 CrossRefGoogle Scholar, ici p. 461.

31. Cette publication est obligatoire pour les banques de New York, comme l’indiquent G. Gorton et D. J. Mullineaux: « La loi exigeait de toute banque de New York qu’elle publie chaque mardi matin un compte rendu montrant la moyenne des prêts, des escomptes, des espèces, des depôts et de la circulation des billets de la semaine précédente » (cf. G. Gorton et D. J. Mullineaux, « The Joint Production... », art. cit., p. 462).

32. Gorton, Gary, «Clearinghouses and the Origin of Central Banking in the United States», Journal of Economic History, XLV-2, 1985, pp. 277283 CrossRefGoogle Scholar, ici p. 280.

33. Horwitz, Steve, «Competitive Currencies, Legal Restrictions, and the Origins of the Fed: Some Evidence from the Panic of 1907», Southern Economic Journal, 56-3, 1990, pp. 639649 CrossRefGoogle Scholar, ici p. 645.

34. Timberlake, Richard H., « The Central Banking Role of the Clearing House Associations», Journal of Money, Credit and Banking, 16-1, 1984, pp. 115 CrossRefGoogle Scholar, ici p. 3, en note.

35. Ces certificats émis par la chambre de compensation ne circulent pas dès le départ au sein du public comme de la monnaie fiduciaire, mais ce sera largement le cas par la suite sous le National Banking System, voir infra.

36. R. H. Timberlake, « The Central Banking... », art. cit., p. 4.

37. Cannon, James G., Clearing Houses: Their History, Methods, and Administration, National Monetary Commission, 61st Congress, 2nd Session, Washington, Government Printing Office, 1910, p. 90 Google Scholar.

38. G. Gorton et D. J. Mullineaux, « The Joint Production... », art. cit., p. 466.

39. Dwyer, Gerald P. et R. Gilbert, Alton, «Bank Runs and Private Remedies», Federal Reserve of Saint Louis Review, 71-3, 1989, pp. 4361 Google Scholar, ici p. 52.

40. Sur la période des greenbacks, voir Friedman, Milton et Schwartz, Anna J., A Monetary History of the United States, 1867-1960, Princeton, Princeton University Press, 1963 Google Scholar, chap. II. Nous ne traiterons pas de la circulation des greenbacks, de leur surabondance, puis de leur relative pénurie lorsque la dette fédérale se résorbe dans les années 1880. Ce choix ne change rien aux conclusions du présent article.

41. À ce sujet, voir Atkinson, Edward, What Is a Bank? What Service Does a Bank Perform?, New York, The Society for Political Education, 1881 Google Scholar, et Brough, William, Open Mints and Free Banking, New York, G. P. Putnam’s Sons, 1898 Google Scholar; voir Kemmerer, également Edwin W., Seasonal Variations in the Relative Demand for Money and Capital in the United States: A Statistical Study, Washington, National Monetary Commission, 61st Congress, 2nd Session, Government Printing Office, 1910 Google Scholar; Sprague, Oliver M. W., History of Crises Under the National Banking System, Washington, National Monetary Commission, 61st Congress, 2nd Session, Government Printing Office, 1910 Google Scholar et enfin Laughin, Lawrence J., Banking Reform, Chicago, National Citizens League, 1912 Google Scholar.

42. Voir Selgin, George A. et White, Lawrence H., « National Bank Notes as a Quasi-High-Powered Money», Working Paper, Athens, University of Georgia, 1990, pp. 143 Google Scholar, ici p. 14. Voir également Selgin, George A. et White, Lawrence H., « Monetary Reform and the Redemption of National Bank Notes, 1863-1913», Business History Review, 68-2, 1994, pp. 205243 CrossRefGoogle Scholar, ici p. 228.

43. G. A. Selgin, La théorie de la banque libre, op. cit., p. 223.

44. Interprétant la crise de 1907, S. Horwitz (« Competitive Currencies... », art. cit., pp. 646-647) reprend cette analyse de G. A. SELGIN (La théorie de la banque libre, op. cit., pp. 322-323) et réitère l’idée que les ruées sur la monnaie manuelle (inside money run) sont uniquement un problème de restrictions légales. Néanmoins, soulignons-le, les ruées sur la monnaie ultime (demand for base money) ne sont pas nécessairement un problème de restrictions légales, et c’est ce qui permet de cerner, comme nous le montrons plus loin, la véritable nature du prêt en dernier ressort.

45. Voir S. Horwitz, « Competitive Currencies... », art. cit., p. 642.

46. Voir Timberlake, Richard H., « Private Production of Scrip-Money in the Isolated Community», Journal of Money, Credit and Banking, 19-4, 1987, pp. 437447 CrossRefGoogle Scholar, ici p. 440.

47. À ce sujet, voir R. H. Timberlake, « The Central Banking... », art. cit., p. 5.

48. J. G. Cannon, Clearing Houses..., op. cit., p. 109.

49. Ibid., p. 96.

50. Cf. R. H. Timberlake, « The Central Banking... », art. cit., p. 6.

51. R. H. Timberlake, « The Central Banking... », art. cit., p. 13 (O. M. W. Sprague, History of Crises..., op. cit., p. 392, pour les données chiffrées); souligné par l’auteur.

52. Ibid., R. H. Timberlake, « The Central Banking... », art. cit., p. 12.

53. Cf. G. Gorton, « Clearinghouses... », art. cit., p. 277.

54. La stabilité du système bancaire du Canada par rapport à celui des États-Unis est une tendance de fond que l’on retrouve au XXe siècle ( Bordo, Michael D., Rockoff, Hugh et Redish, Angela, «The US Banking System From a Nothern Exposure: Stability versus Efficiency», Journal of Economic History, 54-2, 1994, pp. 325341 CrossRefGoogle Scholar. Sur l’expérience bancaire au Canada durant le XIXe siècle, le lecteur peut se référer à Denison, M., Canada’s First Bank: A History of the Bank of Montreal, 2 vols, Toronto, McClelland and Steward, 1966 Google Scholar; Watts, George S., « The Origins and Background of Central Banking in Canada», Bank of Canada Review, May 1972, pp. 1527 Google Scholar; Redish, Angela, «The Economic Crises of 1837-1839 in Upper Canada: Case Study of a Temporary Suspension of Specie Payments», Explorations in Economic History, 20-4, 1983, pp. 402417 CrossRefGoogle Scholar; Shortt, Adam, Adam Shortt’s History of Canadian Currency and Banking 1600-1880, réédition des articles rédigés dans le Journal of the Canadian Banker’s Association, Toronto, Canadian Bankers’ Association, 1986 Google Scholar; Rich, Georg, «Canadian Banks, Gold, and the Crisis of 1907», Explorations in Economic History, 26-2, 1989, pp. 135160 CrossRefGoogle Scholar, et enfin K. Schuler, « Free Banking in Canada», in K. Dowd (ed.), Experience of Free Banking, op. cit., pp. 79-92.

55. C. Goodhart, The Evolution. .., op. cit., p. 52.

56. Munn, Charles W., « Comment on L. H. White: “ Banking without a Central Bank”», in Capie, F. et Wood, G. E. (eds), Unregulated Banking: Chaos or Order, Londres, MacMillan, 1991, pp. 6367 Google Scholar; White, Lawrence H., « Banking without a Central Bank: Scotland before 1844 as a “ Free-Banking” System », in Capie, F. et Wood, G. E. (eds), Unregulated Banking..., op cit., pp. 3762 Google Scholar, ici pp. 53-56.

57. G. Rich, « Canadian Banks... », art. cit., p. 155 et pp. 158-159.

58. Champ, Bruce, Smith, Bruce D. et Williamson, Stephen D., « Currency Elasticity and Banking Panics: Theory and Evidence», Canadian Journal of Economics, XXIX-4, 1996, pp. 829864 Google Scholar, ici pp. 848-851.

59. Là encore, l’analyse graphique corrobore ces assertions (B. Champ, B. D. Smith et S. D. Williamson, « Currency Elasticity... », art. cit., pp. 848-851). D’ailleurs, l’un des buts recherché par le Federal Reserve Act de 1913 fut de « fournir une monnaie manuelle élastique » selon les termes du texte (cf. Miron, Jeffrey A., « Financial Panics, the Seasonality of the Nominal Interest Rate, and the Founding of the Fed», American Economic Review, 76-1, 1986, pp. 125140 Google Scholar, ici p. 125) et un autre était de stabiliser les variations saisonnières des taux d’intérêt. La littérature sur l’évolution saisonnière des taux d’intérêt aux États-Unis durant le National Banking System est abondante, et le lecteur peut se référer à J. A. Miron, « Financial Panics... », art. cit.; Champ, Bruce, Wallace, Neil et Weber, Warren E., « Interest Rates under the US National Banking System», Journal of Monetary Economics, 34-3, 1994, pp. 343358 CrossRefGoogle Scholar; Champ, Bruce, Freeman, Scott et Weber, Warren E., « Redemption Costs and Interest Rates under the US National Banking System», Journal of Money Credit and Banking, 31-3, 1999, pp. 568593 CrossRefGoogle Scholar.

60. M. Denison, Canada’s First Bank..., op. cit., vol. 2, p. 260 et pp. 284-285.

61. C. Goodhart, The Evolution..., op. cit. p. 52.

62. Nous pouvons mentionner d’autres instruments prudentiels, dans le cadre de la banque libre ou non: la responsabilité illimitée des actionnaires (cas de l’Écosse entre 1746-1882), la clause d’option (l’Écosse, entre 1727 et 1765), voire l’assurance des dépôts. Bodenhorn, Howard et Horwitz, Steve, «A Property Rights Approach to Free Banking», Journal des économistes et des études humaines, 5-4, 1994, pp. 505519 Google Scholar, ici pp. 511-514, interprètent ces instruments comme des moyens d’internaliser (cas de la responsabilité illimitée et de la clause d’option) ou d’externaliser (cas de l’assurance des dépôts) les coûts liés aux ruées sur les banques (nous placerons le prêt en dernier ressort dans cette deuxième catégorie).

63. Notons néanmoins que la règle de la convertibilité, l’absence de système à réserve unique et la libre émission de quelque substitut monétaire que ce soit — trois éléments constitutifs du système de la Suffolk Bank — pourraient permettre de nouvelles modalités de prêt en dernier ressort qui dépasseraient celle de Thornton, Henry, An Enquiry into the Nature and Effects of the Paper Credit of Great Britain, Hayek, F. A. (ed.), New York, Rinehart and Company, [1802] 1939 Google Scholar et de Bagehot, Walter, Lombard Street ou le marché financier en Angleterre, Paris, Librairie Germer Baillière, Paris, [1873] 1874 Google Scholar. C’est ce que nous tentons de démontrer ailleurs (voir Le Maux, Laurent, « Analyse critique du Currency Board et propositions prudentielles sous un régime de convertibilité », Économies et sociétés, XXXIII-9/10, 1999, pp. 205226 Google Scholar).